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13 juillet 2016 3 13 /07 /juillet /2016 13:22
Jose Manuel Durao Barroso

Jose Manuel Durao Barroso

On se serait plutôt attendu à l'inverse. Mais la Commission européenne persiste et signe : elle ne condamne pas la reconversion de son ancien président José Manuel Barroso. Contrairement aux eurodéputés français très remontés.

Vendredi 8 juillet, Bruxelles apprenait que la banque d'affaire Goldman Sachs, considérée comme l'un des plus gros responsables de la crise financière, offrait à l'ancien président de la Commission politique une nouvelle carrière au sein de la banque. Dès lundi, les socialistes et radicaux ont publié un communiqué dans lequel ils dénoncent un conflit d'intérêt et invoquent l'article 245 du traité de l'Union européenne pour exiger que l'homme politique renonce à sa retraite d'ancien Président de la Commission. Mais cet article est en fait assez flou. Il estime que les membres de la Commission doivent s'abstenir "de tout acte incompatible avec le caractère de leurs fonctions" et doivent prendre "l'engagement solennel de respecter (...) les devoirs d'honnêteté et de délicatesse quand à l'acceptation, après [la] cessation [de leur activité au sein de l'institution], de certaines fonctions ou de certains avantages". Côté socialiste, Emmanuel Maurel, député européen français, a largement relayé l'appel de son groupe et des radicaux à "des mesures urgentes". Hier, il a été rejoint par l'eurodéputée verte Eva Joly qui entend  faire "durcir l'interdiction de pantouflage".

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13 juillet 2016 3 13 /07 /juillet /2016 13:20
Le conseil ecofin

Le conseil ecofin

Est-ce que l’on s’unit pour se surveiller et se sanctionner ? C’est la question que l’on se pose devant l’attitude de la Commission européenne et surtout du Conseil, qui vient de valider la procédure de sanction contre les États espagnols et portugais, dont les déficits sont supérieurs aux prévisions.

Il s’agit de la première fois que le « Semestre européen » – cet ensemble de règles et d’étapes à observer chaque année par la Commission et les États – est poussé aussi loin. La Commission a d’ailleurs elle-même, à partir d’un certain point, les mains liées. Elle a temporisé en novembre pour ne pas perturber les élections espagnoles, et se l’est vue vertement reprochée par les gouvernements pro-austérité. Mais cette nouvelle étape dans le procès en discipline budgétaire qu’est devenue l’Union européenne traduit bien le caractère automatique du processus.

Comme une machine dont on perd le contrôle, le mouvement s’est brutalement accéléré avec cette décision des États membres : sous 30 jours, l’Espagne et le Portugal feront l’objet de sanctions, et même si les amendes sont réduites à zéro, l’effet et le signal envoyé aux autres démocraties ainsi qu’aux marchés qui ont les yeux rivés sur les décisions du Conseil (les 28).
L’aveuglement est total : politique, car cela signifie que les gouvernements européens n’ont tiré aucune leçon de l’avertissement donné par le référendum sur le Brexit ; technique, puisque l’on se demande comment des sanctions financières vont aider un pays à retrouver l’équilibre budgétaire ; enfin démocratique, car on voit bien que les outils du Pacte de Stabilité et de Croissance deviennent des instruments inacceptables d’ingérence.

L’exécrable décision d’aujourd’hui me confirme aussi dans ma conviction que l’Europe doit résolument tourner le dos à la « gouvernance par les règles » qui ne produit que des effets délétères, et devenir un véritable véhicule d’intervention au service des projets paneuropéens.

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12 juillet 2016 2 12 /07 /juillet /2016 15:47

Emmanuel Maurel était interviewé par son collègue député européen Guillaume Balas sur une initiative qu'il a lancée il y a quelques semaines : l’Europe des projets. Pour rappel, vous pouvez consulter les premières propositions déjà en ligne sur le site www.europedesprojets.eu.

Guillaume Balas et Emmanuel Maurel, députés socialistes européens, au Parlement européen en juillet 2016

Guillaume Balas et Emmanuel Maurel, députés socialistes européens, au Parlement européen en juillet 2016

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11 juillet 2016 1 11 /07 /juillet /2016 14:52

communiqué de la délégation socialiste française au Parlement Européen - 11 juillet 2016

Les eurodéputés socialistes et radicaux ont condamné, dès vendredi dernier, le recrutement de M. Barroso comme président non-exécutif des activités internationales de Goldman-Sachs (http://www.deputes-socialistes.eu/de-quoi-barroso-est-il-le-nom/). M Barroso sera également conseiller auprès du groupe bancaire, notamment en charge du Brexit. Nous appelons Goldman-Sachs à renoncer à cette embauche.

