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25 septembre 2008 4 25 /09 /septembre /2008 13:43
Intervention de Benoît Hamon
Conseil National de dépôt des motions, le 23 septembre 2008

Mes chers camarades, c’est avec à la fois beaucoup de fierté et d’émotion que devant ce Conseil national je vais vous présenter les orientations de la motion dont je serai le premier signataire et qui regroupera sept contributions. La contribution Reconquête, signée par Henri Emmanuelli et moi-même, la contribution Changer de Marie-Noëlle Lienemann et Paul Quillés, la contribution Réinventer la gauche de Jean-Luc Mélenchon, la contribution Urgence sociale de Pierre Larrouturou, la contribution Et si le PS restait socialiste ? de Jacques Fleury, la contribution D’abord distribuer les richesses de Gérard Filoche, et enfin la contribution Debout la gauche de Marc Dolez.

Dans quel contexte et dans quel moment se déroule ce congrès ? Nous vivons un véritable renversement de cycles caractérisé, comme beaucoup de nos motions le diront, par quatre crises majeures qui convergent toutes pour démontrer la faillite du système libéral à anticiper les crises comme à les résoudre aujourd’hui.

Crise énergétique, crise climatique et environnementale, crise alimentaire, et enfin crise économique et financière, qui conduisent tous les responsables publiques et politiques à convoquer des solutions qui nous sont familières, mais dont beaucoup pensaient jusqu’à il y a peu qu’elles n’étaient plus efficaces : redistribution, régulation, transparence des marchés financiers, restriction au libre échange. Il n’y a qu’à voir la réaction des marchés devant l’initiative du trésor américain pour considérer la faillite de ce système. En dépit de l’injection massive de ces dollars aujourd’hui -700 milliards-, hésite à rebondir puisqu’aujourd’hui ce sont près de 2 000 milliards de titres toxiques qui sont détenus par les banques américaines.

Cette crise financière illustre notamment ce qu’est l’apathie de l’Union européenne. Au moment même où les États-Unis d’Amérique réagissent par un grand plan d’injection de fonds publics, qui peut nous interroger d’ailleurs sur cette maxime selon laquelle on privatise les profits et on socialise abondamment les pertes, mais à ce moment même où les États-Unis tentent une réaction sur le plan économique, M. Trichet continue à penser qu’il faut maintenir des taux élevés et restreindre les crédits, M. Almunia pense qu’il faut avoir une application stricte du pacte de stabilité de croissance, et notamment des déficits publics, et interdire ainsi toute politique de relance budgétaire. Face à cela, nous nous retrouvons devant ce contraste saisissant où la Banque centrale européenne injecte 100 milliards d’euros dans l’économie mais se refuse, avec les autres institutions européennes, à ce qu’on lance un plan d’investissement européen de 50 milliards d’euros pour soutenir les infrastructures, la recherche et le développement.

Cette crise financière illustre non seulement l’incapacité des institutions européennes à réagir face à la faillite du système libéral, mais par contraste, elles suscitent des réactions particulièrement instructives dans le débat politique.

Par exemple, je trouve assez cocasse de lire M. Peyrelevade dans cette période, chef économiste du MoDem, numéro 2 du MoDem nous dit-on, et qui dans un récent ouvrage, au moment même où nous faisons face à cette crise, proposait tout simplement, pour rétablir la compétitivité de l’économie européenne et de l’économie française, de transférer pas moins de 5 points du PIB des ménages vers les entreprises.

Voilà la situation dans laquelle nous sommes. Nous vivons véritablement un renversement de cycle au moment même où nous n’avons jamais connu une politique aussi dure à l’égard des classes populaires et des classes moyennes. Mais je nous invite à prendre très au sérieux ce que fait Nicolas Sarkozy. Nous nous comportons à l’égard de Nicolas Sarkozy comme un néophyte aux échecs qui réagit au coup par coup quand s’inscrit dans la cohérence et la durée, et, quand on réagit au coup par coup dans une partie d’échecs, on est mat dès le début de la partie.

Mes chers camarades, la politique de Nicolas Sarkozy fait système tant sur sa conception du contrat laïque et du rôle des religions que sur sa doctrine en matière de politique étrangère alignée sur les théories néo-conservatrices américaines ; que sur ses convictions en matière de politique sociale ou ses convictions en matière de politique économique. Mes chers camarades, Sénèque disait : « Il n’est pas de bon vent pour le marin qui ne sait où il va. » C’est la situation du Parti socialiste et j’ajouterai : « Quel que soit l’état du navire et quelles que soient les compétences du capitaine. »

Notre parti a besoin de clarifier son orientation d’abord, et notamment son rapport au libre-échange. Il est quand même invraisemblable aujourd’hui que sur cette question du libre-échange le patron de l’OMC que nous avons connu en son temps, y compris dans ce type d’enceinte, déclare que toute politique protectionniste a une forme d’inspiration xénophobe ou nationaliste publiquement au moment où celui dont nous empressons de rejoindre les comités de soutien sur Internet, M. Barack Obama dit que là où les intérêts des travailleurs américains sont en cause, là où les capacités des États-Unis à protéger leur environnement sont en cause, il faut poser des restrictions au libre-échange. Et bien le libre patron de l’OMC peut aller dire au candidat démocrate américain que son inspiration est xénophobe et nationaliste. Oui, nous disons qu’à travers les instruments que nous donnent les traités européens, qu’à travers les politiques commerciales de l’Union européenne, il faudra poser les conditions dans lesquelles demain nous commerçons. Ouvrons les marchés quand c’est nécessité, mais protégeons aussi les capacités industrielles de l’Union européenne, les capacités industrielles de la France et aussi des intérêts des travailleurs français et européens.

Nous devons également clarifier notre position et notre relation à la construction européenne. Tant que l’élargissement restera la seule raison d’être du projet européen, nous ne parviendrons pas à réconcilier les citoyens européens avec la construction européenne. Aujourd’hui, nous devons subir une série de directives. Pensez donc, nous discutons de la mise en concurrence de l’offre de soins dans l’Union européenne. Pensez donc, aujourd’hui, nous faisons de l’élargissement le but en soi de la construction européenne. Nous avons acté un accord au niveau du Conseil qui prévoit une augmentation de la durée maximale de travail de 48 heures à 60 heures.

