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3 décembre 2012 1 03 /12 /décembre /2012 18:46

guedj-rmc1.pngJérôme Guedj était ce lundi 3 décembre 2012 l’invité de RMC dans l’émission de Jean-Jacques Bourdin, pour redire ce qu’il pense du dossier Florange : « J’aurais préféré qu’on mette en œuvre la  nationalisation temporaire ; c’est la réhabilitation de l’intervention de la puissance publique dans l’économie ».

http://podcast.rmc.fr/channel30/20121203_bourdin_3.mp3

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3 décembre 2012 1 03 /12 /décembre /2012 10:32

Retrouvez l'interview du lundi 3 décembre 2012 à 7h50 de Marie-Noëlle Lienemann sur France Inter

pod cast radio france

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28 novembre 2012 3 28 /11 /novembre /2012 08:05

240px-Jérôme Guedj 2010« Du scepticisme jusqu’à la franche hostilité », ainsi pourrait-on résumer la gamme des sentiments des parlementaires socialistes que je croise et qui parfois s’expriment sur la traduction législative du plan de compétitivité. Car le calendrier s’est accéléré. L’amendement introduisant le Crédit Impôt Compétitivité Emploi (CICE) sera déposé par le gouvernement dans les prochaines heures et on peut ainsi le résumer : « un crédit d’impôt de 20 milliards d’euros pour toutes les entreprises, financé par une modulation à la hausse des taux de TVA ». Simple et efficace ? Simpliste et inefficient semblent dire, tout courants confondus, les députés de la majorité qui souhaitent exercer leur droit d’amendement. Car tous le disent : le dispositif est risqué politiquement et économiquement incertain.

Politiquement risqué d’abord parce que par son mécanisme intrinsèque, le dispositif du crédit d’impôt va conduire l’état à adresser des chèques aux entreprises en 2014 sans distinguer entre celles qui, dans l’esprit du pacte de compétitivité auront investi dans la recherche, dans l’innovation, dans la formation, dans l’emploi, et celles qui auront licencié, distribué des dividendes, augmenté la rémunération de leurs dirigeants, etc. Au fond, dès 2014, il faudra expliquer qu’au moment où la gauche, avec le PLFSS 2013 met à la convergence tarifaire entre hôpitaux publics et cliniques privées, le CICE va bénéficier aux cliniques privées. Expliquer encore les chèques à 8 zéro versés aux entreprises du CAC 40 qui domicilient leurs 70 milliards de profits hors de France et en distribuent 40 milliards aux actionnaires. Demain, un chèque SANOFI, un chèque Carrefour ou un chèque MITTAL pourrait être pour nous aussi désastreux que le chèque Bettencourt issu du bouclier fiscal de Sarkozy. Expliquer enfin que dans de très nombreuses circonscriptions, au nom de la compétitivité de l’industrie française, le plus gros bénéficiaire du crédit d’impôt aura été en fait le secteur de la grande distribution soumis comme chacun sait, aux risques de délocalisation et exposé à la compétition internationale…

Économiquement incertain ensuite, puisqu’il s’agissait au départ – légitime débat porté durant la campagne par François Hollande – de combattre le déclin de nos industries. Or nous est aujourd’hui proposé un texte qui dans son périmètre s’adresse à toutes les entreprises, ce qui entraîne une dilution des vingt milliards d’euros mobilisés au profit d’entreprises pour qui, au regard de la compétitivité, le coût du travail n’est pas un sujet. Dans le même temps, en ne fléchant pas l’usage de la trésorerie ainsi rendue disponible vers la recherche, le développement et l’innovation, le gouvernement se prive du seul levier connu pour renforcer la compétitivité de l’économie. Car en réalité, il est naïf de croire qu’une baisse de 6% en valeur de la masse salariale suffira à restaurer la compétitivité de nos vieilles industries sur la scène mondiale quand on sait que cette diminution aura un impact sur le prix de vente final de l’ordre de 1%. Ou dit autrement, voilà un dispositif qui permettra à un fabricant d’électroménager français de vendre un cuiseur vapeur 99€ au lieu de 100€. Les chinois n’ont qu’à bien se tenir ! Flécher les vingt milliards de réduction d’impôt sur la recherche et l’innovation (sous réserve de réformer le CIR objet de nombreux abus) est en effet probablement plus efficace pour soutenir la compétitivité de notre économie.

