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14 janvier 2014 2 14 /01 /janvier /2014 14:00

Le nouvel Observateur - Publié le 14-01-2014 à 07h31 - Par Audrey Salor

La conférence de presse organisée ce mardi par l'Elysée devrait être l'occasion de "clarifications" autour du pacte de responsabilité annoncé le 31 décembre.

post-twitter.pngAprès l'annonce, le temps de l'explication. A quelques heures de la conférence de presse qui doit se tenir ce mardi 14 janvier à l'Elysée, la plupart des députés de la majorité attendent du chef de l'Etat qu'il mette à profit l'exercice pour détailler le contenu du "pacte de responsabilité". Les grandes lignes du texte, que Hollande aimerait faire passer en ce début d'année, ont été évoquées par le président lors de ses vœux aux Français, le 31 décembre : "moins de charges sur le travail pour les entreprises, moins de contraintes sur leurs activités et, en même temps, une contrepartie, plus d'embauches et plus de dialogue social".

"Redonner du pouvoir d'achat aux classes populaires"

"Nous souhaitons des réponses claires sur la nature de ces contreparties. Ces aides seront-elles remboursables si les objectifs ne sont pas tenus ?", s'interroge la sénatrice de Paris Marie-Noëlle Lienemann, animatrice du courant Maintenant la gauche, aux côtés du député Jérôme Guedj. "Nous ne sommes pas contre l'idée d'aborder le sujet du coût du travail, mais nous attendons confirmation que  la contrepartie sera réelle et les engagements vérifiables, sur le plan des embauches et de l'apprentissage des jeunes", abonde le député socialiste d'Indre-et-Loire Laurent Baumel, animateur de la gauche populaire. Une inquiétude que partage aussi la députée des Pyrénées-Atlantiques Nathalie Chabanne : "Je suis relativement dubitative. Quelles sont ces contreparties ? Quels en sont les bénéficiaires ? Je préférerais qu'elles soient destinées aux PME...". Même son de cloche du côté du chef de file des écolos à l'Assemblée François de Rugy : "Le CICE a été mis en place sans contreparties. Les entreprises ne peuvent pas, d'un côté, revendiquer une baisse du coût du travail et ne pas fournir d'efforts en retour."

Dans la liste des doléances adressées au chef de l'Etat, la confirmation de la "remise à plat de la fiscalité" annoncée par Jean-Marc Ayrault arrive également en bonne place. "Cette réforme ne doit pas être enterrée", prévient Marie-Noëlle Lienemann. Pour François de Rugy, "le sujet et son calendrier" gagneraient à être corroborés : "Les chantiers ont été définis, il est temps de passer au concret", plaide l'écologiste. Satisfait de l'initiative du Premier ministre, Laurent Baumel, qui la réclamait de longue date, l'érige en impératif : "Tant que l'on ne redonnera pas de pouvoir d'achat aux couches populaires, la majorité souffrira d'impopularité."

Une gauche "engagée dans la compétitivité"

Pour certains, tout est à revoir. "J'attends une vision, une stratégie et des moyens pour renouer avec le fil du progrès. Bref, une ambition", lâche en toute simplicité Pouria Amirshahi, député des Français établis hors de France, qui, en désaccord avec la ligne politique et économique de Hollande, espère un "renoncement au dogme de la dette et du déficit". "C'est une hérésie que de vouloir affaiblir la capacité d'action de l'Etat et des services publics", dit-il à propos de la volonté du chef de l'Etat de réduire de 15 milliards les dépenses publiques. Marie-Noëlle Lienemann lui emboîte le pas : "Globalement, on ne dépense pas énormément plus que les autres pays européens".

Moins inquiets sont ceux qui nourrissent un discours plus libéral, et souhaitent surtout que Hollande se saisisse de cette conférence de presse pour entériner le virage amorcé le 31. "Je souhaite qu'il confirme ce qu'il a laissé entendre lors de ses vœux : on peut être de gauche, social-démocrate et s'inscrire dans la mondialisation", lance le député du Nord Bernard Roman. Et d'ajouter : "Face aux cinq millions de Français qui pointent totalement ou partiellement au chômage, il faut que la gauche s'engage pour la compétitivité". Ce n'est pas le député de l'Essonne Carlos Da Silva, proche de Manuel Valls, qui dira le contraire : "Je souhaite qu'il explique comment la relance économique va créer des emplois, comment vont se dérouler les négociations pour un new deal économique et social. Je n'ai pas d'inquiétudes quant aux contreparties du pacte de responsabilité : les salariés ont tout intérêt à ce que l'économie française aille mieux".

"Réaffirmer les valeurs de la République"

L'élu compte par ailleurs sur "une réaffirmation du pacte républicain" après l'épisode Dieudonné. "On peut attendre du chef de l'Etat une certaine hauteur de vue, c'est son rôle de dire ce qui rassemble, de réaffirmer les valeurs de la République", avance, lui, Jean Glavany.

