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13 février 2015 5 13 /02 /février /2015 11:01
10940594 10206111962866413 5770555998278677983 nLe résultat des élections grecques a ouvert la voie au changement en Europe. Après des années d’austérité inefficace et une politique économique qui n’a cessé d’aggraver la situation politique et sociale, nous considérons que les demandes exprimées par la Grèce peuvent aider le continent à changer le cours des choses.

Ces dernières années, La Grèce a fait l’objet de décisions inadaptées qui se sont traduites par une série d’échecs successifs retentissants. Ces politiques ont amené la zone euro au bord du gouffre et exclu plusieurs millions d’Européens de notre projet commun.

La crise sociale et humanitaire à laquelle est confronté notre continent est sans précédent en Europe: pauvreté qui explose, chômage endémique et coupes budgétaires massives dans les services publics de base. La Grèce a perdu plus de 25% de son Produit Intérieur Brut (PIB) et plusieurs milliers de personnes ne peuvent satisfaire à leurs besoins essentiels.

Dans ce contexte, l’Europe, ses institutions et ses Etats membres ne peuvent continuer à se cacher honteusement derrière le programme de la troïka qui s’est soldé par un échec et n’a atteint aucun de ses objectifs. Certaines voix en Europe essaient de nous faire croire que la Grèce serait le problème, alors que le chômage, les inégalités sociales et la question de la dette sont les vrais défis à relever pour l’Union européenne.

Les institutions européennes et les gouvernements nationaux sont actuellement confrontés au résultat de réponses inadéquates apportées à la crise économique la plus grave depuis celle de 1929. Or les politiques menées ont accru les inégalités et mis en danger le projet européen.

La Grèce lance un appel au sursaut à l’Europe entière.

C’est pourquoi nous estimons que la solidarité doit prévaloir et que tous les efforts doivent être entrepris pour parvenir à un accord avec le gouvernement Grec afin de mettre un terme aux errements qui ont conduit à la situation catastrophique du pays. Toute l’Europe profiterait de ce changement politique.

La Grèce est aujourd’hui notre chance de replacer les citoyens au cœur du projet européen en repositionnant la dignité humaine au centre de nos politiques tout en apportant des réponses concrètes et crédibles aux problèmes qui nous sont posés.

Les menaces proférées ces derniers jours à l’encontre du gouvernement Grec ne sont pas acceptables : les institutions européennes doivent respecter le résultat des dernières élections et entamer des négociations constructives avec le gouvernement nouvellement élu.

La Grèce doit pouvoir bénéficier d’un allègement de sa dette publique pour faire face à la crise humanitaire qui sévit actuellement, à travers une réduction des objectifs assignés en termes de surplus de son solde budgétaire primaire et une restructuration de sa dette. Nous appelons les gouvernements et les institutions européennes à s’engager en faveur d’un accord rapide avec le gouvernement Grec afin de permettre au pays d’assumer ses besoins financiers immédiats avant d’envisager dans un second temps les modalités d’un accord plus global.

Les jours à venir s’avéreront cruciaux, nous demandons aux dirigeants européens de garantir l’avenir de la Grèce au sein de la famille européenne en respectant pleinement la démocratie, la justice sociale et la solidarité. Nous n’avons pas le droit à l’échec : la survie du projet européen est en jeu.

La Grèce offre une opportunité démocratique et sociale à l’Europe. Nous appelons les responsables européens à saisir cette chance en tournant définitivement le dos aux erreurs passées et à l’impasse de l’austérité.

Premières signatures

  • Marina Albiol (GUE/NGL, ES)
  • Guillaume Balas (S&D, FR)
  • Sergio Cofferati (S&D, IT)
  • Pablo Iglesias (GUE/NGL, ES)
  • Eva Joly (Greens/Efa, FR)
  • Ska Keller (Greens/EFA, DE)
  • Edouard Martin, (S&D, FR)
  • Marisa Matias (GUE/NGL, PT)
  • Emmanuel Maurel (S&D, FR)
  • Liliana Rodrigues (S&D, PT)
  • Molly Scott Cato (Greens/EFA, UK)
  • Barbara Spinelli, (GUE/NGL, IT)
  • Marc Tarabella, (S&D, BE)
  • Ernest Urtasun (Greens/EFA, ES)
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26 janvier 2015 1 26 /01 /janvier /2015 11:02

10940594_10206111962866413_5770555998278677983_n.jpgLa victoire de Syrizaaux élections législatives grecques ce dimanche 25 janvier 2015 est incontestable. C'est une bonne nouvelle pour les Grecs, c'est une bonne nouvelle pour l'Europe, c'est un espoir pour tous ceux qui défendent une alternative aux politiques d'austérité.