Voilà l’actualité de l’agenda européen. Eh bien, mes chers camarades, si nous ne disons pas qu’à travers une avant-garde de pays volontaires nous voulons remettre la question des politiques industrielles, des politiques énergétiques, la question de l’harmonisation fiscale et de la convergence sociale au cœur du projet européen, nous ne parviendrons pas à réconcilier les classes populaires et les Français, et même les citoyens européens, avec la construction européenne.

Nous voulons clarifier également notre relation à la puissance publique là encore jugée obsolète par beaucoup il y a quelques mois. Nous voulons remettre au cœur de nos discussions le rôle des services publics, la question des politiques d’investissement public, tout comme la nécessité de préserver nos grands services publics en réseau, je pense à la Poste évidemment, je pense aussi à l’hôpital public. Sur ces questions-là, nous devons avoir un discours fort pour dire que l’État ne peut pas rester en retrait des politiques économiques, il a besoin d’anticiper, il a besoin d’être un stratège et il ne peut pas être là juste pour poser quelques pansements.

Enfin, ce que nous voulons clarifier, c’est notre relation à la répartition capital/travail. Le rôle de la gauche ne peut pas être seulement d’acquiescer aux mesures du gouvernement quand il met en place un revenu de complément pour les travailleurs les plus pauvres. La logique qui aujourd’hui consiste à répondre aux difficultés de pouvoir d’achat des ménages en refusant d’augmenter les salaires, mais en créant des revenus de complément ou par l’argent de la Sécurité sociale, ou par l’argent du contribuable, n’est pas saine. Nous, nous disons que c’est aujourd’hui au cœur de l’entreprise que se situe le lieu où doit se négocier une nouvelle répartition capital/travail et donc l’augmentation des salaires.

Mes chers camarades, nous sommes donc candidats à clarifier l’orientation du Parti socialiste parce que nous jugeons que la situation est grave et que c’est à ce congrès, et à nul autre moment, que se jouent les conditions de la victoire tant en termes d’orientation que de stratégie d’alliance.

Quelle sera la situation dont nous hériterons en 2012 ? Des hommes et des femmes plus bousculés que jamais par la violence d’une société plus dure demain qu’elle ne l’est aujourd’hui. Une société plus brutale, plus inégalitaire, plus injuste, une société dans laquelle le déclassement se sera enraciné, dans laquelle la ghettoïsation se sera enracinée, dans laquelle nous savons que les phénomènes de reproduction sociale seront encore plus grands demain qu’ils ne le sont aujourd’hui. Voilà la société dont, hélas, nous hériterons en raison des politiques mises en œuvre par Nicolas Sarkozy et des choix politiques qui sont faits au niveau européen.

Et simultanément, si nous revenons au pouvoir, nous savons que les instruments que nous avons l’habitude de convoquer, la puissance publique, qu’elle soit locale, nationale ou continentale, la Sécurité sociale, l’ensemble des mécanismes de solidarité seront dégradés en raison des choix politiques de Nicolas Sarkozy et de sa volonté délibérée de les mettre en faillite.

Nous aurons devant nous une situation plus dure et des instruments plus faibles. Eh bien, vis-à-vis d’une situation comme celle-là, nous entrons dans le congrès avec gravité et responsabilité. C’est pour cela qu’à ce stade, si nous déposons une motion, nous disons aussi que nous sommes candidats à la construction d’une nouvelle majorité, d’un nouveau centre de gravité du Parti socialiste qui prenne la mesure de ce renversement de cycles, qui prenne la mesure de ce souffle nouveau, qui prenne la mesure de ces choix indispensables que nous devons réaliser en direction des classes populaires et des classes moyennes. Nous sommes candidats à la construction d’une majorité, à ce titre et en cohérence avec notre démarche, j’ai l’honneur d’être candidat au poste de premier secrétaire de notre parti.

Mes chers camarades, Jaurès disait que le socialisme est la jeunesse du monde. Ce que nous souhaitons pour notre parti, c’est qu’il ait à nouveau un temps d’avance, un monde d’avance, que notre parti ne subisse plus les faits comme une fatalité, que notre parti ne subisse plus l’adversaire et son agenda, que notre parti ne subisse plus le temps comme la marque inexorable de l’érosion de nos valeurs, qu’il ne subisse plus non plus l’air du temps et la tyrannie des médias et de l’opinion.

Voilà ce que nous voulons, retrouver un temps d’avance pour retrouver un monde d’avance. C’est à cela que nous contribuerons à l’occasion de ce congrès. Merci.

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23 septembre 2008 2 23 /09 /septembre /2008 13:42

Benoît Hamon candidat au poste de premier secrétaire

NOUVELOBS.COM | 23.09.2008 | 14:11

Le député européen est "le premier signataire" d'une motion rassemblant la gauche du parti: le NPS, Marie-Noëlle Lienemann, Pierre Larrouturou ou encore Jean-Luc Mélenchon. Il compte "changer l'orientation du parti et construire une nouvelle majorité" qui "refuse la mondialisation libérale".
Les différentes motions en vue du congrès de Reims sont présentées cet après-midi.

Benoît Hamon (Sipa)

Benoît Hamon (Sipa)

Le député européen Benoît Hamon, chef de file de la gauche du PS, a annoncé mardi 23 septembre son intention de "présenter au Conseil national" du PS, ce mardi, sa candidature au poste de premier secrétaire, pour "changer l'orientation du parti".
"Il faut changer l'orientation du parti et construire une nouvelle majorité" qui "refuse la mondialisation libérale", estime le leader du Nouveau PS (NPS), 41 ans.

La gauche du parti

"Dès lors que nous postulons à construire une majorité nouvelle, il est légitime d'avoir un candidat et logique et naturel que je propose au Conseil national ma candidature au poste de premier secrétaire", a ajouté Benoît Hamon, ex-secrétaire national du PS à l'Europe.
Il sera, a-t-il précisé, "le premier signataire" d'une motion rassemblant diverses forces de la gauche du parti, notamment l'ex-ministre Marie-Noëlle Lienemann, mais aussi l'ex-rocardien Pierre Larrouturou, promoteur de la semaine de quatre jours et le sénateur Jean-Luc Mélenchon.
"Je propose au PS de faire quelque chose de vraiment neuf. L'âge du premier signataire de notre motion marque une volonté de renouveler le parti et de faire qu'il ne soit pas confisqué par une génération", a affirmé ce quadragénaire.

