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13 avril 2008 7 13 /04 /avril /2008 12:57
Trop de rigueur tue la rigueur

Le gouvernement s’apprête à appliquer un plan d’économie de 7 milliards d’euros à l’horizon 2011 dans le cadre de la révision générale des politiques publiques. Après les 23 900 départs à la retraite non remplacés en 2008 (dont 11 200 dans l’éducation), 35 000 postes seront à nouveau supprimés en 2009 dans la fonction publique. "L’économie" réalisée ne dépassera pourtant pas 500 millions d’euros par an.

On voit mal comment le gouvernement s’y prendra, sans relever les impôts, pour solder le reste de la facture par le simple biais des réorganisations annoncées (parfois nécessaires) de l’administration. En attendant, après l’éducation, l’encadrement prévu des dépenses de santé et d’emploi compromettra le traitement de nombreuses urgences sociales. Le manque de personnel dans les hôpitaux ne sera pas comblé. Le volet "sécurité" de la "flexisécurité" verra difficilement le jour. Le revenu de solidarité active ne fera pas long feu. Une telle baisse des dépenses publiques provoquera de surcroît un effet récessif.

Contrairement à l’objectif recherché, les déficits se creuseront de nouveau, compte tenu de la chute des recettes fiscales induite par la décroissance de l’économie. Trop de rigueur tuera la rigueur. La politique budgétaire restrictive française est une erreur économique à l’heure où pointe une récession mondiale. Dans un tel contexte, Américains et Britanniques ne manquent jamais d’user de l’arme budgétaire pour relancer la croissance, en complément de l’instrument monétaire. La France pourrait d’autant plus emboîter le pas que ses marges de manoeuvre budgétaires sont sous-estimées.

Premièrement, la France n’est aucunement en faillite. Comme tout compte de patrimoine, le compte de l’Etat comporte un passif, la dette, mais il inclut également les actifs qu’il détient. La différence, positive, représente 38% du PIB. Chaque nouveau-né voit en vérité le jour avec un crédit de 11 000 €.

Deuxièmement, nos marges de manoeuvre sont en particulier plus grandes qu’outre-Atlantique. Il existe une abondante épargne intérieure qui fait cruellement défaut aux Etats-Unis. Dans l’Hexagone, elle deviendrait excédentaire si l’Etat ne la mobilisait pas pour compenser le déficit d’investissements privés qui pénalise la croissance française. Parce que cette épargne est friande d’obligations d’Etat, réputées extrêmement sûres, l’agence France Trésor peut émettre des titres à très bas taux d’intérêt pour financer une relance budgétaire. Il n’y a donc aucun problème pour financer la politique publique. Le "paquet fiscal" a ainsi été financé grâce à la dette. Il ne provoque malheureusement pas le choc fiscal initialement escompté.

Malgré l’allégement du coût des heures supplémentaires, les entreprises n’ont aucune raison d’accroître le volume de travail dans le marasme qui prévaut. L’exonération de cotisations a donc créé un nouvel effet d’aubaine. Le manque à gagner pour la sécurité sociale devra être comblé par de nouveaux prélèvements qui pèseront sur la consommation. Le reste du "paquet" (bouclier fiscal, successions, intérêts d’emprunt...) accroît le revenu disponible des ménages aisés, dont la propension à épargner est forte.

En 2009, les 13,8 milliards du paquet fiscal pourraient être redéployés vers des dépenses porteuses d’avenir : santé, éducation, innovation, recherche, investissement public, redistribution. La dette est alors dite "soutenable" si la croissance qu’elle soutient engendre les recettes fiscales permettant en fin de course de réduire les déficits. Le meilleur moyen de réduire les déficits est de relancer la bonne dépense, celle qui exerce un effet réel sur la croissance. Entre 1999 et 2006, la Grande-Bretagne a ainsi réduit sa dette malgré un accroissement de 5 points de ses dépenses publiques, notamment destiné à créer 560 000 emplois publics, dont 150 000 dans l’éducation et 280 000 dans la santé.

Le plan de rigueur n’est justifié à l’aune d’aucun argument macroéconomique sérieux. Il n’est indispensable que dans la perspective d’un respect dogmatique du pacte de stabilité, dont Romano Prodi disait qu’il est une stupidité. L’application du pacte de stabilité est en effet à l’origine du "paradoxe de la dette" : la dette publique s’est accrue au cours de ces quinze dernières années au cours desquelles les gouvernements ont appliqué des politiques censées réduire le poids de l’interventionnisme public. Contrairement à une idée reçue, la montée inexorable des déficits n’est aucunement due à une explosion des dépenses de l’Etat et de ses dépenses de fonctionnement. La part des dépenses publiques dans le PIB est restée inchangée depuis vingt-cinq ans, autour de 53% du revenu national.