Enfin, si Hollande devrait à coup sûr être interrogé sur sa vie privée, après la révélation d'une relation présumée avec l'actrice Julie Gayet, l'affaire, très médiatisée, est loin d'apparaître comme un sujet pour les parlementaires de la majorité. "Il sera forcément questionné, mais il ne faudrait pas que ce soit le seul aspect que l'on retienne" de la conférence, redoute Bernard Roman. De l'avis général, - hormis sur le ton de l'humour ! -, il n'a été que très peu évoqué, ce week-end en circonscription.

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14 janvier 2014 2 14 /01 /janvier /2014 10:27

Par LEXPRESS.fr, publié le 13/01/2014 à  18:09

La gauche du PS s'inquiète du pacte de responsabilité évoqué par François Hollande lors de ses voeux. Entre interrogations et mise en garde, "Maintenant la Gauche" interpelle le président de la République.

capture-d-ecran-de-france-2-des-voeux-de-francois-hollande-.jpgLe pacte de responsabilité, mesure phare évoquée par François Hollande lors de ses voeux, n'a pas encore été détaillé qu'il inquiète déjà. Notamment l'aile gauche du PS. "On attend des précisions" et les voeux ont été marqués par "une petite musique, un vocabulaire" qui "nous a un peu inquiétés", a déclaré Emmanuel Maurel lors d'une conférence de presse de "Maintenant la Gauche", représentant l'aile gauche du PS.

Une inquiétude partagée par Marie-Noëlle Lienemann, sénatrice socialiste. "Nous allons être vigilants sur le pacte de responsabilité", qui permettrait une baisse des charges pour les entreprises en échange d'embauches et d'un dialogue social accru. La sénatrice s'interroge sur le niveau de la discussion: "Quel échelon, les branches ou les entreprises". Et de demander, circonspecte, à ce que le pacte ne soit pas "un jeu de dupes".

Un projet qui "ne va pas dans la bonne direction"

"Qu'est-ce qu'on met dans la discussion sur les contreparties ?", notamment en termes d'emplois, salaires, précarité, innovation, poursuit la sénatrice. Quelles sont les sanctions qui pourraient être appliquées si les entreprises ne jouent pas le jeu? "S'il y a des aides publiques, elles doivent être remboursées si les engagements ne sont pas tenus", souligne la sénatrice. Autant d'interrogations auxquelles François Hollande devrait répondre lors de sa conférence de presse mardi.

Et Maintenant La Gauche entend bien se faire entendre. "L'autorité présidentielle ne passe pas de manière directe par la présidentialisation de tous les sujets. Voter le budget, définir le système de protection sociale, la dépense sociale (...) Ce n'est pas un choix unilatéral et univoque du président de la République", a lancé Jérome Guedj, député PS de l'Essonne. "Notre efficacité passe aussi par pouvoir alerter et amender quand on considère que ça ne va pas dans la bonne direction".

"Le social libéralisme a très peu d'adeptes"

François Hollande aurait-il entamé un tournant idéologique ? C'est l'une des questions suscitées par l'évocation de ce pacte. Emmanuel Maurel, conseiller régional PS d'Ile-de-France, s'autorise une mise en garde, rappelant que les électeurs de François Hollande en 2012 n'avaient pas voté pour "une politique sociale libérale. En France, le social libéralisme a très peu d'adeptes".

Et d'en appeler directement au principal intéressé. "Ce que j'attends du président, a-t-il ajouté, c'est qu'il ne tourne pas le dos à cette voie singulière du socialisme français (...) qui fait que, nous, Parti Socialiste français, on ne saurait s'aventurer dans une voie à la Gerhard Schröder ou à la Tony Blair..."
Avec AFP

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14 janvier 2014 2 14 /01 /janvier /2014 08:07

Rédigé le 13/01/2014 - VOnews.fr
Pour elle, c’est une première en tant que tête de liste. Fanny Boyer, psychologue de 31 ans, est l’une des plus jeunes candidates du PS dans le Val d'Oise. Elle se présente au Plessis-Bouchard où elle est élue d'opposition.


Le PS en piste au Plessis-Bouchard par vonews95

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14 janvier 2014 2 14 /01 /janvier /2014 07:53

LE MONDE | 13.01.2014 à 12h21 • Mis à jour le 13.01.2014 à 16h25 | Par Bastien Bonnefous

L’aile gauche du Parti socialiste n’a pas l’intention d’évoquer la vie privée du président, mais il n’est pas certain que l’Elysée apprécie pour autant ses voeux pour 2014. Lundi 13 janvier, le courant Maintenant la Gauche, animé par Emmanuel Maurel, Marie-Noëlle Lienemann et Jérôme Guedj, devait présenter sa "feuille de route" pour l’année qui vient.

cfce_presse_MLG_13-01-2014.jpgLeur réunion intervient la veille de la conférence de presse de François Hollande. La date n’a pas été choisie au hasard. «Nous souhaitons contribuer à la réflexion et à l’action présidentielles», explique M. Maurel. «Nous voulons montrer que les réponses pour la fin du quinquennat se trouvent plus que jamais à gauche, et pas dans un compromis passé avec le patronat», précise Mme Lienemann.