Quatre orientations politiques

Selon Benoît Hamon, sa candidature portera quatre orientations politiques: "retour de la puissance publique dans le champ économique; restrictions indispensables au libre échange là où il met à mal la protection de l'environnement et les droits des salariés et des citoyens; exigence d'une nouvelle répartition des revenus entre le travail et le capital; vraie réorientation de la construction européenne".
"Aujourd'hui, un vent nouveau souffle en faveur de nos thèses, car la situation de crise internationale démontre l'échec des solutions libérales", a encore affirmé Benoît Hamon. "Cela fait longtemps qu'on dénonce la logique folle de la mondialisation libérale et la dérégulation tous azimuts".
"Nous avions anticipé les métamorphoses du système économique. Il faut que le PS ait la capacité à répondre avec un temps d'avance à ces mutations, et à ne plus subir la domination de la droite", a tranché l'eurodéputé.

Manifestation sur La Poste

Il devait participer mardi après-midi à la manifestation syndicale contre le changement de statut de La Poste, en compagnie d'Henri Emmanuelli, leader historique de la gauche du PS, qui lui a passé le témoin en se plaçant, sur la motion, derrière Benoît Hamon.
Fils d'ouvrier - ce qui est rare au PS - ex-président du MJS, Benoît Hamon avait été avec Arnaud Montebourg et Vincent Peillon co-fondateur du NPS. Il a aussi été conseiller de Martine Aubry quand elle était ministre des Affaires sociales.
Le sénateur de l'Essonne Jean-Luc Mélenchon a qualifié d'"événement historique" l'unité de l'aile gauche du PS: "c'est la première fois depuis 30 ans que l'aile gauche du parti est rassemblée, alors que la majorité est divisée".(avec AFP)
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16 septembre 2008 2 16 /09 /septembre /2008 13:06
RENTRÉE POLITIQUE
AUVERS SUR OISE
Maison de l’Isle - Rue Marcel Martin
Vendredi 19 septembre 2008


19h30
accueil par JEAN-PIERRE BEQUET, MAIRE D’AUVERS SUR OISE & PRÉSIDENT DE L’UDESR

INTERVENTION DE DOMINIQUE LEFEBVRE, MAIRE DE CERGY - 1ER SECRÉTAIRE FÉDÉRAL

20 h 30 à 23 h 30 CONGRES DE REIMS
- PRÉSENTATION DES CONTRIBUTIONS

- DÉBAT

Pour la contribution "Reconquêtes" c'est Philippe DARRIULAT, adjoint au maire du XVIIIème arrondissement de Paris, membre du conseil national du PS, et ancien président de l'UNEF-id qui interviendra.

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4 septembre 2008 4 04 /09 /septembre /2008 15:29
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30 juin 2008 1 30 /06 /juin /2008 08:53
PS : du "discours de la méthode" à la "reconquête du pouvoir"
LEMONDE.FR avec AFP | 29.06.08 | 16h44  •  Mis à jour le 29.06.08 | 16h45

es socialistes n'ont pas chômé ce week-end. Après Ségolène Royal, c'était au tour de Benoît Hamon et Henri Emmanuelli, samedi 28 juin, puis des strauss-kahniens et des amis d'Arnaud Montebourg, dimanche, de présenter leurs contributions en vue du congrès de Reims, en novembre.

 

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Emmené par Pierre Moscovici, ces derniers ont présenté un texte qui se veut "une vraie force", "un discours de la méthode" pour "proposer un chemin pour gagner en 2012" en évitant 3 "écueils" : "présidentialisation du parti, (...) immobilisme et combinaisons". Cette contribution, intitulée "besoin de gauche", se veut un "premier rassemblement" et non un "catalogue", "pas le pré-programme d'un présidentiable", mais veut "proposer une cohérence", a souligné M. Moscovici. Pour le député Arnaud Montebourg, elle est "la feuille de route de la mutation du Parti socialiste".

M. Moscovici, candidat au poste de premier secrétaire, a estimé que le parti devait s'appuyer sur un "triptyque" : la "déclaration de principes", récemment adoptée, une série de "conventions" pour "trancher les grande orientations" et enfin une "primaire" pour choisir le candidat à la présidentielle. Le président francilien Jean-Paul Huchon, les députés Jean-Marie Le Guen, François Pupponi, Gilbert Le Bris ou encore l'eurodéputé Catherine Trautmann ont notamment signé cette contribution.

"RETROUVER LE VOTE DES CLASSES POPULAIRES"

Samedi, c'est l'aile gauche du parti, avec Benoît Hamon et Henri Emmanuelli, qui a appelé à Paris au "rassemblement" de la gauche pour mener d'ici à 2012 "le combat" contre "tout le travail de casse du modèle social et des libertés mis en œuvre par la droite" et pour "la reconquête du pouvoir". Les deux chefs de file du Nouveau parti socialiste (NPS) ont présenté leur contribution afin de "reprendre le terrain abandonné à la droite, et revenir sur le cycle le plus important, depuis longtemps, de régression sociale et démocratique", selon Benoît Hamon.

Citant la réduction du temps de travail, les retraites, le droit de grève, la rétention de sûreté, la "mise au pas des médias" et le retour dans le commandement intégré de l'OTAN "sans débat parlementaire", le jeune eurodéputé a fustigé la politique de Nicolas Sarkozy. "L'objectif n'est pas d'être à l'aile gauche du parti socialiste, l'objectif c'est que le parti socialiste reste un parti de gauche", a déclaré M. Emmanuelli lors de cette réunion publique à laquelle participaient Laurent Fabius, Marylise Lebranchu et le politologue Emmanuel Todd. Appelant à un "changement de stratégie" pour le parti, M. Hamon a insisté sur l'objectif de "retrouver le vote des classes populaires qui se sont détournées des socialistes provoquant 13 défaites en 15 élections nationales depuis juin 2006 en Europe et trois défaites successives aux élections présidentielles" en France.

 

Front commun contre la présidentialisation du PS

Nicolas Barotte - Le Figaro - 30/06/2008 | Mise à jour : 09:09 |

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Benoît Hamon et Henri Emmanuelli ont présenté samedi à la Sorbonne leur contribution, «Reconquêtes», dans laquelle Laurent Fabius (au centre) a trouvé des «convergences» avec sa démarche.
Benoît Hamon et Henri Emmanuelli ont présenté samedi à la Sorbonne leur contribution, «Reconquêtes», dans laquelle Laurent Fabius (au centre) a trouvé des «convergences» avec sa démarche. Crédits photo : RICHARD VIALERON/LE FIGARO.

Benoît Hamon et Pierre Moscovici ont présenté leurs contributions respectives ce week-end.

