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27 février 2008 3 27 /02 /février /2008 15:02

Chronique économique quotidienne - France Inter - 26 février 2008

 

 

Liem Hoang Ngoc : Ma chère Patricia, savez-vous quelle question vitale se pose tout jeune marié qui souhaite fonder une famille ?

 

Patricia Martin : Non…

 
 

LHN : Mes bourses sont-elles pleines ?...
On peut rassurer le Président de la République et son Premier ministre, l’Etat est loin d’être impuissant et la France n’est aucunement en faillite. Tout compte de patrimoine comporte certes un passif, la dette. Mais il inclut aussi un actif, en l’occurrence les bijoux de famille que détient l’Etat : les actifs, les infrastructures, les écoles, les hôpitaux, etc. A cet égard, le solde net est positif, il représente 20% du PIB.

 

P.M. : Mais la France ne respecte pas le pacte de stabilité ?

 
 
 

Certes, le taux d’endettement dépasse les 60% du PIB autorisé par le pacte de stabilité. Mais aucun des grands pays de l’Eurogroupe, excepté l’Espagne, ne respecte ce pacte, dont Romano Prodi dit qu’il est une stupidité. Et il n’a pas tort. Il existe aujourd’hui une abondante épargne que les entreprises n’utilisent pas pour l’investissement, désespérément en panne, malgré un léger regain dernièrement.
Cette épargne est particulièrement friande d’obligations d’Etat, émise par L’agence France Trésor, qui est l’un des payeurs les plus sûrs au monde. L’Etat peut donc emprunter à des taux d’intérêt extrêmement bas pour financer des dépenses porteuses d’avenir, notamment les dépenses d’investissement et d’innovations que les entreprises privées ne réalisent pas.
L’Etat pourrait même relever le traitement de ses serviteurs, qu’il considérait jadis comme les hussards de la République. En l’absence d’une telle mobilisation des ressources financières pour la politique publique, l’économie plongerait dans la récession, faute de dépenses privées. Henri Guaino, jadis pourfendeur de la pensée unique, avait raison sur cette antenne d’en appeler au volontarisme de la politique publique, à l’heure où l’initiative privée est atone. Alain Minc lui-même, pourtant symbole de la pensée unique, ne disait pas autre chose à ce propos mardi dernier à Nicolas Demorand.

 

P.M. : Le Président de la République est donc bien conseillé ?

 
 
 
 
 
 
 

On ne peut pas vraiment l’affirmer. Une objection doit être faite aux conseillers de l’actuel Prince.
Emprunter pour soutenir la croissance : oui ! Encore faut-il que le décideur public réalise les bons choix.
On ne ressortira pas ici la tarte à la crème du paquet fiscal, des franchises médicales et des compressions de personnels, comme exemples de choix budgétaires discutables. On sait déjà que les déficits vont se creuser parce que le choc sur la croissance n’aura pas lieu et que les recettes fiscales feront défaut.
On peut par contre souhaiter que d’autres choix, ayant un réel impact sur la croissance, puissent voir le jour dans les lois de finance à venir.
C’est à cette condition que la dette se réduira : non pas parce qu’on aura comprimé inutilement la dépense publique, mais parce que la dépense publique est susceptible de soutenir la croissance. Une croissance qui engendre en fin de course les recettes fiscales permettant de résorber les déficits.
Souvenons nous qu’entre 1998 et 2001, un taux de croissance supérieur à 3% avait suffit à ramener les comptes sociaux à l’équilibre.
Le dicton du jour : «trop de rigueur tue la rigueur !».

Chronique économique quotidienne - France Inter - 27 février 2008
 

La question du jour : la baisse du pouvoir d’achat est-elle une illusion ?

 

Elle est en tout cas la préoccupation n°1 des Français. A l’heure où les prix flambent et où les entreprises cotées font des bénéfices records, les conflits sur les salaires réapparaissent même dans le secteur privé. Le MEDEF n’a pourtant de cesse de répéter que la baisse du pouvoir d’achat n’est pas réelle mais ressentie.

 

Patricia Martin : Alors qui croire ?