Pour l’aile gauche du PS, le «pacte de responsabilité» avec le Medef, présenté par le chef de l’Etat lors de ses vœux aux Français le 31 décembre 2013, constitue un véritable «tournant» du quinquennat, mais dans une direction qui ne lui convient pas. «Nous attendons des précisions du président sur le contenu de ce pacte. Mais après le CICE en 2012, il est hors de question que de nouveaux avantages financiers soient accordés aux entreprises sans contreparties pour les salariés», prévient Emmanuel Maurel.

Maintenant la Gauche entend notamment s’opposer à «un transfert des cotisations sociales sur les ménages » et plaider pour « des accords de branches plutôt que des accords d’entreprises, afin que les syndicats puissent peser dans les discussions sociales».

«Il faut des contreparties claires et contrôlées, notamment en termes de salaires et d’embauches, et la possibilité de reprendre aux entreprises les aides accordées en cas de non-respect des engagements», explique Mme Lienemann. «Le redressement économique, que nous défendons, ne peut pas passer uniquement par des avantages au patronat en échange de rien, il faut du grain à moudre pour les travailleurs», ajoute M. Maurel.

L’aile gauche du PS, qui avait soutenu en décembre 2013 la «remise à plat fiscale» engagée par Matignon, souhaite que celle-ci soit «suivie des faits». Alors que beaucoup de socialistes dans la majorité doutent de la voie prise par l’exécutif à deux mois des élections municipales et craignent un enterrement du dossier fiscal, Maintenant la Gauche en fait toujours «une question majeure» pour reconquérir les couches populaires et moyennes.

BAISSE DES DÉPENSES : «NOUS SOMMES DÉJÀ À L’OS»

Dans le même sens, le trio socialiste, qui plaide depuis des mois pour un «plan de relance» par l’investissement public, s’oppose à une nouvelle étape dans la baisse des dépenses publiques. «Nous sommes déjà à l’os, nos concitoyens n’accepteront pas de nouvelles coupes sauf à remettre en question notre modèle social et les capacités de l’Etat à intervenir dans l’économie», s’inquiète M. Maurel.

La question européenne devait être aussi au centre des vœux de la réunion de lundi. A six mois des élections européennes, qui seront difficiles pour les socialistes, l’aile gauche estime qu’«il est indispensable de rappeler la stratégie d’une réorientation de l’Union européenne contre les politiques d’austérité menées sur le continent», comme l’avaient ratifié les militants socialistes lors de la convention du parti sur l’Europe en juin 2013. «Nos électeurs ne voteront pas pour la ligne du SPD allemand», prévient Marie-Noëlle Lienemann, alors que le PS travaille à l’élaboration d’un manifeste programmatique réunissant tous les partis sociaux-démocrates européens.

La minorité du PS, qui a recueilli plus de 13% des voix au congrès de Toulouse en 2012, entend mettre la pression sur la direction de la Rue de Solférino et son premier secrétaire, Harlem Désir, pour que «le parti reprenne pleinement son rôle et son autonomie» vis-à-vis de l’exécutif. «Si le président de la République décide seul de tout, à quoi servent le PS et le Parlement ?», demande M. Maurel, qui préconise à la gauche socialiste «une cure détox contre la Ve République» et invite ses camarades à «se souvenir des critiques contre le régime que nous avons tous formulées dans l’opposition sous l’ère Sarkozy».

L’aile gauche a dans son collimateur la mise en œuvre d’ordonnances gouvernementales pour accélérer la procédure parlementaire, évoquée par M. Hollande le 31 décembre. «Attention à la dérive de l’ultra-présidentialisation !», alerte Mme Lienemann.

Mauvaise conscience du pouvoir depuis vingt mois, l’aile gauche du PS n’entend pas rester silencieuse en cette année électorale et avant le débat budgétaire de l’été, qui s’annonce périlleux. Cette position de fermeté a déjà valu à MM. Désir et Maurel un échange musclé lors du bureau national du PS mardi 7 janvier, au cours duquel le premier secrétaire du PS a reproché à son camarade ses critiques permanentes.

«Nous ne critiquons pas par plaisir ni par posture, nous voulons simplement jouer notre rôle idéologique à gauche face à la double offensive politique et économique menée par le MEDEF et par l’extrême droite. N’attendons pas les défaites électorales pour nous réveiller», répond Mme Lienemann.

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13 janvier 2014 1 13 /01 /janvier /2014 11:04

Public-Senat-31-oct-2013-le-22h-300x178.pngLa ritournelle sur les faiblesses de la France et du modèle français est insupportable, injuste  et paralysant.

Une fois de plus, notre pays démarre l’année sous une pression anxiogène permanente. La France serait au bord du gouffre, un pays hyper endetté, un pays de fainéants qui n’aimeraient pas le travail, et qui plus est avec un coût du travail exorbitant qui plomberait notre compétitivité en chute libre.