Pas d'accord. C'est même leur point commun : ils ne sont pas du tout d'accord avec l'attitude de Ségolène Royal. En présentant leurs contributions respectives ce week-end, l'aile gauche du PS et l'aile droite ont réagi au quasi-meeting de précampagne électorale que l'ancienne candidate à la présidentielle a tenu samedi.

La démonstration de force n'a pas plu à Benoît Hamon et ses partisans, installés dans un amphithéâtre de la Sorbonne samedi. Avant de présenter une contribution très marquée à gauche, «Reconquêtes», le député européen a adressé un message très direct à l'ancienne candidate «qui a donné à sa réunion le titre de premier meeting de l'opposition» : «Nous sommes contents, chère Ségolène, que les vacances soient terminées !»«Vous nous avez manqué dans la rue» quand «nous étions aux côtés des salariés». Benoît Hamon et Henri Emmanuelli sont parmi les rares leaders socialistes à avoir participé aux manifestations contre le «démantèlement du droit du travail». «L'objectif n'est pas d'être à l'aile gauche du Parti socialiste, l'objectif c'est que le Parti socialiste reste un parti de gauche», a poursuivi Hamon en demandant explicitement qu'il n'y ait pas «une nouvelle vague d'accords avec le MoDem aux régionales» en 2010. Avec ses partisans, il souhaite «changer la majorité» du parti. Invité principal de la journée, l'ancien premier ministre Laurent Fabius a souligné des «convergences» avec sa propre démarche.

«Un contrat de gouvernance»

Beaucoup moins à gauche, mais tout aussi réservés sur Ségolène Royal : Jean-Christophe Cambadélis, Arnaud Montebourg et Pierre Moscovici, qui ont présenté leur texte, «Besoin de gauche», dimanche. Le meeting de Royal ne leur a pas plu non plus. «Surréaliste», soupire Moscovici. «Elle veut éviter de dévisser dans les sondages», observe un autre membre du courant.

Alors qu'aucun présidentiable ne parvient à entraîner une dynamique, Pierre Moscovici, candidat au poste de premier secrétaire, veut remettre le parti au travail et rejette toute idée de «présidentialisation». Persuadé de pouvoir rivaliser face à eux, il pense pouvoir «structurer une majorité» à partir de son courant. À son côté, Jean-Christophe Cambadélis envisage, lui, de discuter avec d'autres sensibilités. «Il faut rendre au PS une majorité digne de ce nom», dit-il en proposant «un contrat de gouvernance» pour en fixer les contours. Pour convaincre les présidentiables, la contribution propose l'organisation de primaires pour désigner le candidat du parti en 2012. «Le moment [de désigner le candidat] ce n'est pas 2008, martèle Moscovici. Personne ne gagnera le congrès en disant “c'est lui, c'est elle”.»


Royal s’offre un meeting, les autres socialistes jouent du timing
Ségolène Royal (Reuters) -LAURE EQUY et DAVID REVAULT D’ALLONNES - Libération : lundi 30 juin 2008
Au PS, une contribution chasse l’autre. Lancées la semaine dernière (Libération de samedi), les cérémonies officielles de présentation des textes des différentes écuries socialiste en vue du congrès de novembre se sont poursuivies ce week-end.

Samedi, 10 heures , meeting matinal pour Ségolène Royal

La candidate est de retour. Autant qu’une présentation de sa contribution, ce fut, pour Ségolène Royal, l’occasion de s’offrir un moment de communion militante. Un véritable meeting, où flottaient d’insistants effluves de sa campagne présidentielle. «Présenter la contribution avec douze vieux mecs en costume derrière un bureau, c’était pas possible», explique Vincent Peillon, proche de Royal. Pour faire à la fois neuf, ouvert et massif, le dispositif a donc été réglé au laser. Après une vidéo façon clip pour assemblée générale d’actionnaires, avec musique électro douce, puis des interventions d’invités - un délégué CFDT d’Arcelor Mittal, Edwy Plenel, directeur de Médiapart, Ariane Mnouchkine, le président de Sauvons la recherche - les proches de Royal se succèdent au micro, tentant de préempter le monopole de la rénovation. Et de l’opposition. Najat Belkacem : «Nous devons nous adapter à de nouvelles formes de militantisme. De l’air ! De l’air !» François Rebsamen, en réponse à la une de Libé de samedi : «Où est le PS ? Il est là !» Jean-Pierre Mignard, président de Désirs d’avenir : «Nous sommes en train de faire le premier grand meeting d’opposition à ce régime depuis un an !» Au tour de l’intéressée, enfin, toute son équipe derrière elle, debout comme une seule femme, pour combattre l’idée d’une Ségolène Royal affaiblie par les défections : «Rassurez vous, je n’ai pas de nostalgie. Mais je ne veux pas qu’il y ait des impasses sur ce qui s’est passé» pendant la présidentielle. De quoi susciter de véritables transports chez ses fidèles, qui entonnent des «Ségolène présidente» ou des «On va gagner», sur l’air des supporters. Une présidentialisation assumée : «Oui, la politique a quelque chose à voir avec les ferveurs populaires», avance Royal. Vincent Peillon, à la sortie : «C’est déjà un autre parti.»

Samedi, 15 heures, Laurent Fabius s’invite au NPS

La réplique n’a pas tardé à tomber. Elle est venue du NPS, l’aile gauche du parti, réuni dans un amphi Richelieu surchauffé. «Ségolène a donné à sa réunion le titre de premier meeting de l’opposition ?», s’étonne Benoît Hamon, qui tacle : «Je suis content que vos vacances soient terminées : vous nous avez manqué ! Sur l’allongement de la durée de cotisation, les retraites, la défense des 35 heures.» Un peu plus tôt, Henri Emmanuelli avait déjà porté le fer, au chapitre de la démocratie participative cette fois : «Moi, je suis pour le suffrage universel, la démocratie représentative», expliquait le député des Landes, contestant «l’idée qu’il faudrait se mettre à l’écoute de l’opinion publique pour savoir que décider. Tout ça n’est pas sérieux.» Et au-delà, de redouter, en aparté, «qu’on veuille nous refaire le congrès de Dijon, le conglomérat invertébré où il y aura tout le monde» .Pascal Cherki, adjoint au maire de Paris, résume : «Deux hypothèses. Soit le syndicat du crime se reforme, et là il y aura une motion en face : la nôtre. Soit la majorité explose, et là on est disponible.» Notamment pour un rapprochement avec Laurent Fabius, présent samedi, et qui laisse la porte grande ouverte : «Il y a beaucoup de convergences. Je souhaite qu’elle se traduisent pas des décisions et actions communes dans les mois qui viennent.»