Dans le même temps, le dispositif pourrait bien avoir, sur les salaires, des effets secondaires contreproductifs. En effet, à rebours de toute la théorie économique sur les salaires, le plafond du bénéfice du CICE à 2,5 fois le SMIC crée un effet-couperet qui risque fortement de dissuader de toute augmentation de salaire au-delà de ce seuil. Tout cela ressemble à un deal perdant perdant.

Alors que faire ? Ici, les parlementaires et le parti majoritaire doivent jouer leur rôle. Même si les délais sont brutalement accélérés. Il ne s’agit pas tant de s’opposer frontalement au gouvernement que d’introduire, dans le dispositif, la finesse que requièrent la difficile combinaison de l’efficacité et de la justice.

Il faut d’abord réintroduire la notion de contrôle et, par conséquent, de sanction. Car au fond, la règle de bonne gouvernance selon laquelle il n’y a pas d’argent public sans contrôle public doit s’exercer comme une vérité d’évidence. Cela suppose de définir des critères d’éligibilité au dispositif en amont, d’imposer de la transparence pendant, et de prévoir un mécanisme d’évaluation / sanction après. La loi doit donc prévoir des critères pour bénéficier du CICE : le maintien de l’emploi, la non-délocalisation des activités et la localisation sur le territoire national, la stabilisation de la rémunération des dirigeants et l’encadrement des dividendes. Voilà ce qui manque au texte actuellement. Voilà comment les parlementaires socialistes doivent l’amender. L’exercice du contrôle, quant à lui, pourrait relever des partenaires sociaux dont l‘accord serait nécessaire au versement du CICE.

Il faut ensuite se donner les moyens d’atteindre l’objectif économique de renforcement de notre compétitivité. Cela suppose d’affiner les modalités d’utilisation, par les entreprises du CICE, en particulier vers la recherche et l’innovation. Cela suppose aussi, sans doute, d’exclure du dispositif certains secteurs non délocalisables (santé, grande distribution) ou certaines activités spéculatives sur les marchés financiers. Bref, de cibler davantage.

C’est à la fois peu, mais c’est déjà beaucoup. A l’heure où la pression des milieux économiques sur le gouvernement est si forte et le mouvement social si atone, ce sont les parlementaires socialistes qui, s’appuyant sur un PS qui propose, doivent être les porte-voix des couches populaires.

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26 novembre 2012 1 26 /11 /novembre /2012 14:06

"Maintenant la Gauche" se félicite de la détermination politique du Ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, dans ce dossier. Nous rappelons que c'est une proposition que nous avons fait durant tout le congrès du Parti Socialiste de septembre à octobre 2012.

Nous rappelons également que nous avons lancé une grande campagne nationale pour mobiliser les fédérations et les militants du Parti Socialiste dans ce sens.

Vous retrouverez d'ailleurs ici le texte que nous avons avons adressé à tous les militants socialistes valdoisiens le 21 novembre dernier ; nous attendons la réponse du Premier Secrétaire fédéral du Val-d'Oise pour faire adopter cette résolution.

Florange: le PS soutient l'idée d'une «prise de contrôle public temporaire»
Le Parisien - 26.11.2012

Montebourg_Florange.jpgLe Parti socialiste a averti lundi que la majorité ne laisserait pas «Mittal sacrifier Florange», dans un communiqué où il dit «soutenir la solution d'une prise de contrôle public temporaire de l'Etat».

Jeudi, le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg avait menacé Mittal, à mots couverts, de nationaliser, au moins temporairement, le site sidérurgique de Florange en Moselle afin de lui trouver un repreneur.