En son sein, ce sont les dépenses sociales (santé, retraite) qui ont augmenté de plus de 2 points, sans qu’on puisse crier au scandale. La part des dépenses de l’Etat a baissé de 3 points, passant de 25% à 22% du PIB. Parmi celles-ci, les dépenses de fonctionnement, cibles de toutes les critiques, ont été réduites de 5 points, passant de 40% à 35% des dépenses de l’Etat. Les dépenses de personnel ont été réduites de 4 points, passant de 28% à 24% des dépenses de l’Etat. Par ailleurs, la loi organique relative à la loi de finances évalue désormais strictement chaque mission dans une perspective nécessaire de rationalisation des choix budgétaires. Enfin, les budgets des collectivités territoriales sont équilibrés, malgré de nombreux transferts de compétences réalisés sans transferts de ressources.

Le creusement de la dette publique ne provient donc pas de l’inflation de dépenses publiques, mais de la chute des recettes fiscales qui résulte de la baisse du rendement de l’impôt, induite par les réformes fiscales engagées depuis 1993, et de l’inefficacité des politiques "de l’offre". Celles-ci se sont avérées incapables d’emmener la croissance française à son taux potentiel, supérieur à 3%.

A l’exception de la période 1998-2001, la croissance annuelle moyenne a été trop souvent en dessous des hypothèses retenues pour la construction des lois de finances. La dette publique s’est donc accrue. Elle représentait 36,5% du PIB en 1991, avant l’entrée en application du traité de Maastricht. Elle explose entre 1993 et 1996, où elle s’élève à 58,5% du PIB. Après un intermède lié à la reprise de 1998-2001, elle recommence à croître à partir de 2002. Elle est aujourd’hui supérieure à 64%. Il n’y a pas d’exception française en la matière.

Malgré leur zèle à comprimer les dépenses publiques, cinq autres pays de l’Eurogroupe ne parviennent pas à respecter la limite d’un taux d’endettement de 60% du PIB, fixé par le pacte de stabilité. Le taux d’endettement du Portugal est de 65%, celui de l’Allemagne de 68%, celui de la Belgique de 89%, celui de la Grèce de 105% et celui de l’Italie de 107%.

La présidence française du Conseil européen peut être l’occasion, dès le 1er juillet, de lancer enfin le chantier de la révision du pacte de stabilité pour inscrire l’Europe dans la perspective d’une relance mondiale de la croissance. Puisque rien n’est gravé dans le marbre d’une Constitution, le prochain président du Conseil européen peut, pour cela, proposer sans difficulté de réviser l’article 126 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, l’un des 3 textes qu’il a fait ratifier, il y a peu, par voie parlementaire.

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6 avril 2008 7 06 /04 /avril /2008 08:53
“Sarkonomics”, le livre de Liêm Hoang-Ngoc

Découvrez en exclusivité les premières pages du nouveau livre que Liêm Hoang-Ngoc vient de publier aux éditions Grasset.
Téléchargez les premières pages de Sarkonomics
Sarkonomics, Paris, 140 p, Grasset

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29 mars 2008 6 29 /03 /mars /2008 17:18

Liêm Hoang-Ngoc a participé à la contre-expertise du rapport Attali organisée par La Forge. Le texte ci-dessous résume son intervention. L’auteur est également l’un des contributeurs au contre-rapport publié sur ce site.
Les 316 propositions du rapport Attali sont le mode d’emploi des « réformes structurelles » recommandées par de nombreux rapports ayant brassé l’air du temps de la dernière décennie (Minc, Boissonnat, Virville, Camdessus, Pébereau…). Le diagnostic qu’il établit est que le déclin dont souffrirait la France est avant tout lié au poids du « modèle hérité de l’après-guerre », celui-ci ayant accouché de «conservatismes » et de « privilèges ».
Pour favoriser l’avènement de « l’économie de la connaissance », le rapport Attali propose de réduire la part des dépenses publiques dans le PIB, d’abaisser le coût du travail, de déréglementer le contrat de travail, les licenciements et la durée du travail, d’accroître le taux d’emploi des seniors, d’accentuer l’autonomie des universités (où la part du financement privé de dix pôles d’excellence pourrait atteindre 80%). Pour relancer le pouvoir d’achat, il caresse l’utopie selon laquelle la concurrence, notamment dans le secteur de la distribution, suffirait à faire baisser les prix. Il comporte également des recommandations sensibles dont les effets sur la croissance paraissent marginaux ou peu évidents (suppression de la carte scolaire et des départements, déréglementation des professions de notaires, de pharmaciens, de coiffeurs et de chauffeurs de taxis), etc…

