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28 août 2013 3 28 /08 /août /2013 13:45

DES MESURES DE PROGRES SOCIAL

logo MLG 95-copie-1Les mesures annoncées par le Premier Ministre à l’issue des concertations avec les partenaires sociaux comportent incontestablement des éléments de progrès, au service de la justice et de la lutte contre les inégalités. C’est vrai bien sûr avec la prise en compte de la pénibilité pour tous les salariés, des modes de calcul plus favorables pour les salariés à temps partiel (souvent des femmes) et les validations de trimestres pour les jeunes entrant sur le marché du travail (pour les périodes d’alternance et d’apprentissage).

UNE NECESSAIRE VIGILANCE SUR LES MODALITES DE FINANCEMENT

Pour répondre aux déficits financiers des régimes de retraite, nous rappelons notre attachement premier à une politique de lutte contre le chômage et pour la croissance, la plus à même d’accroitre significativement et mécaniquement les recettes engrangées.

Dans l’immédiat et pour résorber les déficits attendus d’ici à 2020, le Gouvernement a fait le choix d’une augmentation limitée des cotisations sociales des salariés et des employeurs. Ce choix, cohérent avec la logique du système par répartition et des retraites qui constituent un salaire différé, est bien plus pertinent et adapté que l’augmentation de la CSG un temps évoqué.

Toutefois, toute compensation de l’augmentation des cotisations employeurs « retraites » par la réduction d’autres cotisations employeurs (pour la branche famille notamment), serait économiquement et socialement injuste si elle s’opérait par une baisse des dépenses de la branche famille ou un transfert vers les seuls ménages (via la CSG ou la TVA).

La réforme du financement de la protection sociale ne doit pas être centrée sur la baisse du coût du travail mais sur des modalités de financement plus juste, dans le cadre d’une réforme d’ensemble des prélèvements fiscaux et sociaux qui est urgente.

Par ailleurs, alors que la réforme présentée aujourd’hui fait l’impasse sur cette question, il est souhaitable de compléter les sources de financement par une mobilisation des revenus financiers et du capital, conformément aux propositions faites par le Parti Socialiste en 2010 comme en juillet 2013.

UN ALLONGEMENT DE LA DUREE DE COTISATION INACCEPTABLE

En revanche, le choix d’un allongement de la durée de cotisation au-delà de 2020 et jusqu’en 2035 va inéluctablement réduire le niveau des retraites d’un grand nombre de français, va à rebours du grand progrès toujours défendu par la gauche à savoir la réduction du temps de travail tout au long de la vie et pénalise l’emploi des jeunes.

Alors que le PS a été entendu sur la non-désindexation des retraites, la situation des femmes où la CSG, nous regrettons que le gouvernement accepte quel que soit la situation économique et de l’emploi en 2020 un allongement quasiment automatique et irréversible (alors que la structure démographique des régimes redevient favorable après 2035), et particulièrement élevé puisque correspondant à 2/3 des gains d’espérance de vie ( or on sait que l’espérance de vie en bonne santé, elle n’augmente pas).

Le Parti socialiste, tout comme les groupes parlementaires, ont vocation à débattre désormais des propositions gouvernementales.

Télécharger le communiqué >>>

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28 août 2013 3 28 /08 /août /2013 07:18

Le premier ministre vient d’annoncer une réforme des retraites qui devra être examinée par le Parlement.

Si des décisions positives sont prévues comme une véritable prise en compte de la pénibilité, du temps de travail des jeunes apprentis ou en contrats aidés, et de la situation des femmes en particulier celles qui travaillent à temps partiel, la décision de rallonger la durée de cotisations, après 2020 faire peser de graves risques de baisse des retraites de nos concitoyens.

Les propositions faites par le gouvernement sont très en deçà des positions du PS qui n’envisageait cette hypothèse qu’au cas où le niveau de croissance et d’emploi, à cette échéance, ne permettait pas de financer le système par répartition et limitait de manière stricte l’accroissement de cette durée bien en deçà des règles automatiques fixées par la loi Fillon, que la gauche a fortement contesté. Nous ne pouvons accepter un allongement d’un trimestre tous les 3 ans après 2020 et les 43 annuités en 2035.

S’agissant du financement, si un accroissement des cotisations paraît nécessaire, il est indispensable de mieux faire participer le capital, comme les entreprises qui font d’importants profits et ont peu de salariés.