Dimanche, 11 heures, désir et réalité des reconstructeurs

D’action commune, il était aussi question hier matin, avec la présentation de la contribution partagée par les amis de Dominique Strauss-Kahn et d’Arnaud Montebourg. Certes, celle-ci ne présage pas encore, loin de là, d’une motion rassemblant tous les «reconstructeurs», alliant, outre les précédents, les camarades de Laurent Fabius et Martine Aubry : «Il y a encore de tas de choses à vérifier. Faut pas aller trop vite», freine Montebourg. Mais elle a l’avantage de maintenir, quoique provisoirement et cahin-caha, un semblant d’unité dans des courants sérieusement menacés par les OPA. «Cette contribution n’est pas une péripétie, un groupement de circonstance : c’est une force nouvelle qui va compter», veut croire son premier signataire, Pierre Moscovici, qui a fait le compte : «35 parlementaires, 12 premiers fédéraux, 8 présidents de conseil généraux, plus de 50 maires...» Et le député du Doubs, après la présentation du produit, de passer au marketing politique : «Nous ne sommes pas en position de quémander. Nous sommes plutôt désirables pour les autres.»

Dimanche, 12 h 30, Delanoë, «un ami» en campagne

Il est venu «en ami». et il ne fallait voir dans ce dimanche à la campagne, à la fête de la rose d’Avallon (Yonne), «aucun lien avec l’actualité du PS». En bras de chemise, Bertrand Delanoë enchaîne les dédicaces, fait le tour des stands, balaie l’étiquette parisienne qu’on veut lui coller, «qui consiste à dire : Delanoë, sorti du périph, il ne sait pas ce qui se passe». Fin de la séquence Carpe diem. La contribution des delanoïstes, «Clarté, créativité, courage», avec pour sous-titre «choisir maintenant pour agir demain», doit être mise en ligne aujourd’hui. Le maire de Paris en a brossé les grandes lignes : supprimer le paquet fiscal pour injecter 3 % du PIB dans la recherche , taxer les stock-options, faire le ménage dans les niches fiscales, rendre «indissociables les termes socialiste et écologiste». Tout en assurant n’avoir «de sentiments agressifs envers personne», il a distribué des mises en garde. Aux signataires de «contributions régionales : il ne faut pas revenir à l’avant Epinay, quand les barons régionaux trouvaient plus simple de se contenter de gagner des élections locales». Et à ceux tentés de flirter avec le Modem : «Je propose que le PS refuse des alliances à géométrie variable avec des partis qui se disent de droite et de gauche.» Après une mise au point sur le terme «libéral», Delanoë, caustique à l’adresse des prétendants au poste de premier secrétaire : «Ils ne veulent pas de libéralisme philosophique, mais qu’est ce qu’ils aiment le libéralisme individuel !»
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2 juin 2008 1 02 /06 /juin /2008 10:14
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20 mai 2008 2 20 /05 /mai /2008 13:53
... adoptés sur propositions des sectionspar le conseil fédéral du Val d'Oise

Lundi 19 mai 2008 – LCR des Chênes, Cergy


en bleu les ajouts, en rouge barré les suppressions...


ART. 10 La volonté des socialistes est de contribuer à faire de la France un pays ouvert, respecté dans le monde, oeuvrant pour la paix, les droits de l’Homme et le développement durable. La France est, de par son histoire, à la fois, singulière et universaliste, elle doit être fidèle à ce double héritage. Elle doit respecter tous ceux qui vivent sur son territoire en combattant toutes les discriminations. Les socialistes s'engagent résolument pour le droit de vote des étrangers non communautaires aux élections locales.


ART. 13 Le Parti socialiste est un parti réformiste. Le Parti socialiste est un parti de rassemblement, un parti réformiste. Il met la réforme au service des espérances révolutionnaires que sont la Liberté, l'Égalité et la Fraternité. Il s’inscrit ainsi dans la démarche historique du socialisme démocratique. Il porte un projet de transformation sociale radicale. Il sait que celle-ci ne se décrète pas, qu'elle résulte d'une volonté collective forte assumée dans le temps, prenant en compte l'idéal, les réalités et l'histoire. Le Parti socialiste veut contribuer à changer la vie avec la société et par la société, par la loi et le contrat. Il ne considère jamais les rapports de forces d'un moment comme figés ou indépassables. Il entend lutter contre tous les déterminismes sociaux, source d'injustices et d'inégalités.


ART. 16 Le Parti socialiste est attaché aux grands principes de la Justice. Celle-ci est une valeur et une institution. Elle est garante de la réalité des droits de chacun et une institution dont l'indépendance doit être garantie. Elle doit être accessible et égale pour tous. Elle a pour vocation non seulement de sanctionner mais aussi d’aider à la réhabilitation et à la réinsertion dans la société.


ART. 17 Le Parti socialiste est un parti européen qui agit dans l'Union européenne, qu'il a non seulement voulue, mais, en partie, conçue et fondée. Il revendique le choix historique de l'Union européenne et de la construction d'une Europe politique et fédérale. Pour les socialistes, celle-ci doit avoir pour mission, par ses politiques communes, d'assurer la paix sur le continent et d'y contribuer dans le monde, de favoriser une croissance forte et durable et le progrès social, de promouvoir la créativité et la diversité culturelle, d'aider à relever les défis planétaires par l'exemple d'association qu'elle offre. Membre du Parti socialiste européen, le Parti socialiste entend tout mettre en oeuvre pour le renforcer afin que soit porté un message socialiste en Europe.


ART. 19 Le Parti socialiste est un parti populaire ancré dans le monde du travail. Il est le produit des combats politiques et des luttes sociales menés tout au long des XIXe et XXe siècles. Il est particulièrement attentif aux intérêts des salariés et au développement de toutes leurs capacités d’action. Il entend exprimer l'intérêt général du peuple français.