Le rapport Attali propose donc d’approfondir la politique actuellement menée en application de la « stratégie de Lisbonne ». Dans cette direction, la France a déjà largement « réformé » son modèle économique et social. « L’ouverture à la concurrence » est en passe de s’achever dans tous les secteurs stratégiques. Le système fiscal a été rendu de moins en moins redistributif. Les régimes de retraite et d’assurance-maladie ont été adaptés. L’autonomie des universités est en marche. Le marché du travail est devenu plus flexible qu’au Danemark, pays de la « flexisécurité ». La déformation du partage des revenus s’est nettement plus accentuée au détriment des salaires qu’en Allemagne et en Grande-Bretagne. Quant à la durée effective du travail, elle est identique Outre Rhin (41h hebdomadaire alors que la productivité d’un travailleur français est plus forte).
Enfin, la part des dépenses publiques et sociales dans le PIB n’a aucunement explosé. Elle est strictement la même qu’en 1985. Parmi ces dépenses, la part des dépenses de l’Etat s’est même réduite de deux points comme conséquence de la rigueur budgétaire encadrée par le pacte de stabilité. Le creusement de la dette publique ne provient pas de l’inflation de dépenses publiques, mais de la chute des recettes fiscales, due à la baisse du rendement de l’impôt et à l’incapacité des politiques économiques conduites à ramener la croissance française à son taux potentiel, supérieur à 3%. La dette publique représentait 36% du PIB en 1993, 58,5 % du PIB en 1996 et 64% en 2007.

Le rapport Attali a manqué l’occasion de dresser le bilan d’étape de cette stratégie dans laquelle la France s’est d’ores et déjà engagée depuis quinze ans, soit plus que le moyen terme. Cette politique s’est avérée incapable de relancer la croissance, a creusé les déficits publics et aggravé les inégalités. Le mal n’est pas spécifique à la France, certes plus atteinte que ses partenaires au cours de ces quatre dernières années. L’Europe est devenue la zone où la croissance est la plus faible du monde.

La faiblesse devenue chronique de croissance française est avant tout due à la panne d’investissement des grandes entreprises, particulièrement dans le secteur innovant, supposé être le moteur de la nouvelle économie. Les entreprises cotées peuvent pourtant se financer sur les marchés boursiers où règne une abondante épargne. Elles jouissent de taux de marge reconstitués et disposent de capacités d’autofinancement importantes. Malheureusement, les profits sont majoritairement consacrés à la rémunération des dividendes et à la croissance externe, plutôt qu’à l’investissement productif.
La perte de compétitivité de nos entreprises, qu’illustre un déficit extérieur devenu chronique, est avant tout liée à ce déficit d’investissement. Elle est aggravée par un taux de change de l’euro surévalué auquel nos entreprises exportatrices sont plus sensibles que les entreprises allemandes. La restauration de la part des profits dans la valeur ajoutée a pour contrepartie la faiblesse de la part des salaires. La baisse du pouvoir d’achat des ménages à bas et moyens revenus pèse sur la consommation populaire, qui souffrirait des hausses de TVA et de CSG proposées par le rapport Attali. La croissance française est principalement tirée par la consommation des classes aisées, de surcroît grandes bénéficiaires des allègements d’impôt réalisés au nom de la concurrence fiscale.
Cette politique rencontre cependant des limites, dans la mesure où la propension à consommer des ménages à hauts revenus est faible. Elle risque donc d’entretenir une épargne excédentaire, dans la mesure où les entreprises ne la mobilisent pas pour l’investissement. Il en résulte une situation de croissance molle, accompagnée d’un chômage persistant et de déficits publics cumulatifs.

Dans ces conditions, il n’est pas aberrant que cette épargne oisive soit mobilisée par l’Etat pour financer des dépenses porteuses de croissance (investissement public, innovation, recherche, santé, éducation). C’est pourquoi le problème de la dette doit être relativisé, dès lors que l’abondante épargne disponible se révèle friande d’obligations du Trésor que l’Etat peut donc émettre à très bas taux. La dette serait alors soutenable si elle alimentait la croissance, celle-ci engendrant les recettes fiscales permettant en fin de course de réduire les déficits. Au contraire, trop de rigueur tue la rigueur : l’objectif, fixé par le rapport Attali, de réduire de 1% par an la part des dépenses publiques dans le PIB jusqu’en 2012 pourrait produire une nouvelle explosion de l’endettement. L’impact sur la croissance d’une politique budgétaire est toutefois suspendu à son contenu. D’importantes marges de manœuvre budgétaires ont à cet égard été gaspillées par les 15 milliards du paquet fiscal, dont l’effet sur l’investissement est quasi-nul et l’impact sur la consommation extrêmement faible.

En simplifiant à l’extrême, la spécificité du mal français se résume à un problème de répartition des revenus. La tendance à l’excès d’épargne, consécutive à l’insuffisance d’investissement et à la baisse de la part des salaires dans la valeur ajoutée, est le véritable frein à la croissance. Elle alimente la bulle spéculative dont l’éclatement est susceptible d’aggraver le marasme. Face à ce type de maladie, « politique industrielle » et « redistribution » doivent-ils rester les gros mots de la politique économique ?

Téléchargez la contre-expertise du rapport Attali réalisée par la Forge !

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7 mars 2008 5 07 /03 /mars /2008 11:18
 
Du grain à moudre
par Julie Clarini et Brice Couturier
du lundi au vendredi de 17h à 17h55
  Du grain à moudre


  de Brice Couturier

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Podcast


 
  émission du jeudi 6 mars 2008
La productivité française : mythe ou réalité ?
 