Les dépenses publiques seraient insupportables et manifesteraient un gaspillage exorbitant. L’Etat vivrait au-dessus de nos moyens. Nous serions envahis par des immigrés qui viendraient nous appauvrir et profiter de notre système social. Le niveau scolaire et culturel baisserait inexorablement. La France  serait en voie de quart-mondisation.

Notre pays asphyxierait les riches sous le poids des impôts  qui fuiraient en masse vers d’autres terres plus accueillantes, nous privant ainsi de leurs généreuses mannes.

Notre pays ne serait pas attractif pour les autres, incapable de leur permettre de valoriser leurs investissements, engoncé dans une bureaucratie étouffante, paralysé régulièrement pas des grèves.

Et pour finir, il y aurait l’insolent succès allemand  fondé sur les efforts de ce peuple courageux, travailleur, flexible avec de bons ouvriers qui eux  comprennent leurs patrons et sont capables de se mettre d’accord dans l’intérêt de leur entreprise !

Les français n’aimeraient pas l’entreprise et ne comprendraient rien à la mondialisation. Ils seraient pris d’un prurit franchouillard et d’une inconscience crasse sur les défis du monde et  les exigences européennes.

Cette stratégie de la peur n’est pas neutre. La droite et les libéraux de tous poils l’utilisent pour montrer que nous n’avons pas le choix que la situation est si grave qu’il faut «avoir le courage» de trancher dans le vif. Et le vif en général s’est de réduire la voilure publique, les droits sociaux, de mettre en cause les immigrés, de favoriser les plus aisés, de se mouler dans le système qu’ils veulent imposer partout.

On aurait pu attendre que nos dirigeants et la gauche mènent sans défaillir la bataille culturelle, offre un  regard plus objectif de la situation et  un diagnostic cohérent sur les enjeux.

Oui il y a des problèmes mais pas nécessairement ceux que la droite pointe en permanence pour justifier sa politique. Et ce sont plutôt à ceux-là qu’il faudrait s’attacher à résoudre.

Nous savons désormais, avec les lois de la relativité que l’observateur perturbe l’observation.

Déjà, lorsque nous étions dans l’opposition certains socialistes étaient pour le moins perméables aux thèses libérales ou à l’air du temps, incapable d’engager la contre-offensive laissant  s’insinuer de fausses vérités qui à force d’être répétées paraissent incontestables.

La campagne électorale avait laissé ces lieux communs et les poncifs libéraux de côté. Car notre peuple n’est pas guère malléable et n’est pas convaincu de la globalisation heureuse et du bien-fondé de la concurrence libre et non faussé, du primat du marché et autres sornettes.

Mais je dois dire que je trouve particulièrement alarmante, cette abdication devant certains discours, analyses et thèses de la droite qui s’est très vite manifestée de la part du président de la République et parait encore plus accentuée lors de ses vœux aux Français.

De fait, non seulement il désarme la gauche mais aussi au-delà, un grand nombre de français qui ne partagent pas cette vision cauchemardesque du modèle français et souhaitent le faire évoluer mais pas y renoncer.

NON le problème majeur de la France n’est pas l’Etat, son poids, son coût. Il devrait au contraire être un acteur majeur des solutions. Les dépenses de l’Etat ne sont pas exorbitantes.

L’ennemi serait la dépense publique et l’Etat. Elle serait hors de raison. Nous aurions le record toute catégorie des dépenses publiques en pourcentage du PIB. D’abord ce n’est pas exact, il y a au moins le Danemark qui nous dépasse de plus d’un point et demi. Mais il est vrai que l’on se trouve à 6,5 points au-dessus de la moyenne européenne. Mais l’essentiel de cet écart est lié aux dépense de protection sociale (dans de nombreux pays, ce sont des assurances privées... mais qui si elles ne sont pas publiques et payées par l’impôt coûtent cependant cher aux citoyens !), un peu l’enseignement – mais on dépense moins qu’en Suède, au Danemark et au Royaume-Uni et notre pays compte beaucoup de jeunes à la différence de bien des autres –, la défense – moins qu’au Royaume-Uni – et pour le logement et équipements collectifs.

En revanche contrairement à ce qu’on dit le train de vie de l’Etat n’est pas trop coûteux puisque dans les comparaisons européennes, les dépenses dites services généraux se situent pour la France en dessous de la moyenne européenne (6,4% PIB en France pour 6,8% pour moyenne zone Euro). Et si dans les dépenses publiques nous enlevons la protection sociale, l’ensemble des dépenses de l’Etat et des collectivités locales représentent 22,4% du PIB soit moins que la moyenne de la zone euro (22,6%).

Donc tous les raisonnements sur la baisse de la dépense publique, des crédits budgétaires et la réduction du nombre de fonctionnaires sont hors de propos. Qu’on cherche à mieux gérer tous ces crédits pour améliorer l’efficacité, mieux atteindre nos objectifs en particulier de croissance et d’emploi et combattre les gaspillages est un exercice salutaire et normal en démocratie.