«Des repreneurs sérieux et des industriels reconnus se sont faits connaître auprès du gouvernement, précise le Parti socialiste. Il revient maintenant au groupe ArcelorMittal de prendre ses responsabilités et d'accepter la cession du site dans son intégralité, filière chaude et filière froide, afin de permettre à un repreneur d'assurer, avec l'appui du FSI, l'avenir de l'industrie sidérurgique à Florange».

Les membres de la famille Mittal se disent «extrêmement choqués» dans les colonnes du quotidien Le Monde daté de mardi, par les propos du ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg, lequel a affirmé «ne plus vouloir de Mittal en France».

«Nous ne voulons plus de Mittal en France parce qu'ils n'ont pas respecté la France», a expliqué Arnaud Montebourg au quotidien économique Les Echos paru ce lundi, menaçant de nationaliser temporairement le site de Florange si ArcelorMittal n'acceptait pas de le céder dans sa totalité. Le ministre du Redressement productif travaille sur un projet de nationalisation avec un partenaire industriel.

Le 1er octobre, ArcelorMittal a annoncé son intention de fermer la filière liquide de Florange (production d'acier brut à partir de fer et de charbon) et a laissé 60 jours au gouvernement pour trouver un repreneur pour les installations qu'il ne souhaitait plus exploiter, délai qui expire samedi 1er décembre.

Lors de cette offensive en règle contre ArcelorMittal, Arnaud Montebourg a reçu le soutien de plusieurs figures de la majorité ainsi que d'élus mosellans de tous bords. Le président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone a estimé lundi sur LCI que Mittal n'était «pas Merlin l'enchanteur», soutenant le ministre du Redressement productif.

Dans le cadre de cette affaire, le PDG d'ArcelorMittal Lakshmi Mittal sera reçu ce mardi à l'Elysée par François Hollande.

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25 novembre 2012 7 25 /11 /novembre /2012 10:29

florange-280x140.jpgArnaud Montebourg, Ministre du redressement productif, interrogé par le Sénateur socialiste Jean-Marc Todeschini sur la reprise du site de Florange a indiqué devant la haute Assemblée jeudi 22 novembre 2012 : « la question qui est posée (…) de l’éventualité d’un contrôle public même temporaire doit faire l’objet d’une étude sérieuse par le gouvernement ».

C’est une excellente nouvelle et il faut  lancer sans tarder cette étude et s’engager vers une nationalisation, fut elle temporaire.

À la tribune du congrès de Toulouse du Parti Socialiste Marie-Noëlle Lienemann défendait l’urgence de la reprise de Florange et si besoin à travers une nationalisation, éventuellement temporaire. Cette stratégie a été utilisée par le président Obama aux Etats-Unis pour sauver l’automobile et General Motors.

C’est pourquoi elle appuie avec force cette proposition très importante d’Arnaud Montebourg, Ministre du redressement productif, quant à la possibilité d’une prise de contrôle public des hauts fourneaux de Florange.

Celle-ci permettrait d’engager une réflexion stratégique de l’avenir de la filière acier en France et de soutenir des recherches pour que nous ne prenions aucun retard technologique dans les aciers spécialisés. Elle consoliderait un projet durable pour l’usine de Florange en y conservant les deux filières (chaudes et froides) et, comme l’indique le rapport que vous remis par Monsieur Faure, assurerait une production d’acier de qualité très viable avec une forte capacité exportatrice à l’Est.

Marie Noëlle Lienemann demande à Jean-Marc Ayrault, Premier ministre et à François Hollande, Président de la République de soutenir et de mettre rapidement en œuvre la proposition évoquée par le ministre du redressement productif. Au-delà des salariés, des élus, de la population de Florange et des lorrains, ce sont des millions de français qui attendent de la gauche au pouvoir un volontarisme indispensable pour réussir le redressement industriel, et la bataille pour l’emploi.

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21 novembre 2012 3 21 /11 /novembre /2012 17:25

Emmanuel Maurel, les premiers signataires et les militants de Maintenant la Gauche au Parti socialiste lancent dans toutes les fédérations une campagne de mobilisation des socialistes pour sauver Petroplus et Florange.

petroplus-605x300.jpgLe redressement productif est une priorité absolue du gouvernement de Jean-Marc Ayrault. Nous savons qu’il faudra du temps pour remonter la pente. Des décisions doivent être prises en priorité.