En tout état de cause, le gouvernement doit clarifier son intention et sa position après les déclarations du MEDEF qui prétend obtenir une nouvelle baisse du « coût » du travail , dont on sait qu’il n’est pas la cause principale des difficultés de compétitivité. Il serait inacceptable qu’on fasse payer aux salariés et aux consommateurs un substitut aux cotisations des entreprises, car cela reviendrait à leur faire payer l’intégralité de la réforme des retraites.

Marie-Noëlle Lienemann
Sénatrice PS de Paris, animatrice du courant "Maintenant la Gauche"

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26 août 2013 1 26 /08 /août /2013 07:32
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26 août 2013 1 26 /08 /août /2013 07:21

Dimanche 25 août 2013, 14:45 - 20minutes.fr - De notre envoyé spécial à La Rochelle

POLITIQUE – L'un des animateurs de l'aile gauche du PS évoque la rentrée sociale...

Emmanuel Maurel, un des animateurs du courant Maintenant la gauche, analyse les sujets qu’il aimerait voir mieux traiter par le gouvernement et sa majorité.

article maurelPourquoi les socialistes se mettent à parler d’immigration alors que les Français sont préoccupés par l’emploi et la crise ?

La période estivale avait bien commencé puisque le président avait annoncé à plusieurs reprises que le cap stratégique des socialistes était la relance de l’emploi. J’attendais que nous soyons tous mobilisés pour accompagner le frémissement de la croissance et surtout que nous réfléchissions surtout à la façon de l’amplifier. Ces questions ont été occultées par des débats annexes sur la réforme pénale ou l’immigration. Des débats qui n’avaient pas lieu d’être. Car la question qui obsède nos concitoyens est de savoir comment on sort de la crise, comment on augmente le pouvoir d’achat. Il faut y répondre par la fiscalité et par la question des salaires.

Croyez-vous encore à la réforme fiscale qui semble enterrée ?

J’y crois absolument. Et il y a un grand nombre de parlementaires qui veulent le remettre au cœur du débat à l’occasion du projet de loi de finances. A chaque nouveau problème on donne l’impression que l’on va créer un nouvel impôt  alors qu’il aurait été plus simple de faire cette grande réforme fiscale promise. La fusion de la CSG et de l’impôt sur le revenu  permettrait de résoudre la question de la fiscalité du capital, de la fiscalité écologique et  qui remet de la progressivité dans l’impôt sur le revenu une réforme fiscale.

Comment le FN profite-t-il de la crise ?

Le FN se nourrit de la crise mais aussi de l’impuissance des politiques de régler les vrais problèmes, notamment au niveau européen, Le FN se nourrit de nos renoncements, des renoncements de la social-démocratie européenne. A part en France, je ne vois pas une réelle volonté de combattre les politiques d’austérité. Ce  que porte François Hollande est quand même radicalement différent de ce que disent Angela Merkel et David Cameron.En revanche, c’est une chose de porter cette différence et de la porte en actes.

Dans votre discours, vous avez évoqué des gouvernements européens, «plus effrayés par la colère des agence de notation que par celle des peuples»…

La crise politique est une crise par rapport à la souveraineté. Les gens pensent que les hommes politiques n’ont plus de prise, à part peut-être pour maintenir l’ordre et faire le mariage gay. Mais pour mettre au pas les banques il n’y a plus personne. Quand au niveau européen, la troïka et la commission reviennent sur les décisions des parlements nationaux, cela pose des problèmes de souveraineté politique incroyable. Il y a aussi un problème d’indifférenciation entre la droite et la gauche. Quand la politique se résume à une bataille de chiffres, nous allons tous dans le mur. Les Français ont envie que des projets de société s’affrontent. Il faut que l’on soit fier d’être socialiste, on s’excuse d’être de gauche.

A la tribune de l’Université d’été, les interventions montrent un satisfecit plutôt consensuel.  Est-ce que ce ne serait pas au contraire le bon moment pour débattre de l’action du gouvernement ?

Je ne sais pas. C’est un moment de retrouvailles entre les socialistes qui doivent renforcer leur unité contre la droite et l’extrême droite. Mais, oui le peuple de gauche se pose des questions. Si ces universités n’ont pas mis ces questions au cœur de ses travaux, vous verrez que la rentrée les remettra sur le devant de la scène. Il y aura des moments-clés . D’abord les propositions du gouvernement sur les retraites. Deuxième temps fort: le projet de loi de finances où l’on confrontera nos points de vue. Je plaide pour une relance par l’investissement et par la consommation.