Mais théoriser la baisse conséquente de ces dépenses est une erreur. Car la priorité n’est pas à réduire la voilure de l’Etat, mais bel et bien de créer davantage de croissance.

Ce n’est pas le chemin qu’avait pris la droite, ce n’est pas non plus celui que prend le gouvernement. Rappelons que la dépense publique n’a jamais aussi peu que ces dernières années, qu’elle ne connait donc nulle dérive et qu’au contraire, elle est déjà soumise à de nombreuses restriction. Elle n’a augmenté en volume que de 1,4% par an en moyenne depuis 2007, contre plus de 2% par an au cours de la période antérieure. Cette hausse ne sera même plus que de 0,9% en 2013 et de 0,5% en 2014 ! Si, depuis le début de la crise, la part des dépenses publiques par rapport au PIB s’est accrue, malgré tous ces efforts de maîtrise, c’est seulement parce que la croissance (au dénominateur) fait défaut.

Voilà un des enjeux majeurs du changement indispensable de cap.

Réduire les dépenses publiques aujourd’hui est une grave erreur car contribue à plomber la croissance sans laquelle on ne saura réduire nos déficits. François Hollande dans les engagements présidentiels soulignait la nécessité d’une croissance supérieure à 2% pour atteindre ses objectifs. Faut-il s’en donner les moyens et c’est pourquoi rien n’est plus urgent qu’un plan de relance. Hélas, tel n’est pas la voie choisie par le Président ! Mais en tout cas, nous ne devons pas laisser sans riposte et sans arguments se dérouler cette litanie d’inexactitudes dangereuses.

Le psychodrame chronique entretenu sur le coût démesuré de l’Etat et le nombre de fonctionnaire n’est en rien  fondé et n’est que la conséquence de dogmes libéraux. Et d’ailleurs, pour l’heure, si les zélateurs de la baisse de la dépense publique sont prolixes pour défiler des banalités, sur le mille feuilles administratif, la disparition d’un échelon territorial, où nous ressortent les préconisations du rapport Attali, publié sous Sarkozy mais bible éternelle de nos hauts fonctionnaires qui conseillent tous les gouvernements. Ils sont très peu loquaces auprès de nos concitoyens sur les coupes sombres à engager.

Or, s’il est vrai qu’il faut réorganiser l’Etat, améliorer la qualité et l’efficience des services publics – en associant d’ailleurs étroitement les fonctionnaires qui sont souvent les premiers à observer des disfonctionnements et à proposer de nouvelles pratiques – cela ne peut en aucune façon se faire en réduisant les crédits et les effectifs. Au contraire. Chacun s’alarme chaque fois que des fraudes sont observées dans l’agro-alimentaire, que le respect des normes sociales n’est pas assuré avec les travailleurs détachés venant d’autres pays européens mais ne veut pas voir que nous manquons de personnels pour les contrôles sanitaires, à la direction de la consommation et des fraudes ou d’inspecteurs du travail. Qui ne voit que nous manquons de postes dans les services fiscaux pour accroitre la chasse à l’évasion et à la Fraude fiscale…je donne ces exemples – limités – liés à l’actualité mais on pourrait parler du manque de juge et de greffiers, de policiers sans parler des hôpitaux etc.

Il vaudrait mieux regarder avec précision comment concevoir l’Etat pour le XXIeme siècle et  réinventer un état acteur du redressement économique et républicain de la France plutôt que de l’appauvrir pour des comptes d’apothicaires qui de surcroit risquent de s’avérer vains.

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13 janvier 2014 1 13 /01 /janvier /2014 10:56

DEBAT AU SENAT SUR LE PROJET DE TRAITE TRANSATLANTIQUE
LE 9 JANVIER 2014 AU MATIN

Senat-21-300x199.jpgMme Marie-Noëlle Lienemann. Monsieur le président, Madame la ministre, mes chers collègues, je veux d’abord remercier le groupe socialiste d’avoir pris l’initiative de demander un débat sur ce grand sujet qu’est le projet de traité transatlantique.

Je dois à la franchise de dire d’emblée que je suis personnellement très hostile à la conclusion d’un tel partenariat dans les conditions actuelles et au regard des évolutions passées en matière de libre-échange.

Pour autant, dès lors que la négociation est engagée, je vous interrogerai, madame la ministre, sur des éléments clés de cet accord. Notre collègue Bernadette Bourzai a évoqué des points de vigilance ; pour ma part, je parlerai plutôt de verrous, que la France doit être capable soit de lever, soit de fermer.

Si je ne suis pas favorable à ce traité, c’est parce que, comme on dit dans mon village, «chat échaudé craint l’eau froide».