Les « plans sociaux » et les fermetures d’usines se multiplient. Nombre de ces décisions, différées après les présidentielles, sont les conséquences de dix ans de politique de droite conduisant à la désindustrialisation du pays.

Les militants socialistes doivent être à l’offensive. Face à l’urgence de la situation, face au risque majeur de désertification économique de régions entières, face à la nécessité absolue de sauvegarder notre outil industriel et nos savoir-faire, il faut agir vite. Le parti socialiste est le parti de la justice sociale et de progrès. Il doit être celui qui s’oppose au démantèlement de l’outil productif français.

La solidarité avec les travailleurs ne doit pas se limiter à des paroles et des aides ponctuelles : les salariés de notre pays doivent savoir que la puissance publique s’engagera pour la sauvegarde de l’emploi, défendra les secteurs clefs de l’industrie et engagera sa mutation et sa modernisation.

Pour mettre en œuvre cette stratégie, nous devons au plus vite nous mobiliser pour adopter des mesures législatives qui prévoient :

  •     L’obligation de reprise lorsqu’un repreneur crédible existe ;
  •     L’interdiction les licenciements boursiers, sur le modèle de la proposition de loi adoptée par la majorité sénatoriale au 1er semestre 2012 ;
  •     La modernisation et la consolidation des SCOP (droit de priorité pour la reprise par les salariés, statut de la forme transitoire de coopérative d’actionnaires minoritaires, etc.)
  •     Des nationalisations, fussent-elles provisoires. Les privatisations de nombre de nos industries ont été une véritable catastrophe : l’état actuel des grands secteurs que nous avons privatisés (chimie, aluminium, santé, acier…) permet d’en mesurer les dégâts.
  •     La mobilisation du capital public à travers la Banque Publique d’Investissement

 Arcelor-Florange et de Petroplus méritent une action forte pour ouvrir une phase de redressement. Nous proposons de procéder à des nationalisations temporaires, dans l’attente d’un repreneur fiable prêt à rester durablement. Cette action ne doit pas être un simple symbole : elle doit s’accompagner d’une réflexion stratégique sur l’avenir de la filière acier en France, d’une réflexion sur la transition énergétique et soutenir des recherches pour que nous ne prenions aucun retard technologique.

>>> la résolution Petroplus Florange proposée par Maintenant la Gauche

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13 novembre 2012 2 13 /11 /novembre /2012 17:55

RFI - Mardi 13 novembre 2012 - Frédéric Rivière

« Je pense que la France a un vrai souci de compréhension du monde du travail, de son avenir et de sa place dans la société. (…) J’aurais envie de dire par exemple : “dans la compétitivité, la première des choses à faire, c’est de préserver les capacités productives, l’emploi et nos usines en France”… »

François Hollande tient cet après-midi la première conférence de presse de son quinquennat. Quelle question pourrait poser la sénatrice de Paris à Monsieur François Hollande si elle était journaliste ?

Pour en parler, Marie-Noëlle Lienemann, membre de l’aile gauche du Parti socialiste français, sénatrice de Paris, ancienne ministre, est l’invitée de Frédéric Rivière.


Marie-Noëlle Lienemann, sénatrice de Paris... par rfi

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7 novembre 2012 3 07 /11 /novembre /2012 15:09

lienemann-toulouse.jpgLa hausse de la TVA annoncée hier par l’exécutif déplait à la gauche du PS. «Quand on fait l’inverse de ce qu’on a dit, cela pose un problème politique», prévient la sénatrice Marie-Noëlle Lienemann, membre de l’aile gauche du PS. «Cette hausse aura un effet injuste», ajoute-t-elle, parlant de «cadeau de 20 milliards aux entreprises». Entretien établi pour Public Sénat par François Vignal.

La TVA va augmenter pour financer une partie de la baisse du coût du travail. Quelle est votre réaction ?