Propos recueillis par Matthieu Goar

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26 août 2013 1 26 /08 /août /2013 07:12
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26 août 2013 1 26 /08 /août /2013 07:10
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25 août 2013 7 25 /08 /août /2013 19:00

Créé le 23-08-2013 à 14h34 - Mis à jour à 16h25 - Le Nouvel Observateur

Le ministre de l'Ecologie a annoncé hier la création d'une "contribution climat-énergie", à laquelle réagit Marie-Noëlle Lienemann (PS), qui se dit favorable mais vigilante. Interview.

6266008-contribution-climat-energie-trop-tot-pour-parler-de.jpgPhilippe Martin, ministre de l'Ecologie, a répondu à une revendication des écologistes en annonçant jeudi 22 août la création d'une "contribution climat-énergie" aux contours encore flous, plus connue sous le nom de "taxe carbone". Mise en sourdine lors du Grenelle de l'environnement fin 2007, Nicolas Sarkozy l'avait remise sur la table à partir de 2009, avant qu'elle soit annulée par le Conseil Constitutionnel.

Ancien membre de la commission environnement et de la commission spéciale "changement climatique" du Parlement européen, Marie-Nöelle Lienemann est sénatrice PS de Paris. Très critique sur la taxe carbone proposée par Nicolas Sarkozy, elle se dit "favorable par principe à cette nouvelle contribution, mais avec certaines exigences". Interview.

Vous étiez très critique envers la "taxe carbone" portée par Nicolas Sarkozy. La "contribution climat-énergie" annoncée par Philippe Martin trouve-t-elle grâce à vos yeux ?

- Je ne sais pas encore en quoi va consister exactement ce dispositif. J'ai un avis de principe favorable, mais avec des exigences de travail, avec le Parlement et les acteurs économiques, notamment industriels et immobiliers.

Cette mesure vise à encourager les particuliers et les entreprises à adopter des comportements plus "verts". Cela ne risque-t-il pas d'affecter les ménages ?

- Le ministre a dit qu'il y aurait des compensations dans certains cas. Et il faut définir qui seront les particuliers, secteur par secteur.

Prenons le logement. Si un appartement a une forte perte thermique, qui sera le "particulier" : le locataire ou le propriétaire ? Il ne faut pas que la taxe pénalise ceux qui n'ont pas de marge de manœuvre pour économiser l'énergie. On pourrait imaginer un système où le propriétaire est incité à améliorer la performance énergétique du logement, en échange d'une réduction de sa taxe foncière.

Pour les entreprises, il faut envisager des accords de filières. Donner les objectifs de réduction de consommation énergétique, donner les outils, expliquer comment la taxe va permettre de les financer, et qui doit payer.

Pour l'instant, cette contribution climat-énergie ne semble pas toucher les importations. Un aspect que vous dénonciez dans la taxe carbone proposée par Nicolas Sarkozy...

- C'est un aspect que je trouve très important. Je pense qu'il faut baser cette taxe carbone sur le bilan en carbone des produits, établi sur les kilomètres parcourus entre la production et la consommation. Et l'imposer aux importations, pas qu'à la production nationale.

Nous pourrions aider nos entreprises à faire des bilans carbone de tous leurs produits. Cela les inciterait à réfléchir : n'y a-t-il pas plus près de chez eux un accès à des services ou à des biens qui, finalement, ne coûteraient pas beaucoup plus cher que de les importer ?

C'est pour cela qu'à l'heure actuelle, je pense qu'il est trop tôt pour appeler cette contribution une "taxe carbone". Et je n'accepterai pas cette contribution si les importations n'étaient pas touchées.

Il ne faut pas taxer la consommation d'énergie, il ne faut pas que cette mesure soit anti-redistributive, ou qu'elle pénalise les entreprises qui ont besoin d'une grosse consommation énergétique, car il n'est pas dans notre intérêt de les voir se délocaliser dans des endroits moins exigeants vis-à-vis de la qualité environnementale.

Concrètement, à quoi devront être affectées les recettes de la taxe ?