Pour être engagée depuis longtemps dans les débats portant sur ces questions, en particulier à l’échelon européen, j’ai l’habitude des promesses mirifiques sur les bénéfices devant résulter de la généralisation du libre-échange, censée régler nos problèmes de chômage, créer de la prospérité partagée entre les nations et permettre d’améliorer notre standard social. Force est de constater que cette mondialisation heureuse n’a pas eu lieu, parce qu’il s’agit en fait d’instaurer le libre-échange sans limites, sans règles, sans contraintes, où les firmes multinationales disposent d’une autonomie de décision et d’un pouvoir que les États ou les groupements d’États ne sont guère en mesure de réguler.

On nous promet que la signature du traité transatlantique permettra 0,5 % de croissance supplémentaire. Ces grandes promesses m’inspirent les quelques observations suivantes.

D’abord, les modèles économétriques qui les fondent sont très contestés par toute une série d’économistes. Surtout, ils sont invalidés par les enseignements du passé. Je vous renvoie à cet égard à l’Acte unique européen, dont la mise en œuvre devait déboucher sur la création de 20 millions d’emplois et le plein emploi à l’horizon 2015 : c’était du bidon ! De même, pour ce qui concerne l’ALENA, on avait annoncé des créations d’emplois aux travailleurs américains, mais les travaux de chercheurs et de l’AFL-CIO, instance qui regroupe les organisations syndicales américaines, font apparaître qu’il y a eu, au contraire, des destructions d’emplois et, surtout, un dumping social conduisant à un affaiblissement des normes sociales et du niveau des salaires dans les pays concernés.

Je ne vois pas par quel miracle il en irait autrement aujourd’hui, car toutes les évolutions actuelles vont dans le même sens ! Par parenthèse, on nous annonce un hypothétique gain de croissance de 0,5 % pour l’Europe : si l’on mettait en œuvre, plutôt qu’une nouvelle étape d’une dérégulation globale, une politique concertée de relance européenne par la consommation intérieure et l’engagement de grands travaux, il est clair que le surcroît de croissance serait nettement supérieur !

Mme Nicole Bricq, ministre. Nous sommes d’accord !

Mme Marie-Noëlle Lienemann. Au demeurant, je ne doute pas, madame la ministre, de votre attachement à la mise en place d’une stratégie de croissance européenne.

Par ailleurs, j’entends des cris d’orfraie contre les normes françaises, qui seraient d’une terrible dureté. Je constate que moins il y a de régulation, plus il y a de normes, souvent inadaptées aux réalités du terrain. De plus, ce sont les mêmes qui dénoncent les normes et qui chantent les louanges de l’Union européenne, alors que 80 % des normes sont issues de directives européennes ! Cela serait risible, si cette situation n’avait des incidences terribles pour notre économie nationale.

Dans cette négociation, quels sont les enjeux essentiels et les verrous pour l’Europe et pour la France ?

Premièrement, j’évoquerai les normes sociales et environnementales. On entend toujours les mêmes discours lénifiants sur la préservation de nos acquis communautaires, mais, concrètement, comment être sûrs que nous ne serons pas contraints, par exemple, d’accepter l’importation de produits OGM ? Comment être sûrs que les normes européennes seront préservées ? Comment être sûrs que toutes les normes de l’Organisation internationale du travail seront bien respectées par l’ensemble des signataires, même si elles ne suffisent d’ailleurs pas, hélas ! à limiter le dumping social ?

Deuxièmement, la désindustrialisation nous menace. Si l’Europe peut tirer globalement de la mise en place du partenariat un certain bénéfice en termes de croissance, la situation sera très différente selon les secteurs industriels et les pays.

D’ailleurs, madame la ministre, si l’étude d’impact de la Commission européenne nous laisse entrevoir le bonheur qui nous attend, elle indique cependant que certains secteurs subiront un choc initial, et d’autres un choc durable. La liste des secteurs concernés permet de mesurer à quel point ces chocs affecteront la France : viande, engrais, bioéthanol, machines électriques, équipements de transport – un domaine où nos positions sont particulièrement fortes –, métallurgie, bois, papier, services d’affaires, communication, services personnels… La Commission européenne indique qu’« il pourrait y avoir des coûts d’ajustement substantiels et prolongés. Il est clair que, même si la main-d’œuvre a la possibilité d’affluer dans les secteurs où la demande augmente, il y aura des secteurs où les pertes d’emplois seront importantes ». Excusez du peu !

La France et, d’une manière générale, les pays du sud de l’Europe seront touchés de plein fouet. En effet, la logique du libéralisme veut que le fort devienne plus fort, le faible plus faible, l’intermédiaire étant écartelé entre les deux. Dans ces conditions, comment allons-nous protéger nos secteurs industriels ? Quelles stratégies défensives allons-nous mettre en œuvre pour parer aux menaces décrites par la Commission européenne elle-même ?

Enfin, plusieurs des orateurs qui m’ont précédée, en particulier Daniel Raoul, ont mis l’accent sur le risque que les intérêts des investisseurs prévalent sur les choix démocratiques.