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14 mai 2008 3 14 /05 /mai /2008 09:40

Déclaration de principe du PS

Analyse


1) Le processus de modification de la déclaration de principes

Le BN du 22 avril a approuvé la nouvelle déclaration de principes élaborée consensuellement par une commission rassemblant toutes les sensibilités de notre parti. Lors du BN il a été décidé d’intégrer les remarques des membres de la direction du parti à partir du moment où elles ne dénaturaient pas le texte et rompre l’équilibre atteint collectivement. Le BN a décidé d’adresser le texte aux fédérations en leur demandant de consacrer une journée de travail fédérale sur ce texte. Il est demandé aux fédérations d’adopter la même méthode qu’au niveau national et de ne faire remonter au national que les amendements qui auront recueilli un consensus ou un très large accord des sensibilités de leur fédération. Une circulaire nationale sera adressée en ce sens aux fédérations. La commission nationale se réunira à nouveau une quinzaine de jours avant la convention nationale de juin pour prendre en compte le travail des fédérations. Une fois le texte adopté par la convention nationale celui-ci sera renvoyé au congrès du PS qui est le seul à même de pouvoir modifier la déclaration de principes.


2) Que penser de la nouvelle déclaration de principes ?

Le texte présenté au BN, issu du fruit du travail de la commission est donc sensiblement différent du projet initialement présenté par Alain Bergougnoux. Et pour cause, nous avons fait substantiellement évoluer le texte.

Par exemple, (art 17) le texte intègre la volonté des socialistes de bâtir une Europe politique qui prenne toute sa place dans le monde, à la place de la construction d’une fédération d’Etats-nations indéfinie, la notion d’égalité y est affirmée (art 2) alors qu’il était proposé un concept d’égalité réelle des chances développé par les sociaux-libéraux, dans le préambule la référence à la philosophie des Lumières y a été rajoutée…

Bien évidemment ce texte ne nous satisfait pas entièrement, notamment l’article concernant notre rapport à la construction européenne que nous avons pourtant fait modifier en y intégrant la nécessité de la construction politique de l’Europe. Mais, il ne pouvait pas en être autrement compte tenu de l’état du parti. Pourtant cette déclaration de principes a une vertu, celle de rendre possible la cohabitation des différentes sensibilités du PS, et à terme de la gauche au sein de notre formation politique. Contrairement à ce qu’en rapporte la presse elle n’acte aucun tournant idéologique de notre parti. Elle retranscrit avec des mots différents et actualisés des principes fondamentaux du socialisme français. A titre d’exemple, si elle ne parle plus de mettre les moyens du réformisme au service des espérances révolutionnaires, elle n’en indique pas moins que le PS est un parti réformiste qui se prononce pour une transformation sociale radicale.


L’essentiel y est :

Nous assumons notre filiation historique avec les grands combats du mouvement ouvrier et du mouvement socialiste (préambule)


Le but du socialisme demeure l’émancipation de la personne humaine tout en y intégrant l’indispensable combat pour la sauvegarde de la planète (article 1)


L’égalité est au cœur de notre idéal et ne peut être atteinte à partir du fonctionnement spontané de l’économie et de la société (article 2) et le progrès est une valeur fondamentale des socialistes (article 4)


La démocratie politique n’est pas dissociable de la démocratie sociale (article 5)


Les socialistes portent une critique historique du capitalisme qui les conduit à privilégier une économie mixte où certains domaines de l’activité ne peuvent relever du fonctionnement du marché quand ils concernent les droits essentiels (article 6)


La création durable et la redistribution des richesses sont un enjeu majeur de l’action politique (article 6)


[Les socialistes] pensent que les politiques participant aux enjeux environnementaux doivent être coordonnées par la puissance publique garante du long terme et de l’intérêt général. (article 6)


Les socialistes combattent pour une société nouvelle dépassant les contradictions du capitalisme et faisant toute sa place au secteur non marchand (article 7)


La centralité du travail est réaffirmée tout comme son lien avec l’aspiration à la conquête d’un temps libéré indispensable à l’émancipation de la personne humaine (article 7)


Primauté de l’Etat social, primauté de l’investissement productif sur la rente, protection contre les risques sociaux, Redistribution assumée et fonction émancipatrice de l’Etat moderne pour la personne humaine (article 8)


Le PS est un parti républicain qui œuvre pour le progrès social (article 11)


Le PS est un parti laïque (article 12)


Le PS est un parti internationaliste qui combat les oppressions et les exploitations dont sont victimes les hommes et les peuples et qui agit pour le développement des pays du sud. (Article 18)

Le PS veut rassembler toutes les cultures de la gauche. Il ne se résigne pas aux divisions de l’histoire. Organisant en son sein depuis toujours un libre débat, il appelle tous les hommes et les femmes qui partagent ses valeurs à rejoindre ce combat (article 21)


Au final nous avons une déclaration de principes qui maintient la singularité de la doctrine socialiste française au regard de l’évolution inquiétante du reste de la social-démocratie européenne.

Mais, une déclaration de principes reste une déclaration de principes. Elle ne règle pas en soi le débat essentiel d’orientation politique qui demeure l’enjeu des congrès du PS. Simplement, nous évitons de nous diviser sur des débats principiels qui masquent les vrais enjeux.


Pascal Cherki et Roberto Romero, membres de la Commission rénovation pour le NPS.

 

Vous trouverez ici le texte intégral du projet de déclaration de principes

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21 avril 2008 1 21 /04 /avril /2008 10:15
RÉAMBULE

Le Parti socialiste plonge ses racines dans la tradition de l'humanisme et dans la philosophie des Lumières. Il fait siennes les valeurs de liberté, d'égalité, de fraternité, proclamées par la Révolution française. Il est né de la rencontre entre une pensée critique, riche et diverse, et l'action du mouvement ouvrier qui, pendant deux siècles, ont porté une contestation de l'organisation sociale façonnée par le capitalisme, et ont défendu le projet d'une société solidaire dont tous les membres jouissent des mêmes libertés et des mêmes droits. Il revendique le souvenir de la Commune, l'héritage de la République et de son œuvre démocratique, des grandes conquêtes sociales du Front populaire, de la Libération, de mai 1981 et des gouvernements de gauche qui se sont succédé. Il participe des grands combats politiques et intellectuels pour la liberté de l'homme, de l'Affaire Dreyfus à l'abolition de la peine de mort.

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Ces ambitions sont plus que jamais d'actualité. Pour les socialistes, l'être humain est un être doué de raison, libre, un être social qui grandit de sa relation aux autres, ouvert à toutes les potentialités. C'est pour cela que les conditions dans lesquelles il vit sont essentielles. Bâtir un monde nouveau et meilleur, obéissant à la dignité de l'homme et assurant la sauvegarde de la planète, est la tâche première des socialistes, celle qui motive un engagement renouvelé pour le progrès au fil des générations, par-delà les moyens mis en œuvre, qui, eux, se formulent différemment dans le temps selon les enjeux et les problèmes.