 
Enfin, une performance économique dont notre pays peut s’enorgueillir : la France fait partie du peloton de tête dans un domaine, celui de la productivité horaire du travail par personne occupée. Il n’y a guère que le Luxembourg et la Norvège pour faire nettement mieux que nous. Mais ce sont des petits pays, ultra-spécialisés dans des activités à très forte valeur ajoutée, comme la finance et l’énergie, tandis que nous fabriquons des voitures et des avions, des produits alimentaires et des cosmétiques – activités réputées moins rentables que les banques luxembourgeoises et les puits de pétrole norvégiens.
Bravo, mais deux ombres viennent noircir ce tableau idyllique.
D’abord, cette productivité extraordinaire progresse lentement. Sans aller jusqu’à nous comparer avec des pays comme l’Estonie ou la Pologne, qui ne font que rattraper à toute vitesse leur retard, comparons-nous plus raisonnablement avec les Etats-Unis et la Suède. La productivité du travailleur américain a progressé au rythme annuel de 2 %, celui du Suédois de 1,8 %, celui de leur homologue français s’est tassé à 1,2% au cours de la décennie 1996-2005.
Ensuite, Michel Godet a été l’un des premiers à l’observer, lorsqu’on réserve le travail à la fraction la mieux qualifiée de la population, il n’est pas miraculeux d’obtenir des niveaux de productivité formidables. Or, seule 62 % de la population en âge de travailler peut le faire, dans notre pays, contre 71, 5 % aux Etats-Unis, et 72 % en Suède. Notre système a éliminé de l’emploi rémunéré l’immense majorité des 15-25 ans et une grande majorité des 55-65 ans, contrairement, là encore, à la Suède et aux Etats-Unis, pour réserver le travail aux 30-55 ans, réputés particulièrement rentables pour les employeurs.
Enfin, la France est l’un des pays de l’OCDE où le nombre d’heures travaillées par personne occupée est l’un des plus faibles de l’OCDE. Il semblerait donc que nous ayons pris l’habitude d’accomplir en 35 heures le même nombre de tâches que celles dont nous venions à bout en 39.
Alors : devons-nous réjouir d’être les travailleurs les plus productifs du monde ou presque ? Allons-nous demeurer longtemps en tête de ce hit-parade ? Quel sens donner à cette performance ?

 
Eric Heyer.  Economiste. Directeur adjoint du département Analyse et prévision de l'OFCE

 
Jean Marc Vittori.  Editorialiste au quotidien Les Echos

 
Guillaume Duval.  Rédacteur en chef de Alternatives économiques

 
 

 

 
Guillaume Duval
Sommes-nous paresseux?
Seuil - janvier 2008
 

Les Français sont-ils fâchés avec le travail ? Leur pouvoir d'achat est-il en berne ? Paient-ils trop d'impôts ? Sont-ils bien soignés ? Ont-ils trop peu l'esprit d'entreprise ? Pourquoi descendent-ils si souvent dans la rue ? Accueillent-ils trop d'immigrés ? Sont-ils condamnés au déclin ? Ces questions - et bien d'autres -, chacun se les pose et peu savent y répondre correctement, au-delà des slogans et des préjugés. En s'appuyant sur une information précise et diversifiée, Guillaume Duval dresse ici le portrait d'une société qui se connaît mal elle-même et réserve de nombreuses surprises.

 

 
Jean-Marc Vittori
Dictionnaire d'économie à l'usage des non-économistes
Grasset - Février 2008
 

L’économie est cette jungle où nous vivons, nous produisons, nous échangeons, nous gagnons de l’argent et nous en dépensons. Une jungle tellement touffue qu’elle provoque souvent l’incompréhension ou même la peur. Plutôt que de s’obstiner à la voir comme un jardinet bien dégagé ou un enfer, pourquoi ne pas la saisir par petites touches ? L’économie, c’est bien sûr des idées, des chiffres, des théories. Mais aussi des hommes, des produits, des entreprises, avec leurs histoires, leurs rêves, leurs exploits, leurs échecs. Ce livre propose tout cela à la fois, en dressant un tableau impressionniste d’une économie que l’on peut apprécier, détester, déchiffrer mais plus ignorer. Si nous voulons vraiment comprendre le monde d’aujourd’hui, il est urgent de dépasser le cliché d’une économie triste ou horrible. L’économie, c’est d’abord des histoires d’hommes et de femmes qui produisent, échangent, consomment et rêvent. C’est ensuite des entreprises, des objets, des institutions publiques, des lieux. C’est enfin des idées, des penseurs, des concepts. Ce livre propose l’inverse d’une grande théorie : il dresse par petites touches le tableau d’une économie qui n’est pas toujours ce que l’on croit. Mot à mot, il éclaire des pans petits ou grands de ce champ immense. » J.M.V. D’Adam Smith à Pierre Bérégovoy, de Michelin à EADS, en passant par le micro crédit et les stock options, Jean-Marc Vittori nous livre une approche souvent insolente et personnelle des concepts, des acteurs et des théoriciens de l’économie. Sans souci d’objectivité ni d’exhaustivité, loin des idées reçues et du conformisme, ce dictionnaire se met à la portée des novices tout autant qu’il s’adresse aux spécialistes.