Syrizadevrait pouvoir disposer d'une majorité de gauche. Le gouvernement Tsípras n'aura pas la tâche facile, les gouvernements précédents et la Troïkalaissent un pays exsangue et un peuple très durement affecté par des cures d'austérité ineptes. Syrizaa soulevé de grands espoirs dans un pays humilié et il faudra du temps et de l'énergie pour remonter la pente. Mais le nouveau gouvernement grec mérite notre aide pour réussir et pour que cette première défaite historique des tenants de l'austérité ordo-libérale résonne au-delà.

La Commission et les gouvernements européens doivent tenir compte du message politique adressé par le peuple grec. Il ne serait pas responsable de traiter le programme du nouveau gouvernement avec mépris et condescendance. Les principes de solidarité qui ont tant manqué au début de la crise doivent désormais prendre le dessus pour réduire le fardeau insupportable pour la Grèce ; au-delà, l'Union européenne ne peut pas ignorer plus longtemps la volonté populaire, sauf à accroître encore un peu plus la défiance entre les citoyens et la construction européenne.

La gauche française doit également tirer quelques enseignements de ce scrutin.

Si le PASOK s'est définitivement effondré, c'est qu'il a conduit et cautionné des politiques contraires à ses principes. Les politiques d'austérité accouchent de résultats contraires à ceux annoncés par leurs promoteurs et fracturent les sociétés auxquelles elles sont appliquées. Ainsi malgré la victoire de la gauche, l'extrême droite continue de progresser en Grèce.

 

En France, la gauche – face à un Front National en dynamique – doit se rassembler et elle pourra le faire à condition de s'accorder sur un programme qui pèse pour la réorientation de la construction européenne et tourne le dos aux vieilles recettes libéralesqui revienneen somme aux engagements qui lui ont donné la victoire en 2012.

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15 janvier 2015 4 15 /01 /janvier /2015 14:26

Retrouvez l'intervention d'Emmanuel Maurel hier en séance plénière au Parlement européen :
"Je m'interroge quand je lis dans le document final du Conseil qu'il faut accélérer les négociations pour le traité transatlantique entre les États-Unis et l'Europe. Pourquoi une telle précipitation au moment où se succèdent des études réalisées par des économistes et par des scientifiques qui montrent très clairement que les bénéfices économiques de ce traité pour l'Europe sont largement hypothétiques ? (...) je pose la question suivante : à force de vouloir aller très vite pour des raisons idéologiques, ne sommes-nous pas en train de menacer le projet européen et faut-il vraiment poursuivre cette fuite en avant ?"

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22 octobre 2014 3 22 /10 /octobre /2014 15:51

Emmanuel Maurel Le MondeLe Parlement européen a validé aujourd’hui en session plénière à Strasbourg la composition du collège des commissaires proposé par Jean-Claude Juncker et les attributions respectives de ses membres. Ce vote important, qui intervient à l’issue des auditions des commissaires désignés par les eurodéputés, marque l’entrée en fonction, le 1er novembre prochain, du nouvel exécutif européen. 

Comme une partie du groupe S&D, j’ai jugé qu’il ne m’était pas possible d’apporter ma voix à cette Commission.

Les interventions des commissaires désignés par M. Juncker devant les députés européens qui se sont succédées ces dernières semaines à Bruxelles n’ont pas permis de dissiper les fortes inquiétudes que l’on pouvait avoir sur les personnalités choisies par les 28 États mais aussi les portefeuilles qui leur ont été attribués par l’ancien Premier ministre luxembourgeois. On a vu souvent des commissaires désignés pour des responsabilités cruciales se réfugier dans les généralités sans répondre aux questions précises des élus. Enfin, il est impossible de passer sous le silence le choix très controversé de commissaires connus pour des engagements passés clairement contradictoires avec les valeurs de l’Union (le hongrois Navracsics) ou flirtant avec le conflit d’intérêt (l’espagnol Cañete).