Parce qu’un tel recrutement est indécent, indigne et honteux, la délégation socialiste française au Parlement européen va entreprendre toutes les démarches pour le rendre impossible.

D’abord, il s’agit d’une violation claire et manifeste de l’article 245 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne[1] et du serment fait par M. Barroso le 3 mai 2010[2]Nous demandons ainsi la déchéance du droit à pension de M. Barroso ainsi que des autres avantages en tenant lieu. M. Barroso a déjà coûté trop cher à l’Europe.

Ensuite, nous demandons une révision du code de conduite pour porter à une législature – 5 ans – les règles anti-pantouflage, qui, à ce jour, ne courent que pendant les 18 mois suivant la fin du mandat des commissaires.

Enfin, si ce recrutement devait malgré tout se concrétiser, nous exigeons une traçabilité intégrale d’absolument tous les contacts entre M. Barroso et ses équipes avec des membres, des fonctionnaires et des représentants de la Commission européenne, du Parlement européen, et du Conseil. Au premier manquement, des sanctions – comme le boycott de Goldman Sachs par les Etats membres – devraient être envisagées.

En conclusion, nous lançons un avertissement à Goldman-Sachs : l’objectif affiché par ce recrutement est de contourner la perte du « passeport européen » pour les banques situées au Royaume-Uni suite au Brexit. Goldman-Sachs peut bien dépenser des milliards en lobbying comme Philip-Morris :pour qu’une banque basée au Royaume-Uni puisse exercer son métier dans les différents pays de l’Union après le Brexit, elle devra respecter l’ensemble de la législation européenne en matière bancaire, et à la seule condition que son pays paye pour un tel accès au marché européen. Le Parlement européen ne devrait accepter aucune autre formule.

 

[1] Article 245

Les membres de la Commission s’abstiennent de tout acte incompatible avec le caractère de leurs fonctions. Les États membres respectent leur indépendance et ne cherchent pas à les influencer dans l’exécution de leur tâche.

Les membres de la Commission ne peuvent, pendant la durée de leurs fonctions, exercer aucune autre activité professionnelle, rémunérée ou non. Ils prennent, lors de leur installation, l’engagement solennel de respecter, pendant la durée de leurs fonctions et après la cessation de celles-ci, les obligations découlant de leur charge, notamment les devoirs d’honnêteté et de délicatesse quant à l’acceptation, après cette cessation, de certaines fonctions ou de certains avantages. En cas de violation de ces obligations, la Cour de justice, saisie par le Conseil, statuant à la majorité simple, ou par la Commission, peut, selon le cas, prononcer la démission d’office dans les conditions de l’article 247 ou la déchéance du droit à pension de l’intéressé ou d’autres avantages en tenant lieu.

 

[2] http://europa.eu/rapid/press-release_IP-10-487_fr.htm

José Manoel Durao Barroso

José Manoel Durao Barroso

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8 juillet 2016 5 08 /07 /juillet /2016 10:32
#CETA : la libéralisation comme unique réponse à la crise agricole

Publié le 7 juillet 2016, par Emmanuel Maurel, député S&D

La Commission européenne vient de qualifier l’Accord UE-Canada (le « CETA ») d’« accord mixte ». Ce revirement, inattendu, est avant tout le fruit de la mobilisation grandissante de ceux (société civile, parlementaires européens, gouvernements et parlements nationaux) qui ont mis en garde Jean-Claude Juncker contre toute tentative de passage en force. L’entrée en vigueur du CETA dépendra de la double-ratification du Parlement européen et des parlements nationaux, mais pourra être mis en œuvre à titre provisoire avant le vote de ces derniers.

Les débats procéduraux désormais derrière nous, il est temps de s’intéresser à ce que contient véritablement l’accord CETA, présenté par beaucoup comme un « anti-TAFTA ». Définitivement conclu depuis le 29 février dernier. Il devrait être signé par les États membres de l’Union européenne en octobre, puis soumis à la ratification des assemblées, Parlement européen en tête.