Je considère que la TVA n’est pas la bonne méthode. Ce qu’on a dit avant l’élection est toujours valable. La TVA est un impôt injuste qui pèse sur tout le monde. Cela peut paralyser une part de la demande sans laquelle les entreprises n’auront pas de débouchés. Cela aura un effet négatif, injuste et anti économique sur la croissance. Je n’approuve pas l’arbitrage qui a été pris par le premier ministre et l’exécutif.

D’autant plus que dans certains secteurs, cette hausse va s’avérée catastrophique : dans le logement sociale, la TVA va passer à 10%, elle aura quasiment doublé en un an et demi. Ça va être un handicap pour l’objectif de construire 150.000 HLM par an fixé par le gouvernement, sauf à  considérer que le logement social soit un bien de première nécessité. Le taux intermédiaire concerne beaucoup de secteurs créateurs d’emploi. Certes, il ya des allégements de cotisation, mais c’est un système de gribouille : les HLM vont payer plein pot la TVA et ne vont pas avoir de baisse significative de leur masse salariale.

La baisse systématique du coût du travail me paraît une mauvaise décision. On a auditionné Louis Gallois ce matin au Sénat. Il nous explique que sur l’ensemble des 20 milliards d’euros, il n’y a que la moitié vraiment destinée au secteur industriel. Je considère que cette mesure est un cadeau aux entreprises un peu systématique. Elle n’est pas ciblée sur les vrais secteurs qui en ont besoin. Cette mesure coûte trop cher.

Après avoir supprimé la TVA sociale en juillet, conformément à son engagement de campagne, François Hollande se contredit aujourd’hui

Il n’a pas échappé à nos concitoyens que nous avions dit que nous étions  contre la hausse de la TVA et on le fait. Je regrette que le débat engagé lors du congrès du PS, où des personnes comme Martine Aubry avaient émis les plus vives réserves, n’ait pas été pris en compte par le gouvernement. Il aurait dû entendre davantage son électorat et rester fidele à sa ligne.

La TVA ne couvre que 7 milliards. Et les autres 10 milliards vont être une baisse des dépenses publiques. Elles vont s’ajouter aux baisses considérées comme indispensables au regard de la volonté d’équilibrer le budget. Ça risque d’être une sérieuse hémorragie dans les dépenses publiques. Je crains une réduction des investissements publics, des grandes infrastructures et pour la qualité des services publics.

Cette hausse de la TVA sera-t-elle un danger pour le pouvoir d’achat ?

Oui, on ne prélève pas 7 milliards d’euros sans conséquences.

Comment expliquez-vous cet arbitrage du gouvernement sur la TVA ?

Je suis étonnée du flottement et du changement de pied. J’observe que cela s’est fait sans concertation. On nous explique qu’on ne fait pas de mesure sur les licenciements boursiers car on ne peut pas le faire sans concertation et en même temps on fait un cadeau de 20 milliards aux entreprises et là, pas de consultation syndicale ! Cette précipitation a peut-être une explication : les avertissements d’Angela Merkel sur la fragilité française et les pressions du FMI pour faire des réformes structurelles. Ce sont certainement des éléments qui ont influé sur les décisions du gouvernement. Je ne comprends pas qu’ils y cèdent, c’est une affaire sans fin. On va vers un dumping fiscal et social redoutable pour notre modèle social et notre croissance. Si on ne relance pas la consommation intérieure par des redistributions de richesses, on ne peut pas compter sur que sur l’extérieur. C’est une politique de court terme sous pression d’une politique européenne qui n’a pas été réorientée.

Pensez-vous qu’il manquera des voix au Parlement lorsque ces mesures seront examinées ?

Non, on ne va pas traiter chaque désaccord par un vote différent. La solidarité gouvernementale s’imposera à nous. On a dit ce qu’on avait à dire sur le TSCG (Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance, ndlr), qui était un combat de longue haleine. Mais ces mesures viennent se rajouter au flottement politique qu’il y a au sein des forces de gauche au regard du soutien gouvernemental. Il est important d’avoir un débat sur les mesures qui peuvent être améliorées et de renouer avec nos partenaires un climat de confiance, fortement entamé. J’ajoute qu’aucune mesure de redressement économique ne peut se faire sans soutien populaire et syndical.