 

 
OFCE - OBSERVATOIRE FRANÇAIS DES CONJONCTURES ÉCONOMIQUES
L'économie française 2007
La Découverte - septembre 2006
 

Collection Économie, n° 463
L'économie française 2007
Comme chaque année, l'OFCE propose dans la collection « Repères » un bilan accessible et rigoureux de l'économie française. L'édition 2007 est la suite d'une nouvelle série profondément remaniée qui présente l'état de la conjoncture, les principales tendances et les grands problèmes. Des références bibliographiques, de nombreux tableaux et graphiques, ainsi qu'une liste de sites web de bases de données comparant la France à ses principaux partenaires complètent un ouvrage dont les précédentes éditions ont été particulièrement bien accueillies par les lecteurs, les spécialistes et la presse.

 
 

 
Xavier Timbaud, Dirigé par Eric Heyer
L'économie française 2004-2005
La découverte / Repères - 9 septembre 2004
 

Bilan des principales tendances conjoncturelles et des grands problèmes de l'économie française. Analyse l'économie dans toutes ses composantes et plus particulièrement la recherche du plein emploi, à la lumière de la place occupée par l'Etat dans l'économie et de l'évolution du tissu productif français. Propose des analyses thématiques plus approfondies (fiscalité, retraite, asurance maladie...).
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6 mars 2008 4 06 /03 /mars /2008 16:09

Groupe de réflexion “La France dans la mondialisation” - programme de travail

Programme de travail 2008

 

Les déclinologues néo-libéraux et néo-conservateurs mettent la faiblesse chronique de la croissance française sur le compte des lourdeurs du modèle hérité de 1945. Cette argumentation, ressassée à longueur de rapports officiels, est répétée dans le rapport Attali, dont la Forge a proposé une contre-expertise. Lire la suite

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27 février 2008 3 27 /02 /février /2008 15:02

Chronique économique quotidienne - France Inter - 26 février 2008

 

 

Liem Hoang Ngoc : Ma chère Patricia, savez-vous quelle question vitale se pose tout jeune marié qui souhaite fonder une famille ?

 

Patricia Martin : Non…

 
 

LHN : Mes bourses sont-elles pleines ?...
On peut rassurer le Président de la République et son Premier ministre, l’Etat est loin d’être impuissant et la France n’est aucunement en faillite. Tout compte de patrimoine comporte certes un passif, la dette. Mais il inclut aussi un actif, en l’occurrence les bijoux de famille que détient l’Etat : les actifs, les infrastructures, les écoles, les hôpitaux, etc. A cet égard, le solde net est positif, il représente 20% du PIB.

 

P.M. : Mais la France ne respecte pas le pacte de stabilité ?

 
 
 

Certes, le taux d’endettement dépasse les 60% du PIB autorisé par le pacte de stabilité. Mais aucun des grands pays de l’Eurogroupe, excepté l’Espagne, ne respecte ce pacte, dont Romano Prodi dit qu’il est une stupidité. Et il n’a pas tort. Il existe aujourd’hui une abondante épargne que les entreprises n’utilisent pas pour l’investissement, désespérément en panne, malgré un léger regain dernièrement.
Cette épargne est particulièrement friande d’obligations d’Etat, émise par L’agence France Trésor, qui est l’un des payeurs les plus sûrs au monde. L’Etat peut donc emprunter à des taux d’intérêt extrêmement bas pour financer des dépenses porteuses d’avenir, notamment les dépenses d’investissement et d’innovations que les entreprises privées ne réalisent pas.
L’Etat pourrait même relever le traitement de ses serviteurs, qu’il considérait jadis comme les hussards de la République. En l’absence d’une telle mobilisation des ressources financières pour la politique publique, l’économie plongerait dans la récession, faute de dépenses privées. Henri Guaino, jadis pourfendeur de la pensée unique, avait raison sur cette antenne d’en appeler au volontarisme de la politique publique, à l’heure où l’initiative privée est atone. Alain Minc lui-même, pourtant symbole de la pensée unique, ne disait pas autre chose à ce propos mardi dernier à Nicolas Demorand.

 

P.M. : Le Président de la République est donc bien conseillé ?