L’accord UE-Canada découle en réalité de la même logique que le TAFTA : il ne s’agit pas uniquement de démanteler les droits de douanes et les barrières au commerce, mais également d’harmoniser les normes des deux côtés de l’Atlantique. C’est également ce que l’on appelle « un accord vivant », qui va enclencher une dynamique permanente de coopération réglementaire entre l’UE et le Canada.

Par ailleurs, le CETA devrait entrer en vigueur dans le contexte que tout le monde connaît – celui d’une profonde crise de l’agriculture française, à la fois conjoncturelle et structurelle, imputable à plusieurs facteurs. D’un côté, la crise de surproduction mène à une chute des prix dans un certain nombre de secteurs, comme le secteur laitier. De l’autre, l’orientation combinée de la PAC et de la politique commerciale de l’UE soumet l’agriculture européenne à une dérégulation et une libéralisation excessives – sur les plans interne comme externe.
Le CETA ne constitue en aucun cas une solution à cette double-crise. Au contraire, il ne peut que renforcer les tendances actuelles et affaiblir le modèle agricole français, l’agriculture familiale et paysanne.

La Commission ne sait prôner que la libéralisation et la dérégulation

Libéraliser davantage le marché européen, au plan interne comme au plan externe, est l’unique solution proposée par la Commission européenne à la crise agricole. Ce n’est pas nouveau : l’exécutif européen – soutenu par bon nombre d’États membres – a pour seule obsession d’augmenter les exportations, fût-ce au détriment du marché intérieur européen.

C’est encore et toujours cette logique qui préside au démantèlement des droits de douane sur les produits agricoles prévu dans le CETA. Côté européen, les droits de douane seront éliminés sur 92.2% des lignes tarifaires agricoles, et même sur 93.8% d’entre elles sept ans après l’entrée en vigueur de l’accord. Le marché européen sera totalement ouvert aux produits laitiers canadiens, sans droits de douane. Même si les importations occasionnées par cette nouvelle ouverture représenteront une portion négligeable – moins de 1% des importations européennes en provenance du Canada concernent le lait et les produits laitiers – le signal envoyé aux professionnels de la filière n’est pas le bon, alors que les prix dégringolent sur le marché intérieur et que le Canada a, de son côté, relativement préservé son secteur laitier dans la négociation.

Les droits de douane seront supprimés sur 8 000 tonnes de maïs doux et 100 000 tonnes de blé canadiens. Mais surtout, le Canada va pouvoir exporter en Europe 65 000 tonnes de bœuf et 75 000 tonnes de porc supplémentaires par an. Même si la Canada a, pour l’instant, des difficultés à remplir ses quotas d’exportation, ces nouveaux contingents seront effectifs 7 ans après l’entrée en vigueur de l’accord, et les autorités canadiennes auront largement le temps de bâtir des filières sans hormone (pour le bœuf) et sans ractopamine (pour le porc) uniquement destinées à l’exportation. Elles ont évidemment prévu de le faire.

Les secteurs bovin et porcin sont pourtant des secteurs agricoles sensibles et ces nouveaux contingents, même s’ils paraissent modestes, peuvent entraîner des bouleversements considérables pour des filières entières. Or, aucun mécanisme de sauvegarde n’est prévu pour suspendre le volet agricole du CETA en cas de déséquilibre sur le marché européen. Le Parlement wallon, dans une récente résolution, avait appelé à l’introduction dans le CETA d’une clause dite « d’exception agricole » permettant de mettre en pause l’accord en cas de difficulté d’absorption du marché européen. La Commission a choisi une logique complètement inverse : le CETA prévoit une clause « standstill » (ou « statu quo ») qui rend toute limitation des quotas d’exportation impossible.

Le CETA ou la victoire annoncée de l’agriculture intensive

Les modèles agricoles européen et canadien vont entrer en opposition frontale, ce dont peu dans les institutions européennes semblent s’émouvoir. On pourrait en effet penser que le modèle agricole canadien est plus proche du modèle européen que du modèle américain. C’était peut-être le cas il y a quelques décennies mais, désormais, c’est tout le contraire. La conclusion de l’ALENA (la grande zone de libre-échange nord-américaine), au milieu des années 1990, a complètement transformé les structures agricoles et industrielles canadiennes, les calquant sur le format états-unien.