 

LHN : Bernard Marris a rappelé vendredi dernier que le revenu salarial net moyen calculé par l’INSEE avait stagné de 1978 à 2002 et qu’il a baissé depuis 5 ans.
Si l’on tient compte de l’inflation, en moyenne de 2% par an, le pouvoir d’achat d’une grande partie de la population a donc bel et bien été entamé depuis 30 ans, d’autant plus que le poids du logement est sous-estimé dans l’indice des prix de l’INSEE. Celui-ci considère que les dépenses de logement représentent seulement 14% du budget d’un ménage, alors qu’en réalité, ce chiffre approche parfois la moitié du revenu !
De plus, on sait maintenant que les prix dans la grande distribution ont grimpé de 29% depuis le passage à l’euro et que certains produits de consommation courante ont encore augmenté de près de 40% depuis 3 mois !

 

P.M. : Le pouvoir d’achat a-t-il baissé pour tout le monde ?

 

Non. Au cours de ces 10 dernières années, le revenu déclaré des 5% des contribuables français les plus riches a augmenté de 11%. Le revenu des 1% les plus aisés a augmenté de 19,4% et celui des 0,1% les plus fortunés de 32%.
Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que la croissance française soit devenue tributaire de la consommation et de la spéculation des classes aisées.
Quant à ceux qui se lèvent tôt, les réformes structurelles de la protection sociale et du marché du travail aggraveront leurs situations, déjà difficiles. La moitié de la population gagne moins de 1480 euros par mois. 17% des salariés sont au SMIC et 7 millions de pauvres vivent avec moins de 718 euros par mois. Les classes moyennes ne sont plus épargnées.
Alors que la France subit une panne d’investissement, la baisse du pouvoir d’achat des classes populaires accentuera encore le repli de la croissance, qui sera inférieure aux hypothèses sur lesquelles la loi de finance a été construite. Les déficits se creuseront donc à nouveaux inutilement. Par conséquent, la hausse des salaires est non seulement une urgence sociale. Elle aussi devenue une nécessité macroéconomique.

 

P.M. : La situation va-t-elle s’arranger en 2008 ?

 

Pas vraiment. Le gouvernement projetait d’augmenter la TVA. Il faudrait la baisser.
Les salariés du public vont encore perdre du pouvoir d’achat. Leurs salaires n’augmenteront que de 0,5% en mars et de 0,3% en octobre, soit 0,56% en moyenne annuelle alors que le niveau général des prix flirte avec les 3% et que certains produits flambent.
Ces piètres augmentations serviront de référence dans le privé où les syndicats affaiblis n’obtiendront guère mieux.
Toutefois, la dégradation des salaires est telle que certaines entreprises, face à la résurgence de conflits, commencent à renouer avec la bonne vieille augmentation générale indexée sur l’inflation et les gains de productivité.
Le dicton du jour : «La feuille de paie n’est pas l’ennemie de l’emploi», c’était de Jacques Chirac en avril 1995.

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26 février 2008 2 26 /02 /février /2008 14:18
Chronique économique quotidienne - France Inter
 

Patricia Martin : La question du jour : Le capitalisme est-il devenu sans foi ni loi, comme l’a déclaré jeudi dernier le Président de la République ?

 
 
 
 

C’est, en tout cas, un excellent sujet d’examen. Pour le traiter, permettez-moi, chère Patricia, de citer le théorème, prononcé le 3 novembre 1974 par le chancelier social-démocrate allemand de l’époque, Helmut Schmidt :«Les profits d’aujourd’hui sont les investissements de demain et les emplois d’après-demain».
On reproche souvent à la France de ne pas être moderne, pour ne pas s’inspirer des exemples étrangers et particulièrement de l’exemple allemand.
Eh bien, nos auditeurs le savent-ils ? Au cours du quart de siècle passé, la France est le pays qui a tenté d’appliquer à la lettre le théorème Schmidt. Elle est, de tous les pays développés, celui où la déformation du partage des revenus en faveur des profits a été la plus importante. La part des profits dans la valeur ajoutée était de 25% en 1983. Elle est aujourd’hui de 35%.