Le socialisme démocratique veut être une explication du monde, une pédagogie de l'action, un avenir pour l'humanité. Sa nature est "d'aller à l'idéal et de comprendre le réel ", d'inventer le futur et de travailler dans le présent, d'assumer les tensions et les contradictions qui en résultent et font la vie humaine.

1 – NOS FINALITÉS FONDAMENTALES

ART. 1 Etre socialiste, c'est ne pas se satisfaire du monde tel qu'il est. L'idée socialiste relève, à la fois, d'une révolte contre les injustices et de l'espérance pour une vie meilleure. Le but de l'action socialiste est l'émancipation complète de la personne humaine et la sauvegarde de la planète.

ART. 2 L'égalité est au cœur de notre idéal. Cette quête n'a de sens que par et pour les libertés. Egalité et liberté sont indissociables. Aux injustices et aux violences du monde, l'idée socialiste oppose un engagement pour une humanité libre, juste, solidaire et respectueuse de la nature. Elle porte un message universel, dès lors qu'il s'agit de défendre les droits fondamentaux de chacun et de tous. Pour les socialistes, ces objectifs ne peuvent être atteints à partir du fonctionnement spontané de l'économie et de la société. La redistribution permanente des ressources et des richesses est nécessaire pour donner une réalité à l'égalité des droits, offrir à chacun les chances de conduire sa vie, et réduire les écarts de conditions.

ART. 3 Le développement durable doit permettre de répondre aux besoins du présent, sans compromettre l'avenir des générations nouvelles. Les finalités du socialisme démocratique, l'émancipation humaine, portent pleinement la volonté de préserver notre planète aujourd'hui menacée, de protéger et de renouveler les ressources naturelles, de promouvoir la qualité de l'environnement. Cette nécessité demande des réponses qui ne privilégient pas la rentabilité immédiate, concilient les intérêts particuliers et l'intérêt général, le développement et l'écosystème. Conscients de l'étroite interaction des activités humaines et des écosystèmes, les socialistes inscrivent la prise en compte de la planète au même rang de leurs finalités fondamentales que la promotion du progrès des sociétés humaines et la satisfaction équitable de leurs besoins.

ART. 4 Le progrès, synonyme d'amélioration de la vie humaine, est une valeur fondamentale pour les socialistes. Ils pensent que l'exercice de la raison doit être accessible à tous, acceptable par tous, applicable à tout. Ils promeuvent la connaissance, l'éducation, la recherche, la culture. Ils veulent mettre les avancées scientifiques et technologiques au service des hommes et de la planète. L'expansion technologique, le développement des nano et biotechnologies, l'ingénierie génétique posent des questions essentielles pour l'avenir de l'humanité. Le mérite du principe de précaution est de permettre de faire des choix collectifs, à travers l'arbitrage des choix politiques, qui subordonnent l'acceptabilité des risques, inséparables du développement de la science, à l'utilité des innovations et à la légitimité de leur utilisation. Le progrès économique et social ne peut plus être apprécié à l'aune de la seule croissance de la production marchande, mais doit l'être à l'aide des indicateurs reflétant la qualité effective des conditions d'existence et de travail des individus.

ART. 5 La démocratie représente, à la fois, une fin et un moyen. Elle incarne une valeur et un combat universels. Elle conditionne la nature même de l'action socialiste. Elle ne se résume pas à une méthode. Etre socialiste, c'est penser que les hommes et les femmes décidés à agir ensemble peuvent influer sur l'évolution de leur vie, de leur société et du monde. Notre socialisme est une conception et une pratique de la citoyenneté dans tous les domaines et sous toutes ses formes. Démocratie politique et démocratie sociale, démocratie représentative et démocratie participative forment un tout pour permettre la délibération et la décision collectives.

II – NOS OBJECTIFS POUR LE XXIE SIÈCLE 

ART. 6 Les socialistes portent une critique historique du capitalisme, créateur d'inégalités, porteur d'irrationalité, facteur de crises, qui demeure d'actualité à l'âge d'une mondialisation dominée par le capitalisme financier.

Les socialistes sont partisans d'une économie sociale et écologique de marché, une économie de marché régulée par la puissance publique, ainsi que par les partenaires sociaux. Le système voulu par les socialistes est une économie mixte, combinant un secteur privé dynamique, des services publics de qualité, un tiers secteur d'économie sociale.

Les socialistes affirment que certains domaines de l'activité ne peuvent relever du fonctionnement du marché quand ils concernent des droits essentiels. Les socialistes font de la création durable et de la redistribution des richesses un enjeu majeur de l'action politique. Ils pensent que les politiques participant aux enjeux environnementaux doivent être coordonnées par la puissance publique, garante du long terme et de l'intérêt général.

ART. 7 Les socialistes défendent un modèle de développement durable qui conjugue la croissance, l'innovation technologique, l'impératif écologique, la création d'emplois, la protection sociale. Les socialistes se préoccupent non seulement de la quantité des richesses produites et de leur distribution, mais aussi de la manière de les produire et du contenu de la production.

C'est une société nouvelle, qui dépasse les contradictions du capitalisme, faisant toute sa place au secteur non marchand, que les socialistes veulent bâtir. Le travail humain est un enjeu fondamental, c'est un moyen individuel et collectif d'insertion, de reconnaissance, d'émancipation. Les socialistes refusent une société duale où certains tireraient leurs revenus de l'emploi et d'autres seraient enfermés dans l'assistance. La qualité de l'emploi est un objectif fondamental qui suppose une rémunération juste, des droits garantis et respectés, un accès à la formation tout au long de la vie favorisant la promotion professionnelle et sociale. Le travail doit aller de pair avec un mode de vie qui donne du temps libre, l'accès à la culture et au sport, offrant à chacun de construire sa vie et la possibilité de participer à la vie publique.

ART. 8 Une tâche tout aussi importante est de réactualiser ce qui est l'apport propre du socialisme démocratique dans le siècle dernier, l'Etat social, qui permet aux réponses collectives de satisfaire les besoins individuels dans leur diversité. Celui-ci privilégie d'abord l'investissement productif au détriment de la rente. Il assure ensuite une protection contre les risques sociaux. Il repose sur une redistribution assumée. Il doit garantir, pour tous, la sécurité des personnes et des biens, sans laquelle il n'y a pas de liberté réelle. La régulation est également un des rôles majeurs de l'Etat pour concilier l'économie de marché, la démocratie et la cohésion sociale. Enfin, l'Etat moderne doit être un Etat qui investit et émancipe en privilégiant l'éducation, la recherche, l'innovation, la culture.