- A tous les mécanismes qui favoriseront la transition énergétique. Par exemple, par des déductions pour les secteurs innovants de l'industrie. La taxe carbone pourrait être déduite en fonction des investissements faits par les entreprises pour réduire la consommation énergétique et promouvoir l'innovation.

Ne craignez-vous pas que cette taxe s'ajoute au "ras-le-bol" fiscal d'une partie du PS ?

- De toute façon, ceux qui dénoncent une augmentation des impôts sont ceux-là mêmes qui les décident. J'ai les oreilles un peu échaudées par le ministre des Finances, Pierre Moscovici, qui se dit "sensible" à ce ras-le-bol et soutient la hausse de la TVA.

Derrière ce débat, ils ne veulent pas poser la question importante qui est la réforme fiscale : qui paye l'impôt  ?

Il ne peut pas y avoir de réforme de la fiscalité écologique sans réforme fiscale obligatoire ?

- Absolument. La vraie question n'est pas le niveau d'impôt, c'est qui doit le payer ! Quand va-t-on engager la réforme fiscale que le président a promis ?

Quand j'entends ce ras-le-bol du "trop d'impôt", je m'interroge : les 500 plus riches contribuables français ont augmenté leur patrimoine de 25% en un an. Y a-t-il trop d'impôts pour ceux-là ? Il y a plus de millionnaires en 2013 qu'en 2012. Même question...

Sur votre compte Twitter vous avez déclaré : "Que serait le budget de l'Ademe [Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie, NDLR] si Delphine Batho était restée silencieuse ? Il aurait diminué. Pensée amicale". Ce geste de soutien à l'ex-ministre de l'Ecologie était important pour vous ?

- Oui, il était humainement important. Les gens ne sont pas des kleenex. Bien souvent, je n'ai pas été d'accord avec Delphine Batho mais elle a eu le courage de dire les choses, puisque tout le monde disait qu'il fallait remettre de l'argent. Et puis elle est passée aux oubliettes. Humainement, les gens méritent qu'on reconnaisse ce qu'ils ont fait.

Propos recueillis par Laura Fernandez Rodriguez, vendredi 23 août 2013 - Le Nouvel Observateur

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26 juillet 2013 5 26 /07 /juillet /2013 13:27

La direction du Parti Socialiste a souhaité organiser un débat sur la réforme des retraites avant de connaître le projet de loi du gouvernement. Inlassables militants de l’autonomie du Parti, nous avons salué cette démarche. Nous avons donc participé au groupe de travail mis en place sur le sujet. Nous avons également apporté notre contribution (écrite) avec la lettre adressée aux parlementaires le lundi 8 juillet.

retraites-notre-reforme-108049.pngLe 9 juillet, un texte a été proposé aux membres du Bureau National. Avant d’en discuter le contenu, nous avons souhaité discuté du principe même de l’opportunité d’une « réforme des retraites » dans un climat social très dur. Nous pensons en effet que rien ne justifie socialement, économiquement ou  financièrement, d’en demander plus aujourd’hui aux Français. Nous souhaitions donc soumettre au vote la question du calendrier de la réforme, que nous jugeons largement précipité et essentiellement motivé par le souci de répondre aux « préconisations » de la Commission. Cela nous a été refusé. Nous avons indiqué que nous poursuivrons notre combat au sein du groupe parlementaire et auprès de l’exécutif pour convaincre que la réforme des  retraites n’est ni urgente, ni opportune. L’urgence est à un plan de relance et à la création d’emplois.

Sur le fond, le texte présenté par la direction, s’il est loin d’être satisfaisant, marque néanmoins une rupture nette avec l’esprit et la lettre du funeste « rapport Moreau ». En effet, le PS s’engage à refuser la désindexation des pensions, qui aurait conduit à ne baisse drastique de revenu des retraités. Il reprend largement les propositions que le Parti, alors engagé aux côté des manifestants contre la réforme Fillon,  avait formulées en 2010, tant du point de vue des objectifs (prise en compte de la pénibilité, résorption des inégalités femmes/hommes, âge légal du départ à la retraite) que des moyens financiers (contribution du capital au financement du système par répartition, légère hausse des cotisations).

Restent pour nous deux points de désaccord.

D’abord, nous maintenons que le fameux « déficit de la branche des retraites » est largement conjoncturel. Si, selon les prévisions actuelles, il devrait atteindre 20Mds d’euros en 2020, c’est essentiellement du fait de la rechute de l’activité et de l’emploi. C’est donc en donnant clairement la priorité à la lutte contre le chômage de masse que nous parviendrons à assurer la pérennité du système.