 

P.M. : Consacrent-elles ces profits à l’investissement, comme le prédisait le théorème Schmidt ?

 
 
 
 

Les entreprises du CAC 40 n’en consacrent qu’une petite partie, insuffisante pour redresser notre courbe des taux d’investissement, orientée à la baisse depuis vingt ans, si bien que la France se désindustrialise.
En 1970, 26% des bénéfices étaient versés aux actionnaires sous forme de dividendes. Les actionnaires reçoivent aujourd’hui 65% des profits.
Vous me direz que ces sommes ne sont pas perdues pour la croissance puisqu’elles alimentent la consommation des détenteurs de titres. Ceci explique que la croissance française est presqu’exclusivement tirée par la consommation des classes aisées, qui sont aussi celles qui peuvent épargner.
Mais ceci est bien insuffisant pour aller chercher le point de croissance qui nous manque, même avec les dents, car les ménages à hauts revenus sont aussi ceux dont la propension à consommer est la plus faible. Lorsque vous gagnez plus de 20 fois le SMIC, vous consommez tout au plus la moitié de votre revenu, sauf si vous collectionnez les belles italiennes (les voitures de sport, bien entendu…). Le reste est consacré aux placements boursiers et à la spéculation immobilière.

 

P.M. : Les profits d’hier n’ont donc pas été les investissements d’aujourd’hui ?

 

Pas assez ! Nos entreprises perdent donc en compétitivité. Le commerce extérieur est dans le rouge. De plus, les profits des uns ont pour corollaire la baisse du pouvoir d’achat de la majorité des salariés. Les écologistes ne le savent pas, mais nous sommes déjà en décroissance. Comme ils peuvent l’observer, même en décroissance, l’économie n’est pas forcément moins polluante. Son développement, loin d’être durable, est en tout cas tributaire de la consommation des classes riches, dont la propension à rouler en 4x4 dans l’Ouest parisien est immodérée…

 

P.M. : Le dicton du jour : Il est de l’économiste Keynes, qui écrivait en 1936 : « Les deux vices marquants du monde dans lequel nous vivons sont que le plein-emploi n’est pas assuré et que la répartition des revenus manque d’équité. »

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15 février 2008 5 15 /02 /février /2008 14:51

 

Jt LCP avec Caroline Fourest

 

Serie_titre_image_215583_1 J'ai participé aujourd'hui au 13h de la Chaîne Parlementaire en compagnie de Caroline Fourest. Nous sommes revenus sur la soirée d'hier dédiée à Ayaan Hirsi Ali.

 

Rassemblement en faveur d'Ayaan Hirsi Ali à l'ENS

 

H_9_ill_1009704_ayaanHier soir, Ayaan Hirsi Ali était reçue par un parterre d'intellectuels et responsables politiques favorables à la prise en charge de sa sécurité personnelle par la France ou l'Union Européenne, depuis que les Pays Bas, son pays d'origine, ont interrompu celle ci.

 

La solution européenne semble s'imposer, dés lors que le Président de la République dans un message lu hier soir par Rama Yade n'évoque plus la naturalisation de l'ex députée néerlandaise menacée de mort par des islamistes.

 

L'initiative que j'ai lancée avec Harlem Désir, Véronique De Keyser et Ana Gomes rejointe par plus de 80 députés européens, n'en prend que plus d'importance. Nous recevrons Ayaan Hirsi Ali à Bruxelles jeudi prochain.

 

Sur RFI hier soir/Téléchargement benoit_hamon080210.mp3

 

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15 février 2008 5 15 /02 /février /2008 14:45
César et pape à la fois !
 
André Laignel député européen Marie-Noëlle Lienemann députée européenne et Paul Quilès ancien ministre, maire de Cordes-sur-Ciel, animateurs de Gauche Avenir.
 