ART.9 Lutter pour la paix, la sécurité collective et le codéveloppement correspond à la vocation internationaliste des socialistes. C'est notre horizon pour le siècle qui commence. Le combat pour une communauté internationale pacifique est indissociable de la défense des droits de l'homme. Il demande également de reconnaître les intérêts propres des Etats et des peuples, de travailler à dégager les intérêts communs pour construire un monde équilibré, juste et sûr. Il exige aussi un double effort pour conforter et réformer les institutions internationales. Nous avons besoin pour ce faire du renforcement des Nations unies et du poids de l'Union européenne et de sa détermination.

ART. 10 La volonté des socialistes est de contribuer à faire de la France un pays ouvert, respecté dans le monde, œuvrant pour la paix, les droits de l'homme et le développement durable. La France est, de par son histoire, à la fois singulière et universaliste, elle doit être fidèle à ce double héritage. Elle doit respecter tous ceux qui vivent sur son territoire en combattant toutes les discriminations.

III – NOTRE PARTI SOCIALISTE

ART. 11 Le Parti socialiste est un parti républicain. Il œuvre pour le progrès social. Il s'organise au service de l'engagement citoyen. Il fait siennes les valeurs de la République, la liberté, l'égalité, la fraternité. Il combat pour la séparation des pouvoirs, garantie d'un régime de responsabilité politique. Il défend le pluralisme et l'indépendance de l'information dans les médias. Il ne considère pas la nation comme une juxtaposition de communautés, mais comme un contrat entre citoyens libres et responsables, respectueux des droits de toutes celles et de tous ceux qui vivent sur son territoire, attentif à ce que chacun accomplisse aussi ses devoirs vis-à-vis de la collectivité.

ART. 12 Le Parti socialiste est un parti laïque. Il défend la séparation des Eglises et de l'Etat. Il veille au respect de la liberté de conscience. La laïcité est plus qu'un principe de tolérance, elle est un combat contre tous les fondamentalismes et tous les intégrismes. Elle entend promouvoir et organiser un espace commun, prenant en compte les diversités culturelles et religieuses, dès lors qu'elles ne sont pas un obstacle pour la liberté de chacun et de tous. La laïcité est une condition de notre vivre ensemble.

ART. 13 Le Parti socialiste est un parti réformiste. Il porte un projet de transformation sociale radicale. Il sait que celle-ci ne se décrète pas, qu'elle résulte d'une volonté collective forte assumée dans le temps, prenant en compte l'idéal, les réalités et l'histoire. Le Parti socialiste veut contribuer à changer la vie avec la société et par la société, par la loi et le contrat. Il ne considère jamais les rapports de forces d'un moment comme figés ou indépassables. Il entend lutter contre tous les déterminismes sociaux, source d'injustices et d'inégalités.

ART. 14 Le Parti socialiste est un parti décentralisateur. Il met le respect de la diversité, des territoires, au cœur de ses valeurs. Il veut allier la présence d'un Etat régulateur et garant de l'équilibre – y compris financier – entre les territoires à une démocratie locale vivante et innovante.

ART. 15 Le Parti socialiste est attaché aux grands principes de la justice. Celle-ci est une valeur et une institution. Elle est garante de la réalité des droits de chacun. Elle doit être accessible et égale pour tous. Elle a pour vocation non seulement de sanctionner, mais aussi d'aider à la réhabilitation et à la réinsertion dans la société.

ART. 16 Le Parti socialiste met la culture au centre de ses valeurs. Celle-ci permet, à la fois, de rassembler et de libérer. Face au danger d'une civilisation par trop uniformisée et marchandisée, la culture, avec l'apport irremplaçable des artistes, contribue à construire un monde fondé sur la diversité, le dialogue, l'ouverture. L'accès à la culture pour tous et la démocratisation des pratiques culturelles sont notre objectif.

ART. 17 Le Parti socialiste est un parti européen qui agit dans l'Union européenne, qu'il a non seulement voulue, mais, en partie, conçue et fondée. Il revendique le choix historique de l'Union européenne et de la construction d'une Europe politique. Pour les socialistes, celle-ci doit avoir pour mission, par ses politiques communes, d'assurer la paix sur le continent et d'y contribuer dans le monde, de favoriser une croissance forte et durable et le progrès social, de promouvoir la créativité et la diversité culturelle, d'aider à relever les défis planétaires par l'exemple d'association qu'elle offre. Membre du Parti socialiste européen, le Parti socialiste entend tout mettre en œuvre pour le renforcer afin que soit porté un message socialiste en Europe.

ART. 18 Le Parti socialiste est un parti internationaliste. Il condamne toutes les oppressions et exploitations dont sont victimes les hommes et les peuples, quelles qu'en soient les origines et les causes. Il agit pour le développement des pays du Sud. Il combat la xénophobie, le racisme et l'antisémitisme sous toutes leurs formes. Il milite pour un ordre international juste et respecté, pour une coopération entre les peuples. Il défend le rôle de l'ONU et des institutions internationales. Il souhaite que l'Internationale socialiste, de forum international pour les partis et les forces progressistes qu'elle tend à être aujourd'hui, devienne un véritable mouvement progressiste et internationaliste

ART. 19 Le Parti socialiste est un parti populaire ancré dans le monde du travail. Il est le produit des combats politiques et des luttes sociales menés tout au long des XIXe et XXe siècles. Il entend exprimer l'intérêt général du peuple français.

ART. 20 Le Parti socialiste est un parti démocratique. Il fait de la parité entre les hommes et les femmes un principe. Il respecte chacun de ses adhérents. Il organise un débat politique transparent et ouvert. Il veille à la diversification des responsabilités partisanes et électives à tous les niveaux. Il prend en compte, dans un dialogue permanent, les forces et les mouvements de la société civile, en particulier les syndicats, les associations, les organisations non gouvernementales… Le Parti socialiste est un parti qui défend une éthique politique dans l'engagement militant. Il repose sur une adhésion volontaire qui demande que les décisions, les textes et les règles, délibérés et adoptés en commun, soient respectés.

ART. 21 Le Parti socialiste veut rassembler toutes les cultures de la gauche. Il ne se résigne pas aux divisions de l'histoire. Organisant en son sein depuis toujours un libre débat, il appelle tous les hommes et toutes les femmes qui partagent ses valeurs à rejoindre ce combat.
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