Deuxième point de désaccord, et non des moindres, le texte de la direction précise qu’à partir de 2020, « l’allongement de la durée de cotisations reste est possible : il devra prendre en compte l’environnement économique et ne pas excéder la moitié des gains d’espérance de vie en fonction de la situation économique  ». La prudence de cette position est évidemment préférable à la brutalité des affirmations complaisamment relayées depuis des années, il n’en reste pas moins que nous prônions un engagement plus ferme : selon nous, l’allongement de la durée de cotisation requise pour avoir droit à une retraite à taux plein n’est pas souhaitable et structurellement pas nécessaire ! Pour nous, si l’on vit plus longtemps c’est en partie grâce à la retraite à 60 ans !

Nous savons aussi que l’allongement de la durée de cotisation réduit le niveau des retraites  et risque d’accroitre le nombre de retraités pauvres. On ne peut l’accepter.

En outre, retarder d’une manière ou d’une autre l’âge de départ en retraite, alors qu’on ne peut espérer un retour au plein emploi avant longtemps, ne peut qu’aggraver le chômage : celui des jeunes, confrontés à une pénurie de postes de travail ; celui des seniors, obligés d’attendre  plusieurs années dans une situation précaire entre le moment où ils cessent de travailler et celui où ils peuvent faire valoir leurs droits à la retraite.

Pour cette raison au moins, nous ne pouvions voter en faveur du texte présenté par la direction. Notre ABSTENTION témoigne de notre satisfaction de voir les positions les plus rétrogrades du patronat clairement rejetées par le Parti ainsi que l’idée de toucher, dès à présent, à la durée de cotisation.  Mais elle constitue aussi un appel à la vigilance afin que le gouvernement prenne en compte les mesures immédiates préconisées par la PS et sache résister aux injonctions des libéraux  d’engager une «  réforme structurelle » de notre système de retraite. La gauche au pouvoir doit consolider l’un des éléments essentiels de notre modèle social et à soutenir le pouvoir d’achat de nos concitoyens durement éprouvés par la crise.

Retrouvez ci-dessous la lettre aux parlementaires

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24 juillet 2013 3 24 /07 /juillet /2013 07:54

logo MLG 2Ce qui n’a pas été annoncé le 14 Juillet devrait l’être le 4 Août.

Les 500 personnes les plus riches de notre pays ont vu leur richesse s’accroître de 25% en un an ! De quoi rassurer tous ces millionnaires et  milliardaires qui présentent notre pays comme « un enfer fiscal qui n’aimerait pas ceux qui s’enrichissent.  »

Discours habituel du MEDEF et autres responsables de la droite !

Manifestement on pourrait par comparaison établir cet adage :  » Heureux comme un riche en France !  »

Trêve de plaisanterie, les chiffres sont scandaleux :

  • La richesse des 500 premières fortunes de France s’établit à 330 milliards d’euros et n’a jamais été aussi élevée. Elle a quadruplé en une décennie et représente 16% du produit intérieur brut du pays. Un dixième de la richesse est entre les mains d’un cent millième de la population.
  • La France compte 55 milliardaires, 10 de plus que l’année dernière. Les dix premiers du classement ont vu leur fortune croître de 30 milliards en douze mois à 135 milliards (40% du total).

Et tout cela au moment où notre pays connaît une crise qui fragilise les salariés les plus modestes, les plus démunis et accroît le chômage, où de nombreuses  entreprises connaissent des difficultés. On notera au passage que cet enrichissement se fait souvent grâce au versement de dividendes substantiels. Or notre pays est l’un de ceux où les dividendes versés sont bien supérieurs à ceux octroyés dans les pays développés et en particulier en Allemagne. D’ailleurs un rapport du Conseil Economique Social & Environnemental (CESE) montrait que ce prélèvement de dividendes pénalisait la compétitivité des entreprises françaises. C’est rarement souligné, en particulier par ceux qui veulent faire croire, à tort, que le "coût" du travail est l’enjeu majeur.

En tout cas, cette situation montre clairement qu’il est plus qu’urgent d’engager une réforme fiscale structurante et de restaurer un impôt progressif, réellement progressif qui contribuera à réduire les inégalités de richesses. Nous avons fait des premières propositions il y quelques semaines. Tout cela a été renvoyé d’un revers de main par le ministre du budget.