Les standards environnementaux et sanitaires du Canada se sont affaissés. Par exemple, les normes applicables aux produits chimiques sont bien mois protectrices que les normes européennes fixées par le règlement REACh ; il en va de même pour les règles applicables à l’utilisation des hormones de croissance dans l’agriculture d’élevage. Le principe de précaution est, par ailleurs, étranger aux Canadiens, qui sont désormais les troisièmes exportateurs mondiaux d’OGM.

De manière plus générale, les Canadiens ont récemment bouleversé leurs techniques d’élevage et de culture. La production agricole s’est concentrée entre les mains de grandes firmes agro-industrielles. Ce pays de petits fermiers s’est transformé en champion de l’élevage intensif, avec des standards minimaux en matière de bien-être animal. Les cultures céréalières sont à 50% destinées à l’exportation, à des prix ultra-compétitifs.
Dans ce contexte, le risque n’est pas tant que le CETA aligne les normes européennes sur les normes canadiennes – cette possibilité existe néanmoins – mais surtout que deux modèles très différents entrent en confrontation directe, avec pour seul arbitre le niveau de compétitivité-prix des deux continents.

À ce jeu, comment les modèles d’élevage familial et respectueux de l’environnement pourraient rivaliser avec les feedlots (fermes industrielles) canadiens, capables d’effectuer des économies d’échelle inégalables ? Et surtout, voulons-nous vraiment faire entrer en rivalité ces deux modèles ? La crise actuelle nous oblige à repenser notre politique commerciale : ne devrions-nous pas plutôt nous distancier de cette course à l’exportation pour parier sur la compétitivité hors-prix, sur une agriculture de qualité, rémunératrice, fondée sur la proximité et les circuits courts ? Ce sont des questions que nous devrions tous nous poser.

Des normes européennes sanctuarisées ?

À ce stade, même avec le texte du CETA sous les yeux, il est difficile de savoir si les normes européennes seront entièrement sauvegardées. La Commission européenne s’est en tout cas engagée à ce que les négociations n’affaiblissent aucune réglementation sanitaire européenne.

Toutefois, si on se penche attentivement sur le Chapitre 5 du CETA, consacré aux mesures sanitaires et phytosanitaires, on s’aperçoit que la logique prédominante est celle de la reconnaissance mutuelle, fondée sur des données « objectives » donc scientifiques. Il est permis de se demander si une telle approche est compatible avec le principe de précaution, principe qui n’est d’ailleurs mentionné dans aucun chapitre du CETA.

Ce qui est certain, en revanche, c’est que le CETA a été conçu pour être un « accord vivant » : il prévoit un forum de coopération réglementaire, ouvert aux autorités canadiennes et européennes pour qu’elles s’accordent sur de futures mesures d’harmonisation. Le principal risque est que ce processus dissuade les parties de légiférer en matière sanitaire ou environnementale, par crainte de faire diverger les législations respectives. C’est ce qu’on appelle le « chill effect ». Sans parler d’OGM, de bœuf aux hormones ou de porc à la ractopamine, on peut se demander si l’Union européenne bénéficiera d’une liberté totale pour renforcer – si elle le décide ! – ses législations sur les pesticides ou les perturbateurs endocriniens.

Au-delà de ce forum de coopération réglementaire, l’un des points durs du CETA concerne le nouveau système de règlement des différends entre investisseurs et États. L’ICS a remplacé l’ancien système d’ISDS, mais continue de sérieusement entraver le droit des États à légiférer. Des multinationales, au titre de leurs « attentes légitimes » et au nom d’un « traitement juste et équitable », pourront poursuivre des États, à qui il incombera de prouver que leurs décisions ne sont pas « arbitraires » ou « manifestement excessives », y compris en matière de protection de la santé ou de l’environnement. Selon une coalition d’ONG, l’offensive de Philip Morris poursuivant l’Australie ou l’Uruguay pour leurs politiques anti-tabac aurait été parfaitement possible dans le cadre du CETA.

Des appellations d’origine (partiellement) protégées

Les promoteurs du CETA estiment que le traité instaurera nouvelles règles pour encadrer une mondialisation qui ne serait plus uniquement synonyme de mise en concurrence généralisée. Ils se réfèrent pour cela à la protection des appellations d’origine (AO), prévue dans le chapitre 20 du traité. C’est en effet un élément clef de ce que le Secrétaire d’État français au commerce, Matthias Fekl, appelle la « diplomatie des terroirs », un instrument de promotion de la qualité et de la compétitivité hors prix de l’agriculture française et, de plus, un moyen de soutenir concrètement les petits producteurs. En matière commerciale, c’est un « intérêt offensif » de l’Union européenne, car il s’agit de protéger des labels et d’empêcher leur utilisation abusive dans des pays qui ne reconnaissent que des marques.