Madame la ministre, le gouvernement de Lionel Jospin avait refusé l’AMI. Je considère que le gouvernement de Jean-Marc Ayrault doit refuser que les investissements soient inclus dans le champ du partenariat transatlantique. En effet, nous savons d’expérience qu’il arrive souvent que des États soient condamnés à dédommager des firmes multinationales dont l’activité a été affectée par des changements de réglementation, par exemple dans les domaines sanitaire ou foncier. Il me semble donc que nous devrions tout de suite dire à nos partenaires que nous refuserons de ratifier un accord qui prévoirait la mise en place d’un tel mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et États.

Mme Nicole Bricq, ministre. Nous l’avons dit !

Mme Marie-Noëlle Lienemann. C’est une question de respect de la souveraineté et de la démocratie : s’agissant du bien commun et des services publics, il appartient aux peuples de décider.

Enfin, je voudrais évoquer le mécanisme de décision : pourquoi cette absence de transparence ? D’ailleurs, nous ne disposons toujours pas du texte de l’accord avec le Canada. Qu’y a-t-il donc à cacher ?

Mme Nicole Bricq, ministre. C’est une question de traduction !

Mme Marie-Noëlle Lienemann. Au Canada, par contre, les provinces et le Parlement ont été informés.

M. André Gattolin. Absolument !

Mme Marie-Noëlle Lienemann. Si l’Union européenne fait le silence, c’est parce que cet accord permet au Canada de gagner des parts de marchés dans des secteurs importants pour notre pays, comme la production porcine, la production bovine ou la sous-traitance automobile.

Je suis favorable à la défense des indications géographiques, mais, en termes d’échanges mondiaux, les produits couverts par celles-ci, tel le roquefort, représentent des cacahuètes par rapport à ce que nous perdons dans les secteurs que je viens de citer ! On nous accorde quelques hochets pour nous faire accepter une dérégulation qui frappera tout particulièrement la France et les pays du sud de l’Europe.

En conclusion, je suis favorable au développement des échanges et du commerce, car il constitue en effet une source d’enrichissement, mais à condition qu’il s’opère dans la justice, l’équité, au travers d’une négociation entre les États ne mettant pas en jeu des pouvoirs supranationaux qui s’imposeraient à la souveraineté populaire.

J’éprouve les plus vives inquiétudes, mais je sais, madame la ministre, votre détermination personnelle à défendre les intérêts de la France et à promouvoir une mondialisation mieux régulée. À défaut de donner un coup de pied dans la fourmilière, comme je le souhaiterais pour ma part, mettons au moins des verrous pour être sûrs que, in fine, nous n’en serons pas réduits à accepter l’inacceptable ! (MM. Michel Billout, Jean-Pierre Chevènement et André Gattolin applaudissent.)

pour lire l’ensemble du débat et les interventions des autres orateurs : http://www.senat.fr/seances/s201401/s20140109/s20140109003.html

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10 janvier 2014 5 10 /01 /janvier /2014 13:45

logos_GA_12-12-2012.jpgDès sa création, le club Gauche Avenir s’est engagé en faveur du rassemblement de la gauche, hier condition de la victoire, aujourd’hui condition de la réussite du changement souhaité par les Français.

Face à l’approfondissement de la crise économique, sociale, politique et démocratique que connaît notre pays, une nouvelle étape du quinquennat paraît indispensable. C’est dans cet esprit que notre club travaille à l’élaboration de convergences entre toutes les forces de gauche et écologistes autour de réformes répondant à l’urgence sociale et aux attentes de nos concitoyens.

Cette élaboration collective commencera par l’audition publique de personnalités -responsables des différents partis et des mouvements du monde syndical et associatif, intellectuels, économistes-, qui présenteront leurs propositions pour construire un nouveau pacte majoritaire à gauche.

Les auditions seront accompagnées par le travail de groupes d’experts et de responsables de toutes les composantes de la gauche et des écologistes sur une série de thèmes programmatiques. L’objectif est de parvenir à des propositions à la fin du printemps 2014.

Nous vous invitons aux premières auditions de :

Guillaume DUVAL, rédacteur en chef d’Alternatives Economiques
mercredi 15 janvier à 18h30
6ème Bureau de l’Assemblée Nationale
126 rue de l’Université, 75007 Paris

Régis AUCHARD, agriculteur, membre du Conseil Economique et Environnemental
jeudi 23 janvier à 18h30
6ème Bureau de l’Assemblée Nationale
126 rue de l’Université, 75007 Paris

Jean-Claude MAILLY, Secrétaire Général de Force Ouvrière
mercredi 5 février à 17h30
Salle Vaugirard, au Sénat
Rue de Vaugirard, 75006 Paris

Pierre LAURENT, Secrétaire Général du Parti Communiste Français
jeudi 6 février à 17 h 30 ou 18h30
Le lieu sera indiqué ultérieurement

Emmanuelle COSSE, Secrétaire Nationale d’EELV
mercredi 12 février à 18h30
6ème Bureau de l’Assemblée Nationale
126 rue de l’Université, 75007 Paris