Libération - vendredi 15 février 2008
 

L’illustration du Léviathan, œuvre du philosophe politique anglais Hobbes, représentait le roi tenant à la main droite le glaive, à la main gauche la crosse : César et pape tout ensemble, pouvoirs spirituel et temporel réunis, le destin de tous confié à un seul. Pour Hobbes, tout régime politique est en effet «par définition, absolutiste». Cette image, qui renvoie aux idées et à la philosophie du XVIIe siècle, serait-elle celle d’une «Césaropapie» révolue ? Eh bien non ! Il semble qu’en ce début de XXIe siècle, Nicolas Sarkozy ne refuserait pas de céder à cette tentation. Ce serait même pour lui, sous prétexte de moderniser la France, une façon de rejeter l’originalité fondamentale de la République française, indivisible, laïque, démocratique et sociale. 

 
 

République indivisible ? Nicolas Sarkozy introduit une différence entre les citoyens croyants et non croyants. Chanoine d’honneur de Latran, il déclare : «Je suis comptable des espoirs que le déplacement du pape courant 2008 suscite chez mes concitoyens catholiques et dans de nombreux diocèses.» Les autres n’auraient-ils pas d’espoir ? Si Nicolas Sarkozy était le connaisseur de Jean Jaurès qu’il feignait d’être pendant sa campagne présidentielle, il aurait adjoint l’espoir de tous ceux qui luttent et qui se donnent «aux grandes causes sans savoir quelle récompense réserve à notre effort l’univers profond, ni s’il lui réserve une récompense».«A travers vous, j’adresse à toute la nation saoudienne le salut fraternel de la France. Ce salut, je veux l’adresser aussi à la nation arabe et à toute la communauté des croyants.» Là encore, l’opportunisme et l’utilisation hâtive de termes superficiellement assimilés l’amènent, dans un des pays musulmans les plus conservateurs, à considérer comme intangible une communauté si prégnante qu’elle interdit à ses membres de renoncer à leur foi ou d’en changer, voire même de se marier hors de la communauté. Là aussi, quelle piètre défense de la liberté de penser et donc de la liberté inscrite dans la devise de notre République ! Puis le voilà en voyage au Moyen-Orient, qui s’enflamme :

République laïque ? Ecoutons encore : «Dans la transmission des valeurs et dans l’apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur, même s’il est important qu’il s’en rapproche, parce qu’il lui manquera toujours la radicalité du sacrifice de sa vie et le charisme d’un engagement porté par l’espérance.» Nicolas Sarkozy oublie Guy Môquet, ou plutôt il pense que les Français ont oublié son hold-up idéologique. Les enfants et petits-enfants de résistants non croyants ont sûrement apprécié ! Quant à la «radicalité du sacrifice de la vie», il faudrait se souvenir qu’elle guide aussi les terroristes kamikazes… On se demande si Nicolas Sarkozy ne se posera pas bientôt la question : les non-croyants ont-ils une âme ? Cette hiérarchisation des citoyens est insupportable et contraire à l’égalité inscrite dans la devise de notre République.

Nicolas Sarkozy semble oublier que notre destin commun est la laïcisation de l’Etat. Historiquement, tous les actes de la vie civile ont été progressivement soustraits à l’emprise religieuse. Notre état civil prend définitivement forme en 1792, avec le pouvoir exclusif donné aux communes de recueillir «les actes destinés à constater les naissances, les mariages et les décès». Mais il faudra attendre 1972 pour que soit supprimée la demande faite aux jurés d’assises de porter serment «devant Dieu et devant les hommes». La loi de 1905 instaure la séparation, mais sa mise en pratique fut un combat quotidien. Plus près de nous, la publicité parodiant la Cène retirée de l’affichage, l’attentat lors de la projection de la Dernière Tentation du Christ de Martin Scorsese à Paris, les attaques contre la liberté d’expression à la sortie des Versets sataniques de Salman Rushdie ou la récente controverse sur les caricatures de Mahomet sont autant de signes qui démontrent la nécessité de la laïcité et son actualité.