Mais n’y a-t-il pas un problème de coût du travail auquel il faut apporter des réponses ?

Si, mais la bonne méthode est de modifier le calcul des cotisations sociales, en partie sur la valeur ajoutée. Beaucoup d’entreprises ne paient pas de cotisations car elles sous-traitent à des PME qui elles, les paient plein pot. Il faut mieux répartir les efforts et mieux cibler les secteurs qui auraient besoin d’être soutenus à l’exportation.

La hausse de la TVA risque-t-elle d’être difficile à défendre  sur le terrain ?

Je n’en sais rien. Mais il est  clair que quand on fait l’inverse de ce qu’on a dit, cela pose un problème politique.

Globalement, les mesures proposées par Jean-Marc Ayrault vont-elles dans le bon sens ?

Il y a des tas de choses très positives : les mesures hors coût, la politique de soutien des filières, le développement de la Banque publique d’investissement, les mesures bancaires, le Small busines act à la française. Mais des choses manquent : quelle stratégie européenne pour lutter contre l’euro fort et le dumping fiscal ? Et sur la nature de capitalisme français, qui est de moins en moins un capitalisme national, alors que les Allemands ont gardé un capital plus national, notamment via leurs banques des régions. Chez nous, avec les privatisations, la plupart des fleurons de notre industrie sont partis.

Vous pouvez retrouver cette interview sur http://www.publicsenat.fr/lcp/politique/tva-lienemann-tonn-e-flottement-changement-pied-334337

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7 novembre 2012 3 07 /11 /novembre /2012 09:17

fond_foule_MLG_v2.jpgLe gouvernement vient d’annoncer une série de mesures susceptibles de « relancer la compétitivité », au lendemain de la présentation du rapport de Louis Gallois. La gravité du bilan de 10 années de droite exige un sursaut. La réussite du changement demande un soutien populaire réel.

Signataires de la motion « Maintenant la Gauche », nous regrettons le caractère précipité de ces annonces et l’absence de négociations préalables avec les organisations syndicales.

C’est pourquoi nous estimons que les annonces faites aujourd’hui doivent désormais faire l’objet d’une concertation avec les partenaires sociaux et un débat approfondi avec l’ensemble des forces de gauche et écologistes. Ce qui vaut pour la loi contre les licenciements boursiers, retardée pour laisser la place à une négociation sociale, doit aussi valoir pour une démarche visant à accorder près de 20 milliards de crédit d’impôts pour les entreprises. Clairement, la question des contreparties en termes d’emplois et d’investissements doit être posée.

Face à cette crise sans précédent, nous soutenons avec force l’action de redressement productif, le soutien à la croissance et à la création d’emploi, et l’amélioration de la compétitivité. Améliorer la compétitivité c’est investir dans la recherche et dans la formation. C’est relancer l’investissement et la production industrielle.

De ce point de vue, le lancement d’une stratégie industrielle de filières, la création d’une banque publique d’investissement ou l’accès des PME aux marchés publics constituent des avancées importantes.

Mais nous réitérons notre désaccord sur l’augmentation de la TVA, impôt particulièrement injuste qui, de surcroit, va pénaliser de près de 7 Milliards le pouvoir d’achat des Français. Nous estimons que les arguments développés pendant la campagne électorale contre la hausse de la TVA sont toujours valables et que la compétitivité des entreprises françaises comme la relance des exportations passent par d’autres dispositions que la baisse généralisée du «Coût» du travail.

Nous souhaitons en particulier que soient engagées rapidement des démarches au sein de l’UE pour une politique monétaire et douanière favorable aux exportations, et une lutte effective contre le dumping social et fiscal. C’est un enjeu majeur pour notre compétitivité.

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6 novembre 2012 2 06 /11 /novembre /2012 09:43

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