 
 
 
 
 
 
 

On ne peut pas vraiment l’affirmer. Une objection doit être faite aux conseillers de l’actuel Prince.
Emprunter pour soutenir la croissance : oui ! Encore faut-il que le décideur public réalise les bons choix.
On ne ressortira pas ici la tarte à la crème du paquet fiscal, des franchises médicales et des compressions de personnels, comme exemples de choix budgétaires discutables. On sait déjà que les déficits vont se creuser parce que le choc sur la croissance n’aura pas lieu et que les recettes fiscales feront défaut.
On peut par contre souhaiter que d’autres choix, ayant un réel impact sur la croissance, puissent voir le jour dans les lois de finance à venir.
C’est à cette condition que la dette se réduira : non pas parce qu’on aura comprimé inutilement la dépense publique, mais parce que la dépense publique est susceptible de soutenir la croissance. Une croissance qui engendre en fin de course les recettes fiscales permettant de résorber les déficits.
Souvenons nous qu’entre 1998 et 2001, un taux de croissance supérieur à 3% avait suffit à ramener les comptes sociaux à l’équilibre.
Le dicton du jour : «trop de rigueur tue la rigueur !».

Chronique économique quotidienne - France Inter - 27 février 2008
 

La question du jour : la baisse du pouvoir d’achat est-elle une illusion ?

 

Elle est en tout cas la préoccupation n°1 des Français. A l’heure où les prix flambent et où les entreprises cotées font des bénéfices records, les conflits sur les salaires réapparaissent même dans le secteur privé. Le MEDEF n’a pourtant de cesse de répéter que la baisse du pouvoir d’achat n’est pas réelle mais ressentie.

 

Patricia Martin : Alors qui croire ?

 

LHN : Bernard Marris a rappelé vendredi dernier que le revenu salarial net moyen calculé par l’INSEE avait stagné de 1978 à 2002 et qu’il a baissé depuis 5 ans.
Si l’on tient compte de l’inflation, en moyenne de 2% par an, le pouvoir d’achat d’une grande partie de la population a donc bel et bien été entamé depuis 30 ans, d’autant plus que le poids du logement est sous-estimé dans l’indice des prix de l’INSEE. Celui-ci considère que les dépenses de logement représentent seulement 14% du budget d’un ménage, alors qu’en réalité, ce chiffre approche parfois la moitié du revenu !
De plus, on sait maintenant que les prix dans la grande distribution ont grimpé de 29% depuis le passage à l’euro et que certains produits de consommation courante ont encore augmenté de près de 40% depuis 3 mois !

 

P.M. : Le pouvoir d’achat a-t-il baissé pour tout le monde ?

 

Non. Au cours de ces 10 dernières années, le revenu déclaré des 5% des contribuables français les plus riches a augmenté de 11%. Le revenu des 1% les plus aisés a augmenté de 19,4% et celui des 0,1% les plus fortunés de 32%.
Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que la croissance française soit devenue tributaire de la consommation et de la spéculation des classes aisées.
Quant à ceux qui se lèvent tôt, les réformes structurelles de la protection sociale et du marché du travail aggraveront leurs situations, déjà difficiles. La moitié de la population gagne moins de 1480 euros par mois. 17% des salariés sont au SMIC et 7 millions de pauvres vivent avec moins de 718 euros par mois. Les classes moyennes ne sont plus épargnées.
Alors que la France subit une panne d’investissement, la baisse du pouvoir d’achat des classes populaires accentuera encore le repli de la croissance, qui sera inférieure aux hypothèses sur lesquelles la loi de finance a été construite. Les déficits se creuseront donc à nouveaux inutilement. Par conséquent, la hausse des salaires est non seulement une urgence sociale. Elle aussi devenue une nécessité macroéconomique.

 

P.M. : La situation va-t-elle s’arranger en 2008 ?

 

Pas vraiment. Le gouvernement projetait d’augmenter la TVA. Il faudrait la baisser.
Les salariés du public vont encore perdre du pouvoir d’achat. Leurs salaires n’augmenteront que de 0,5% en mars et de 0,3% en octobre, soit 0,56% en moyenne annuelle alors que le niveau général des prix flirte avec les 3% et que certains produits flambent.
Ces piètres augmentations serviront de référence dans le privé où les syndicats affaiblis n’obtiendront guère mieux.
Toutefois, la dégradation des salaires est telle que certaines entreprises, face à la résurgence de conflits, commencent à renouer avec la bonne vieille augmentation générale indexée sur l’inflation et les gains de productivité.
Le dicton du jour : «La feuille de paie n’est pas l’ennemie de l’emploi», c’était de Jacques Chirac en avril 1995.

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26 février 2008 2 26 /02 /février /2008 14:18
Chronique économique quotidienne - France Inter
 

Patricia Martin : La question du jour : Le capitalisme est-il devenu sans foi ni loi, comme l’a déclaré jeudi dernier le Président de la République ?

 
 
 
 

C’est, en tout cas, un excellent sujet d’examen. Pour le traiter, permettez-moi, chère Patricia, de citer le théorème, prononcé le 3 novembre 1974 par le chancelier social-démocrate allemand de l’époque, Helmut Schmidt :«Les profits d’aujourd’hui sont les investissements de demain et les emplois d’après-demain».
On reproche souvent à la France de ne pas être moderne, pour ne pas s’inspirer des exemples étrangers et particulièrement de l’exemple allemand.
Eh bien, nos auditeurs le savent-ils ? Au cours du quart de siècle passé, la France est le pays qui a tenté d’appliquer à la lettre le théorème Schmidt. Elle est, de tous les pays développés, celui où la déformation du partage des revenus en faveur des profits a été la plus importante. La part des profits dans la valeur ajoutée était de 25% en 1983. Elle est aujourd’hui de 35%.