Au moment où la société française est plus que jamais fragmentée, le combat laïc est un combat contre l’obscurantisme. Le «sermon» de Nicolas Sarkozy sur les «racines religieuses» du monde a de quoi inquiéter : «Dieu transcendant qui est dans la pensée et dans le cœur de chaque homme. Dieu qui n’asservit pas l’homme mais qui le libère. Dieu qui est le rempart contre l’orgueil démesuré et la folie des hommes. Dieu qui, par-delà toutes les différences, ne cesse de délivrer à tous les hommes un message d’humilité et d’amour, un message de paix et de fraternité, un message de tolérance et de respect.» On frémit en pensant à ce qui pourrait advenir de notre société si Dieu n’existait pas !

L’urgence, aujourd’hui, c’est de rappeler que la laïcité est le socle du pacte républicain, inséparable de la démocratie, de la justice sociale, de la solidarité et de la paix civile. C’est aussi de réaffirmer que l’éducation est au centre de la démarche laïque. Il faut refuser l’introduction dans la Constitution d’un concept de «discrimination positive». En revanche, il serait utile d’édicter une charte de la laïcité dans les entreprises, dans les services publics, notamment dans les hôpitaux, où les personnels sont de plus en plus confrontés à des pressions religieuses inacceptables. Pourquoi ne pas donner à ce combat une dimension plus large, en créant un espace mondial de la laïcité, à l’image de ce qui a été réalisé avec la francophonie ? C’est là un noble enjeu de civilisation ! Face à la tentation de confondre le spirituel et le temporel, il faut plus que jamais défendre la laïcité.

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14 février 2008 4 14 /02 /février /2008 11:07

Le ré-enchantement de la société passe par la restauration de l’espoir et des mécanismes de l’émancipation collective.

 

Devant les difficultés structurelles de nos sociétés, il est nécessaire de redonner une perspective d’émancipation à la majorité de la population. Mais alors que les dogmes du libéralisme commencent timidement aujourd’hui à être contestés autour de la planète pour la première fois depuis vingt ans, l’ensemble des acteurs intermédiaires entre la puissance publique et les peuples (parti, associations, institutions...) ont globalement intégré les contraintes et les dégâts du capitalisme comme allant de soi. L’émancipation collective a depuis longtemps laissé la place à une aspiration à l’émancipation individuelle, quand on peut encore parler d’aspiration à l’émancipation.

 

La refondation de nos démocraties suppose pourtant que tout ou partie de nos peuples reprenne espoir dans l’émancipation collective et qu’on soit à nouveau en mesure de leur proposer des mécanismes rénovés d’émancipation. L’Éducation populaire pourrait participer à ce projet et renouer ainsi avec le souffle de ses origines.

[...]

pour télécharger le texte dans son intégralité, cliquez ici

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13 février 2008 3 13 /02 /février /2008 16:28
Benoît Hamon sur RFI
"Je ne pense pas qu’il y ait un caractère très historique à la ratification d’un traité qui est à peu près équivalent à ce qu’était la constitution européenne qui a été rejetée par les Français... L’Europe reste telle qu’elle est : un grand marché intérieur, livré essentiellement aux jeux de la concurrence, sans budget, sans politique monétaire, sans harmonisation fiscale ou sociale. Cette logique s’amplifiera avec le texte, je le regrette mais je crois que ce n’est ni historique, ni noir, c’est qu’aujourd’hui nous nous réveillons avec la même Europe qu’hier et juste quelques élites qui sont contentes qu’on continue à aller dans le mur sur le plan économique..."
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9 février 2008 6 09 /02 /février /2008 11:59

Inégalités sociales devant la santé : la double peine des ouvriers

L’Institut national d’études démographiques (INED) vient de publier sur son site (www.ined.fr) un article intitulé La «double peine» des ouvriers : plus d’années d’incapacité au sein d’une vie plus courte (in Population et Sociétés, n°441, janvier 2008). S’appuyant sur l’enquête santé menée en France en 2003, Emmanuelle Cambois, Caroline Laborde et Jean-Marie Robine rappellent non seulement que les ouvriers vivent moins longtemps que les cadres, mais montrent aussi qu’ils sont davantage touchés par l’incapacité et le handicap.
voir l’étude sur le site de l’INED
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4 février 2008 1 04 /02 /février /2008 14:12
Les politiques culturelles mises en oeuvre depuis la création du ministère de la culture en 1959 ont rompu avec les ambitions démocratiques issues du front populaire et de la libération. Ces politiques publiques n’ont eu aucun impact en matière de démocratisation. C’est le constat établi, pour une longue période - de 1973 à 1998 -, par l’observation de la progression des pratiques culturelles des classes populaires, en particulier celles des employés et des ouvriers.