Dans le CETA, le résultat est correct, mais pas totalement satisfaisant. 145 indications géographiques – dont 42 AOC et AOP françaises – sont protégées, comme le roquefort, le jambon de Bayonne ou le pruneau d’Agen. Toutefois ce chiffre représente uniquement 10% des 1400 « IG » recensées au niveau intra-européen. Sur les 42 indications géographiques françaises, certaines manquent à la liste. Plusieurs fromages basques, par exemple, ne seront pas protégés dans le CETA, alors même qu’ils sont présents sur le marché canadien (comme l’Ossau-Iraty). Par ailleurs, plusieurs d’entre elles ne bénéficient pas d’une protection totale : l’IG « canard à foie gras du Périgord » est officiellement protégée, mais coexistera avec la marque déposée canadienne « foie gras » sur le marché canadien.

Ces maigres satisfactions sont bien insuffisantes pour masquer la nature profondément déstabilisatrice du CETA. Tout indique en effet que l’Accord avec le Canada ne constitue en aucun cas un anti-TAFTA : CETA et TAFTA sont deux faces de la même stratégie libérale de la Commission européenne, plus que jamais persuadée que la dérégulation est la condition du retour de la croissance. En vérité, non seulement le CETA s’est négocié au prix d’un renoncement démocratique et d’une fragilisation de nos normes, mais il ferait également entrer en collision frontale deux modèles agricoles radicalement opposés.

Nous n’y avons pas intérêt.

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7 juillet 2016 4 07 /07 /juillet /2016 16:32
Gérard Sebaoun, député socialiste du Val-d'Oise, sur le plateau de LCP-AN le 7 juillet 2016 au matin

Gérard Sebaoun, député socialiste du Val-d'Oise, sur le plateau de LCP-AN le 7 juillet 2016 au matin

Gérard Sebaoun était ce jeudi 7 juillet l’invité de Politique Matin sur LCP. Il a notamment été interrogé sur la loi travail, l’utilisation du 49.3 par le Gouvernement et la motion de censure, le décès de Michel ROCARD…

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29 juin 2016 3 29 /06 /juin /2016 09:50
> Pour une Europe des Projets - initiative d'Emmanuel Maurel, député européen
Chers lecteurs,

Je souhaite vous informer d'un projet modeste que j'ai souhaité mettre sur la table, dans le contexte, plus large, de réflexion générale sur l'avenir de l'Europe.

J'ai intitulé cette initiative « L'Europe des Projets ». Elle découle d'un constat simple : l'Europe est en panne et, si elle veut redémarrer, doit multiplier les preuves de son utilité aux citoyens. Elle doit redonner du sens à son existence en gagnant d'abord le débat du contenu: c'est l'Europe de l'intervention, avant - au sens temporel - celle de l'intégration ; l'Europe de la relance avant la relance de l'Europe.

Je veux donc avancer une quinzaine de propositions d'actions très concrètes, dans divers domaines, que l'Europe peut et doit entreprendre pour réconcilier les peuples avec le projet européen. Vous pouvez d'ores et déjà accéder à mes deux premières propositions sur le site www.europedesprojets.eu. Aucune d'entre elle n'a la prétention d'atteindre une perfection technique ou juridique ; il ne s'agit pas non plus d'éviter l'indispensable débat institutionnel : l'idée est davantage de rendre l'Europe capable de lancer de nouveau de grands projets fédérateurs. Il s'agit enfin d'une démarche résolument collaborative.

Je serais très heureux d'entendre votre retour sur cette initiative.
 