 

P.M. : Consacrent-elles ces profits à l’investissement, comme le prédisait le théorème Schmidt ?

 
 
 
 

Les entreprises du CAC 40 n’en consacrent qu’une petite partie, insuffisante pour redresser notre courbe des taux d’investissement, orientée à la baisse depuis vingt ans, si bien que la France se désindustrialise.
En 1970, 26% des bénéfices étaient versés aux actionnaires sous forme de dividendes. Les actionnaires reçoivent aujourd’hui 65% des profits.
Vous me direz que ces sommes ne sont pas perdues pour la croissance puisqu’elles alimentent la consommation des détenteurs de titres. Ceci explique que la croissance française est presqu’exclusivement tirée par la consommation des classes aisées, qui sont aussi celles qui peuvent épargner.
Mais ceci est bien insuffisant pour aller chercher le point de croissance qui nous manque, même avec les dents, car les ménages à hauts revenus sont aussi ceux dont la propension à consommer est la plus faible. Lorsque vous gagnez plus de 20 fois le SMIC, vous consommez tout au plus la moitié de votre revenu, sauf si vous collectionnez les belles italiennes (les voitures de sport, bien entendu…). Le reste est consacré aux placements boursiers et à la spéculation immobilière.

 

P.M. : Les profits d’hier n’ont donc pas été les investissements d’aujourd’hui ?

 

Pas assez ! Nos entreprises perdent donc en compétitivité. Le commerce extérieur est dans le rouge. De plus, les profits des uns ont pour corollaire la baisse du pouvoir d’achat de la majorité des salariés. Les écologistes ne le savent pas, mais nous sommes déjà en décroissance. Comme ils peuvent l’observer, même en décroissance, l’économie n’est pas forcément moins polluante. Son développement, loin d’être durable, est en tout cas tributaire de la consommation des classes riches, dont la propension à rouler en 4x4 dans l’Ouest parisien est immodérée…

 

P.M. : Le dicton du jour : Il est de l’économiste Keynes, qui écrivait en 1936 : « Les deux vices marquants du monde dans lequel nous vivons sont que le plein-emploi n’est pas assuré et que la répartition des revenus manque d’équité. »

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30 janvier 2008 3 30 /01 /janvier /2008 10:46
C'est devant plus de 25 personnes, venant des quatre coins du département du Val d'Oise que s'est tenu le premier café poltique de "Réinventer la Gauche Val d'Oise", mercredi 23 janvier 2008, à Sannois. On remerciera particulièrement le patron du café Le Must qui a mis à notre disposition gratuitement son Lounge et nous a sympathiquement accueilli.
undefinedundefinedLes débats étaient animés par Frédéric FARAVEL et notre remarquable intervenant était Liem HOANG NGOC, économiste, chercheur au CNRS, Professeur à Paris, membre du conseil national du PS et délégué national à la fiscalité.

Les débats de qualité vous sont restitués ci-dessous, avec une petite marge d'erreur toute naturelle.

F. Faravel : Je vous remercie d'être venus nombreux, ce soir à Sannois, pour participer au premier café politique de réinventer la gauche Val d'Oise, qui traitera de ce que nous avons appelé «les véritables freins de la croissance». Votre présence est d'autant plus appréciable, que nous vous savons tous impliqués dans vos communes dans la campagnes des élections municipales, mais nous espérons vous offrir ce soir un espace de respiration intellectuelle, qui tranche peut-être avec les préoccupations très terre à terre de ce qu'il est convenu d'appeler aujourd'hui des «élections de proximité».

 

Un mot de la démarche de notre groupe... Notre parti a essuyé deux graves défaites au printemps dernier, absent du pouvoir depuis 6 ans maintenant, il peine à retrouver un souffle, il peine à retrouver une cohérence dans ses propositions et dans sa vision de la société et du monde, tant il est vrai que la campagne présidentielle a jeté un certain trouble intellectuel et idéologique à gauche et au Parti socialiste.

 

La doctrine du Parti socialiste est à réinventer... Il nous est apparu nécessaire de ne pas attendre les débats de congrès pour discuter publiquement du fond, hors des positionnements de campagne électorale et des positionnements de personnes.