Gaël BRUSTIER, chercheur associé au CEVIPOL
auteur de La guerre culturelle aura bien lieu
jeudi 20 février à 18h30
6ème Bureau de l’Assemblée Nationale
126 rue de l’Université, 75007 Paris

Pour toutes les auditions, entrée sur présentation d’une pièce d’identité, inscription préalable (gratuite) obligatoire à contact@gaucheavenir.org

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9 janvier 2014 4 09 /01 /janvier /2014 12:11

Marie-Noëlle Lienemann était l'invitée de 19h15 de France Info, le mercredi 8 janvier 2014

sénat-mnl-280x140La sénatrice socialiste de Paris, Marie-Noëlle Lienemann, réagit à la décision du bureau du Sénat qui a refusé de lever l’immunité parlementaire de Serge Dassault, accusé d’avoir acheté des voix à Corbeil-Essonnes.

Le bureau du Sénat a voté contre la levée de l’immunité du sénateur Serge Dassault. Ce dernier est soupçonné d’avoir acheté des votes à Corbeil-Essonnes.

Marie-Noëlle Lienemann se dit “très étonnée de ce vote“. Sur les 26 membres du bureau, 13 se sont opposés à cette demande qui aurait permis de placer Serge Dassault en garde à vue et de perquisitionner ses locaux.

Je ne comprends pas l’attitude homogène de mes collègues de droite, et encore moins que mes collègues de gauche aient pu se laisser abuser par je ne sais quelles pressions.”

Source: http://www.franceinfo.fr/politique/l-invite-de-19h15/serge-dassault-sauve-son-immunite-parlementaire-la-senatrice-marie-noelle-1274569-2014-01-08

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7 janvier 2014 2 07 /01 /janvier /2014 16:32

Le_Parisien_Val-d_Oise_07-01-2014.jpg

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7 janvier 2014 2 07 /01 /janvier /2014 08:18

Le Monde.fr | 06.01.2014 à 18h42 • Mis à jour le 06.01.2014 à 19h11 | Propos recueillis par Philippe Euzen

Emmanuel Maurel, membre du bureau national du PS et chef de file de l'aile gauche du parti avec son courant Maintenant la gauche, revient sur les vœux aux Français du président de la République, le 31 décembre 2013.

article maurelLors de ses vœux, François Hollande a évoqué la création d'un pacte de responsabilité avec les entreprises. Comment réagissez-vous à ce discours ?

Emmanuel Maurel : J'attends que François Hollande précise sa pensée. Je suis critique mais pas vent debout. Si l'idée est de reprendre la promesse de campagne de moduler la fiscalité des entreprises en fonction des investissements réalisés (engagement n° 3), je suis d'accord. Par contre, s'il s'agit de faire un nouveau cadeau au patronat, après le CICE [crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi], là je ne suis pas d'accord.

Le seul pacte qui vaille c'est celui passé entre le président et ses électeurs. Un pacte dans la justice avec pour objectif la réduction des inégalités et la redistribution des richesses.

Les entreprises, ce ne sont pas que les patrons. S'il doit y avoir un pacte avec elles, il faudra impliquer les syndicats. Mais je ne doute pas que François Hollande le fera.

Le président a employé des termes inhabituels pour un socialiste : «Moins de charges sur le travail, moins de contraintes sur leurs activités»… Cela marque-t-il selon vous une évolution de son positionnement idéologique ?

Sur les vœux du président il y a beaucoup à dire. Il y a en effet des mots et des expressions qui ne s'inscrivent pas dans la doctrine socialiste des dernières décennies : «charges», «excès et abus» de la Sécurité sociale. C'est plutôt inquiétant.

Mais, sur le fond, j'attends de voir, notamment le 14 janvier [date de la 3ème grande conférence de presse de Hollande]. La question que l'on doit se poser, c'est : quelle politique faire, au service de quelle société ? J'espère qu'il y aura des annonces fortes sur la relance du pouvoir d'achat, sur la réforme fiscale, pour aller vers plus de progressivité et de justice, etc.

François Hollande est-il, selon vous, en train de faire évoluer le socialisme français ?

Le socialisme français est une voie singulière en Europe, théorisée par François Mitterrand et Lionel Jospin. Il est différent de celui de Tony Blair et de Gerhard Schröder qui est daté et ne correspond pas à l'histoire de la société française. Le socialisme français prépare l'avenir et ne méconnaît pas la réalité des entreprises. Il n'oppose pas politique de l'offre et politique de la demande, compétitivité et justice sociale, redressement et justice.

C'est un peu trop tôt pour dire si François Hollande s'inscrit dans ce socialisme. Mais si tel n'était pas le cas, il y aurait lieu de s'inquiéter. Les électeurs de François Hollande ne voulaient pas que l'on oppose Etat et forces économiques. Il est nécessaire d'allier efficacité économique et redistribution. Il faut exiger de la part des patrons des contreparties et des garanties.

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