A la lecture de ces données, on sait aujourd’hui que l’objectif de démocratisation d’André Malraux et de ses successeurs ne fut qu’un mythe. Il faut donc faire porter la critique sur les principes fondateurs d’une politique d’Etat dont les effets de redistribution sociale n’ont pas été concluants.
par Philippe Livar, haut fonctionnaire au Ministère de la culture
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30 janvier 2008 3 30 /01 /janvier /2008 10:46
C'est devant plus de 25 personnes, venant des quatre coins du département du Val d'Oise que s'est tenu le premier café poltique de "Réinventer la Gauche Val d'Oise", mercredi 23 janvier 2008, à Sannois. On remerciera particulièrement le patron du café Le Must qui a mis à notre disposition gratuitement son Lounge et nous a sympathiquement accueilli.
undefinedundefinedLes débats étaient animés par Frédéric FARAVEL et notre remarquable intervenant était Liem HOANG NGOC, économiste, chercheur au CNRS, Professeur à Paris, membre du conseil national du PS et délégué national à la fiscalité.

Les débats de qualité vous sont restitués ci-dessous, avec une petite marge d'erreur toute naturelle.

F. Faravel : Je vous remercie d'être venus nombreux, ce soir à Sannois, pour participer au premier café politique de réinventer la gauche Val d'Oise, qui traitera de ce que nous avons appelé «les véritables freins de la croissance». Votre présence est d'autant plus appréciable, que nous vous savons tous impliqués dans vos communes dans la campagnes des élections municipales, mais nous espérons vous offrir ce soir un espace de respiration intellectuelle, qui tranche peut-être avec les préoccupations très terre à terre de ce qu'il est convenu d'appeler aujourd'hui des «élections de proximité».

 

Un mot de la démarche de notre groupe... Notre parti a essuyé deux graves défaites au printemps dernier, absent du pouvoir depuis 6 ans maintenant, il peine à retrouver un souffle, il peine à retrouver une cohérence dans ses propositions et dans sa vision de la société et du monde, tant il est vrai que la campagne présidentielle a jeté un certain trouble intellectuel et idéologique à gauche et au Parti socialiste.

 

La doctrine du Parti socialiste est à réinventer... Il nous est apparu nécessaire de ne pas attendre les débats de congrès pour discuter publiquement du fond, hors des positionnements de campagne électorale et des positionnements de personnes.

 

Notre analyse c'est que c'est aujourd'hui sur la question sociale, c'est-à-dire dans sa doctrine économique, dans le cadre d'une économie mondialisé, avec des outils nationaux souvent dépassés que la gauche doit prioritairement travailler. Le néo-libéralisme est dans l'air du temps et la faiblesse ou la paresse intellectuelle et politique pousse la majorité des responsables politiques, y compris et notamment au Parti socialiste, à ne pas chercher plus loin leur pensée économique. Nous considérons qu'il y a urgence à construire une pensée alternative et que c'est dans le cadre d'une véritable bataille culturelle, d'un nouveau rapport de force à gauche que nous pourrons ensuite déterminer des propositions fortes d'où la question sociale ne serait pas absente, bref que les sociaux-démocrates puissent emmener sur leur terrain les libéraux de gauche et créer une dynamique politique portant à nouveau la gauche au pouvoir pour permettre la transformation sociale.

 

D'autres débats vous seront proposés, sur l'éducation, le rapport du politique à la culture...

 

C'est Liem Hoang-Ngoc, économiste, chercheur au CNRS et professeur à Paris-I, qui nous fait le plaisir d'intervenir ce soir, et je le remercie encore d'avoir accepté de se déplacer dans le Val d'Oise, la veille de son intervention avec La Forge sur le Rapport Attali. Liem est par ailleurs membre du conseil national du PS et délégué national du PS à la fiscalité.