Emmanuel MAUREL
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28 juin 2016 2 28 /06 /juin /2016 15:33
"Une alternative est née" - déclaration de la motion B du PS, à gauche pour gagner

L’élection présidentielle de 2017 est un moment de très haut risque pour la France. Nous n’avons cessé depuis deux ans de dénoncer ce danger et les choix qui conduisent le Parti socialiste à l’échec, du Pacte de responsabilité à la loi Travail, de la déchéance de nationalité à l’interdiction de manifester… Au Parlement, nous avons alerté, proposé des orientations positives et progressistes, résisté à des décisions à contre-emploi pour la France et à contre-sens pour la gauche. En France comme dans l’Union européenne, entrée désormais en turbulences, les politiques conformistes et le manque d’ambition ont convaincu beaucoup de citoyens que l’action publique ne pouvait rien pour eux, ou si peu.
Aujourd’hui, nous en tirons les conséquences politiques en nous adressant aux Français. Nous défendrons, à l’occasion de la primaire, la candidature d'une autre gauche de gouvernement.

1) Nous engageons la préparation d’une “plate-forme 2017”. Elle sera notre contribution à la primaire, puis à l’élection de 2017.

La politique, c’est d’abord la bataille des idées.
Il s’agit de briser la fatalité des crises, des défaillances démocratiques, et surtout de proposer un projet optimiste.
Conquérir les souverainetés, mieux maitriser les destins collectifs, pour la France comme pour l'Europe, c’est le contraire d’un repli souverainiste ou nationaliste. C’est lutter contre le déclin à Paris et la déconstruction à Bruxelles.
Sans autre vision que l’adaptation à la mondialisation néo-libérale sans en mesurer les dégâts irréparables, la gauche française s’égare et se perd.
Notre réformisme ambitieux s’assigne pour but la transformation de ces systèmes à bout de souffle, à chaque étage. Cette priorité démocratique est devenue le préalable nécessaire. Aucune oligarchie, de classe ou de parti, ne peut conduire les modernisations urgentes et faire émerger un modèle de développement acceptable. Sans le peuple, rien n’est possible.
Transition écologique, transformation numérique, réforme fiscale et bancaire, sécurité sociale professionnelle et politiques pour l’égalité, rien de ce qui fait un programme offensif à gauche n’est possible sans des formes démocratiques nouvelles, partout et avec tous
Libre de droits d’auteur, cette plate-forme sera disponible pour tous, à gauche et au-delà.
Nous l’écrirons à mille mains, à partir d’un texte initial, durant l’été, avec les socialistes, et tous ceux qui veulent participer à ce nouveau moment d’invention collective.

2)  Une candidature au cœur de la gauche doit émerger à l’occasion d’une primaire citoyenne, largement ouverte et mobilisatrice.

Contre la police des idées, nous affirmons le devoir d’inventaire et l’existence d’une alternative crédible. 
Parce que nous refusons de faire l’impasse sur 2017, les primaires que nous avons voulues et obtenues de haute lutte vont être un moment essentiel auquel pourront participer des millions de Français. C'est dans cet objectif que nous les investirons pleinement. Cet événement démocratique est la condition du rassemblement.
Nous en appelons à toute la gauche, sans exclusive et sans préalable. Il est encore temps, grand temps, de faire converger nos idées et nos projets pour la France.
Rassemblés, nous pourrons gagner cette primaire, et mener avec fierté une campagne vers le premier, puis le second tour de l’élection présidentielle.
Par étapes, nous réunirons les conditions pour qu’une candidature commune défende notre projet, dans l’esprit collectif qu’attendent les citoyens. Parce qu’il est urgent qu’une nouvelle dynamique soit offerte au pays. Parce que les socialistes sont disponibles pour soutenir une telle candidature, et le disent avec une exigence légitime. 
Nous poursuivrons les dialogues nourris dans l’action avec l’ensemble de la gauche politique et syndicale. La “grande coalition” des gauches et des écologistes doit servir de boussole à la réinvention à venir de la gauche française. Nous regrettons, sans polémique, les tentatives que mène la direction actuelle du PS pour redéfinir au fil de l’eau les alliances stratégiques et électorales, au risque de se replier et de tuer l’espoir.
Nous poursuivrons les échanges plus que jamais indispensables avec tous ceux qui, en Europe, mènent des combats éclairants, au moment où le PSE, semblable à l’Union, ne parvient pas à porter de nouvelles solidarités.

3)   Nos “journées d’été de Nantes” seront déterminantes pour atteindre ces objectifs.

Nous nous y retrouverons les 25 et 26 août prochains, dans les locaux de la “Manu”, l’ancienne manufacture des tabacs, avec les militants et nos invités.

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24 juin 2016 5 24 /06 /juin /2016 11:26

A chaud, et avant de plus longs développements, quelques points relatifs au Brexit.