2013-04-21lienemann-hollandeDommage !

Mais on aurait pu s’attendre à ce que le Président de la République, en ce jour du 14 juillet placé historiquement sous le signe de l’égalité, annonce des dispositions fiscales pour faire contribuer davantage les plus riches qui manifestement ne connaissent pas la crise.

Quelle mesure immédiate pourrait être prise? Dès la loi de finance, nous devrions voter la création d’une nouvelle tranche à taux accru soit au titre de l’ISF soit de l’impôt sur le revenu et qui ne frapperait vraiment que les très riches. Il y a fort à parier que nous retrouverions vite les 500 premières fortunes cités plus haut.

Jusqu’en 1995, le taux marginal supérieur (celui qui concerne les revenus les plus élevés) de l’impôt sur le revenu (IR) en France était supérieur à 55 %. Il a même atteint 65 % durant deux périodes : en 1966 et entre 1982 et 1985. On peut donc rapidement revenir à des taux marginaux supérieurs très élevés, pour au moins le  cent millième de la population qui possède un dixième de la fortune nationale…

Peut-être que le gouvernement saura faire cette annonce le 4 août prochain car une République convaincante ne saurait être sans combattre les privilèges.

Marie-Noëlle Lienemann

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11 juillet 2013 4 11 /07 /juillet /2013 15:15

Retraites, le PS contredit le gouvernement
L'Humanité - 11 juillet 2013

maurel1107.jpgLe bureau national du PS, avec le soutien de son aile gauche, a adopté, mardi soir, des propositions de réforme des retraites qui prennent quelques distances avec le rapport Moreau, y compris sur les pistes de financement.

Le courant d’Emmanuel Maurel, "Maintenant la gauche" considère que le texte comporte « des avancées considérables »

Sur les retraites, ça commence à bouger au PS, comme le montre le texte intitulé « Consolider et rendre plus juste notre système de retraites », adopté mardi soir par le bureau national du PS. Ce dernier prend quelques distances avec les préconisations du rapport Moreau qui semble, pourtant, être le livre de chevet du gouvernement.

Alors que ce rapport propose un allongement immédiat de la durée des cotisations des salariés – recommandation que fait sienne François Hollande –, le PS se déclare non seulement « opposé à un nouveau relèvement des bornes d’âge », mais aussi contre « l’accélération du calendrier de l’allongement de la durée de cotisation ». Même si celle-ci lui semble possible après 2020… De même, le PS « refuse de régler le problème de financement par une désindexation des pensions » sur l’inflation, contrairement au rapport Moreau. Lequel, par ailleurs, n’aborde pas la possibilité d’autres sources de financement tandis que le PS ouvre la possibilité, sans en détailler cependant les ambitions, de « mettre à contribution les revenus du capital ». Enfin, la déclaration du PS témoigne de quelques premières avancées en direction des femmes, avec « une majoration forfaitaire par enfant » des annuités de cotisation, des jeunes, avec « la prise en compte d’une partie des études » ou de la pénibilité, avec « la définition de politiques de compensation ».

C’est la raison pour laquelle, si le secrétaire national du PS, Harlem Désir, se félicite de l’adoption d’un texte où le PS « affirme (son) objectif de garantir le système de retraite par répartition », son aile gauche se dit satisfaite. Le courant du ministre Benoît Hamon, Un monde d’avance, a voté ce texte car il « fixe les lignes rouges à ne pas franchir ». Quant à celui d’Emmanuel Maurel, Maintenant la gauche, tout en s’abstenant en raison de « divergences sur le calendrier » de la réforme des retraites, il considère que le texte comporte « des avancées considérables ». Reste à savoir ce que fera le gouvernement de ces propositions du premier parti de la majorité.

PCF : un signe encourageant

Pour Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, la déclaration du PS sur les retraites « porte la marque des inquiétudes qui s’expriment face au risque d’une réforme de régression du droit à la retraite ». Notant les premières avancées contenues dans cette déclaration, le dirigeant communiste estime qu’elles sont « un encouragement à amplifier la mobilisation » car, dit-il, « il faut aller beaucoup plus loin » en matière de « financements alternatifs » pour garantir « le droit à la retraite à soixante ans, ADN de la gauche ».

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