 

On remerciera aussi Jacques Attali, qui a permis que notre calendrier politique tombe aussi bien ce soir, et qui vont nous permettre ce soir en avant-première d'y apporter une réponse.

 

À toi, Liem...

 
Liem Hoang-Ngoc : Attali reprend la lignée des précédents rapports publiés sur le même sujet des freins à la croissance et d'inspiration libérale : Boissonnat, Vierville, Camdessus... Ils ont un dénominateur commun : les freins à la croissance proviennent tous d'un excès de dépenses publiques. Ils développent un discours anxiogène sur la dette, promeuvent le détricottage de l'État social, les réductions massives de personnels, décrient un système éducatif et universitaire inadapté («vive la loi Pécresse !», autonomie et financements privés) et la rigidité du marché du travail, du contrat de travail et la lourdeur du coût du travail. Ils défendent des baisses massives de prélèvements directs contre une hausse de la TVA, le transfert des cotisations sociales vers la TVA (+1,2 points) et la CGS (+0,3 points), sans jamais relégitimer la progressivité de l'impôt. Les quelques lignes sur le pouvoir d'achat sont édifiantes : la hausse des salaires serait impossible, il faudrait donc faire baisser les prix en favorisant la grande distribution.
[...]

pour télécharger l'intégralité des débats, cliquez ici.

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24 janvier 2008 4 24 /01 /janvier /2008 15:45
Le jeudi 24 janvier, Benoit Hamon et Noël Mamère ont présenté la contre expertise du rapport Attali proposée par la Forge avant de donner la parole aux économistes invités : Liem Hoang Ngoc, Philippe Moati, Jean-Marie Monnier et Guillaume Duval.

Téléchargez la contre-expertise du rapport Attali réalisée par la Forge !

Des experts économiques de gauche présentent une "contre-expertise" du rapport Attali 
LEMONDE.FR avec AFP | 24.01.08 | 15h50  •  Mis à jour le 24.01.08 | 15h50

hamon.jpg
'est une "contre-expertise" du rapport Attali que plusieurs économistes de gauche ont présenté, jeudi 24 janvier, lors d'une conférence de presse à l'Assemblée nationale. Ils ont travaillé sous la houlette de "La Forge", un groupe de réflexion créé par le député Vert Noël Mamère et le député européen socialiste Benoît Hamon. Ce dernier s'est indigné de voir que "l'ex-sherpa de Mitterrand soit devenu la principale lame du sarkozysme pour désosser méthodiquement le modèle social que son précédent patron avait construit sous deux septennats". Noël Mamère a qualifié le rapport de "cadeau empoisonné" qui aboutirait à "accentuer un peu plus les inégalités et les injustices". Pour lui, il s'agit d'une "opération de diversion de plus" de Nicolas Sarkozy.

Liem Hoang-Ngoc, maître de conférence à l'université de Paris-I, a décrit le rapport Attali comme étant une "compilation d'idées dans l'air du temps" avec un diagnostic "archaïque", "d'une France datant du général de Gaulle".  Pour lui, la vraie cause du manque de croissance n'est pas "la panne de la consommation populaire""la panne d'investissements" des entreprises, alors qu'il y a "une forte épargne boursière". Au lieu d'avoir "un discours anxiogène sur la dette, le gouvernement devrait mobiliser cette épargne", soutient-il. avancée par le rapport mais

Guillaume Duval, rédacteur en chef de la revue Alternatives économiques, préconise, lui, d'"investir dans le high tech" plutôt que de "créer des emplois de service à bas coût" comme "on l'a fait depuis vingt-cinq ans".

Philippe Moati, directeur au Credoc (Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie), s'est élevé contre les "imprécisions du rapport" qui "nous sert des vieilles lunes au lieu de nouveaux outils de régulation". Jean-Marie Monnier, professeur à Paris-I, a évoqué quant à lui des "propositions centralistes, archaïques et inefficaces au plan économique, et injustes socialement", pointant "le transfert de charges fiscales et sociales des entreprises sur les ménages".

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