 

Notre analyse c'est que c'est aujourd'hui sur la question sociale, c'est-à-dire dans sa doctrine économique, dans le cadre d'une économie mondialisé, avec des outils nationaux souvent dépassés que la gauche doit prioritairement travailler. Le néo-libéralisme est dans l'air du temps et la faiblesse ou la paresse intellectuelle et politique pousse la majorité des responsables politiques, y compris et notamment au Parti socialiste, à ne pas chercher plus loin leur pensée économique. Nous considérons qu'il y a urgence à construire une pensée alternative et que c'est dans le cadre d'une véritable bataille culturelle, d'un nouveau rapport de force à gauche que nous pourrons ensuite déterminer des propositions fortes d'où la question sociale ne serait pas absente, bref que les sociaux-démocrates puissent emmener sur leur terrain les libéraux de gauche et créer une dynamique politique portant à nouveau la gauche au pouvoir pour permettre la transformation sociale.

 

D'autres débats vous seront proposés, sur l'éducation, le rapport du politique à la culture...

 

C'est Liem Hoang-Ngoc, économiste, chercheur au CNRS et professeur à Paris-I, qui nous fait le plaisir d'intervenir ce soir, et je le remercie encore d'avoir accepté de se déplacer dans le Val d'Oise, la veille de son intervention avec La Forge sur le Rapport Attali. Liem est par ailleurs membre du conseil national du PS et délégué national du PS à la fiscalité.

 

On remerciera aussi Jacques Attali, qui a permis que notre calendrier politique tombe aussi bien ce soir, et qui vont nous permettre ce soir en avant-première d'y apporter une réponse.

 

À toi, Liem...

 
Liem Hoang-Ngoc : Attali reprend la lignée des précédents rapports publiés sur le même sujet des freins à la croissance et d'inspiration libérale : Boissonnat, Vierville, Camdessus... Ils ont un dénominateur commun : les freins à la croissance proviennent tous d'un excès de dépenses publiques. Ils développent un discours anxiogène sur la dette, promeuvent le détricottage de l'État social, les réductions massives de personnels, décrient un système éducatif et universitaire inadapté («vive la loi Pécresse !», autonomie et financements privés) et la rigidité du marché du travail, du contrat de travail et la lourdeur du coût du travail. Ils défendent des baisses massives de prélèvements directs contre une hausse de la TVA, le transfert des cotisations sociales vers la TVA (+1,2 points) et la CGS (+0,3 points), sans jamais relégitimer la progressivité de l'impôt. Les quelques lignes sur le pouvoir d'achat sont édifiantes : la hausse des salaires serait impossible, il faudrait donc faire baisser les prix en favorisant la grande distribution.
[...]

pour télécharger l'intégralité des débats, cliquez ici.

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24 janvier 2008 4 24 /01 /janvier /2008 15:45
Le jeudi 24 janvier, Benoit Hamon et Noël Mamère ont présenté la contre expertise du rapport Attali proposée par la Forge avant de donner la parole aux économistes invités : Liem Hoang Ngoc, Philippe Moati, Jean-Marie Monnier et Guillaume Duval.

Téléchargez la contre-expertise du rapport Attali réalisée par la Forge !

Des experts économiques de gauche présentent une "contre-expertise" du rapport Attali 
LEMONDE.FR avec AFP | 24.01.08 | 15h50  •  Mis à jour le 24.01.08 | 15h50

hamon.jpg
'est une "contre-expertise" du rapport Attali que plusieurs économistes de gauche ont présenté, jeudi 24 janvier, lors d'une conférence de presse à l'Assemblée nationale. Ils ont travaillé sous la houlette de "La Forge", un groupe de réflexion créé par le député Vert Noël Mamère et le député européen socialiste Benoît Hamon. Ce dernier s'est indigné de voir que "l'ex-sherpa de Mitterrand soit devenu la principale lame du sarkozysme pour désosser méthodiquement le modèle social que son précédent patron avait construit sous deux septennats". Noël Mamère a qualifié le rapport de "cadeau empoisonné" qui aboutirait à "accentuer un peu plus les inégalités et les injustices". Pour lui, il s'agit d'une "opération de diversion de plus" de Nicolas Sarkozy.

Liem Hoang-Ngoc, maître de conférence à l'université de Paris-I, a décrit le rapport Attali comme étant une "compilation d'idées dans l'air du temps" avec un diagnostic "archaïque", "d'une France datant du général de Gaulle".  Pour lui, la vraie cause du manque de croissance n'est pas "la panne de la consommation populaire""la panne d'investissements" des entreprises, alors qu'il y a "une forte épargne boursière". Au lieu d'avoir "un discours anxiogène sur la dette, le gouvernement devrait mobiliser cette épargne", soutient-il. avancée par le rapport mais

Guillaume Duval, rédacteur en chef de la revue Alternatives économiques, préconise, lui, d'"investir dans le high tech" plutôt que de "créer des emplois de service à bas coût" comme "on l'a fait depuis vingt-cinq ans".

Philippe Moati, directeur au Credoc (Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie), s'est élevé contre les "imprécisions du rapport" qui "nous sert des vieilles lunes au lieu de nouveaux outils de régulation". Jean-Marie Monnier, professeur à Paris-I, a évoqué quant à lui des "propositions centralistes, archaïques et inefficaces au plan économique, et injustes socialement", pointant "le transfert de charges fiscales et sociales des entreprises sur les ménages".

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