1) c'est toujours bien de demander son avis au peuple. Respecter le verdict du peuple souverain, c'est la moindre des choses (ca parait évident mais ce n'est hélas pas toujours le cas, cf. 2005).

2) il n'y pas d'explication univoque d'un vote référendaire. Bien sûr, il y a des xénophobes qui ont voté pour le Brexit, mais aussi des progressistes. Evidemment, il serait absurde de considérer que les Anglais ont voté contre "l'Europe libérale". Mais il est incontestable qu on retrouve les mêmes fractures (territoriales, de classes, de générations) qu'à l'occasion des autres consultations sur l'Europe, vécue comme insuffisamment protectrice face à une mondialisation (dans toutes ses dimensions : économique, sociale, migratoire, etc.) qui fracasse les repères, crée de l'insécurité, etc.

3) rien de pire que de résumer le débat de l'après Brexit à une confrontation entre méchants "populistes" (si on pouvait arrêter une fois pour toutes avec ce terme !) et gentils "pro européens". Il y a une grande diversité de points de vue chez les partisans de l'unification politique du continent, dont je suis. En gros, je ne me reconnais pas plus dans les idées de Farage que dans celles de Schaüble.

4) C'est une évidence que l'Europe (dont, rappelons le toujours, l'essentiel de la législation est décidée par les États membres eux-mêmes, qui font mine de regretter, de retour chez eux, ce qu'ils ont décidé à Bruxelles !) donne l'impression, depuis au moins deux décennies, de se construire en dépit des peuples, voire contre les peuples. Si "refondation" il doit y avoir, elle ne saurait être que profondément démocratique. Et ça, c'est pas gagné.

5) le Brexit appelle une réaction forte des dirigeants européens. Mais il faut de défier de toute précipitation institutionnelle. Pour réconcilier les Européens avec une Union qui apparaît au mieux comme une coalition impuissante au pire comme un consortium post démocratique au service exclusif des détenteurs du capital, il faudra autre chose que la promesse d'un nouveau "saut fédéral" qui, à ce stade, sonne comme une fuite en avant.

6) Dès lors, la solution n'est certainement pas dans un renforcement de la coordination des politiques par des instances techniques incapables de s'émanciper de l'idéologie dominante. Il faut préférer l'Europe des projets à celle des règles. Il faut privilégier la relance de l'intervention à celle de l'intégration. Ne mettons pas la charrue avant les bœufs : avant toute avancée institutionnelle, il faut revoir les priorités de l'UE. C'est là que la France a un rôle décisif à jouer, pourvu qu'elle soit prête à une franche explication avec ses partenaires, à commencer par l'Allemagne.

7) après avoir longtemps été notre ennemie héréditaire, la Grande Bretagne a été notre alliée fidèle, fière et superbe. J'avais juste envie de dire à quel point j'aimais et admirais ce peuple !

Emmanuel Maurel, député européen socialiste

Emmanuel Maurel - Après le Brexit, l'Union européenne doit retrouver ses fondamentaux si elle veut survivre
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23 juin 2016 4 23 /06 /juin /2016 09:25

Emmanuel Maurel était l’invité du journal de France Culture le lundi 20 juin 2016, aux côtés de Michel Wieviorka

« Nous étions très nombreux à demander des primaires, il me paraît tout à fait naturel que tous les socialistes qui veulent être candidats à la présidentielle s’y soumettent. (…) Il n’aura échappé à personne que la candidature de François Hollande n’a rien d’automatique et naturelle. Au bout de 4 ans, il faut le reconnaître, même au sein du Parti socialiste, son action est contestée, son bilan pose question, et il est bien que ces choix soient remis en question. »

« Si primaire il y’a, débat citoyen il doit y avoir. Il serait absurde d’avoir une primaire dont on rogne le temps, qui soit faite à la va-vite. La question c’est les conditions d’organisation :

1- aura-t-on une dizaine de milliers de bureaux de vote ? ;
2- combien aura-t-on d’assesseurs ?
il faut se donner les moyens d’une primaire réussie ;
3- à l’évidence elle doit être ouverte au plus grand nombre possible ;
4- il faut qu’il y ait liberté de candidature, y compris au PS.

Cela va mieux en le disant. »

Emmanuel Maurel, député socialiste européen

Emmanuel Maurel, député socialiste européen

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