Photo_plenierePEminEn ce qui concerne la commission INTA, l’audition de Cecilia Malmström a montré que la nouvelle équipe s’inscrit dans la continuité de la précédente. Cette conception presque naïve du libre-échange, forcément synonyme de croissance retrouvée et d’avenir radieux, laisse sceptique celles et ceux qui, comme moi, mesurent les menaces que certains accords commerciaux font peser sur l’industrie européenne et ses salariés.

Si la compétence de la commissaire suédoise n’est pas en cause, ses réponses montrent clairement que Juncker ne compte pas revenir sur le mécanisme de règlement des différends très contesté (ISDS) dans l’accord de libre-échange avec le Canada (CETA) et, même si sa position marque un progrès, elle reste ambiguë quant à son inclusion dans le traité transatlantique en cours de négociation avec les États-Unis.

Plus globalement, il me semble que la Commission Juncker ne tient pas compte des messages envoyés par les électeurs lors des dernières élections européennes. Si le style Juncker diffère de celui de Barroso, l’orientation politique du nouvel exécutif, en dépit des efforts louables des socialistes, reste imprégnée d’une idéologie qui a menée l’Europe dans une impasse économique et sociale

Certes, il y a la promesse faite par le nouveau Président d’un plan de 300 milliards d’euros d’investissement : mais, en l’état, rien n’indique que ce plan verra le jour. Le risque est que cette annonce rejoigne le cortège des promesses non tenues, des 120 milliards du “pacte de croissance” censé avoir été la contrepartie en 2012 de la ratification par la France du TSCG à la “garantie jeunesse” dont la mise en place avait été présentée en 2013 comme un instrument décisif de lutte contre le chômage des jeunes d’Europe.

Alors même qu’en réalité l’Union européenne reporte aujourd’hui le paiement de ses factures d’une année sur l’autre faute d’un budget suffisant pour faire face à ses engagements, ces hypothétiques 300 milliards ne pouvaient suffire à justifier un blanc-seing au collège de commissaires qui nous était présenté.

J’entends ceux qui disent “c’est mieux que si c’était pire”. Mais j’estime que ce n’est pas la réponse adaptée à l’urgence du moment.

C’est donc en cohérence avec mon vote contre Jean-Claude Juncker à la tête de la Commission en juillet dernier que je me suis prononcé.

Alors que l’enjeu de la législature 2014-2019 est bien de savoir si nous parvenons à redonner un sens au projet européen pour les citoyens des pays membres de l’UE, j’estime rester ainsi fidèle à mes engagements pris devant les électeurs. C’est en effet le programme socialiste de réorientation de la construction européenne qui m’a permis de devenir eurodéputé et je ne retrouve pas à l’heure actuelle l’objectif de relance économique et de justice sociale dans la feuille de route de la Commission Juncker.

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30 septembre 2014 2 30 /09 /septembre /2014 17:20

“Gains” chiffrés liés au TTIP, minerais de sang et matières premières: Emmanuel Maurel  (S&D, FR) échange avec la Commissaire désignée Cecilia Malmström, chargée du Commerce – Commission INTA du Commerce International – 29.09.2014 – Bruxelles.

Emmanuel Maurel : “Oui, Madame la Commissaire désignée, bonjour, ce qui est intéressant dans cette audition c’est que ça nous permet aussi de voir les évolutions possibles par rapport à la Commission précédente, et notamment par rapport à votre prédécesseur, qui a toujours fait preuve sur les questions du libre-échange d’une sorte de candeur un peu échevelée. Je me souviens notamment de la façon dont il défendait les arguments favorables au TTIP en disant: “Mais vous allez voir, à l’horizon 2025, ça va être 300 euros gagnés par européen !”. Et la question que j’ai envie de vous poser personnellement, c’est: est-ce que vous croyez à ce genre de chiffre sorti d’on ne sait où, apparemment les techniciens de la Commission ont beaucoup travaillé pour nous ressortir ça, ça c’est la première question.

Emmanuel_Maurel-audition-PE_Cecilia-Malmström-articleLa deuxième question, je reviens, parce que c’est quelque chose qui nous intéresse nous, groupe Social-Démocrate, sur cette histoire des conflits miniers, qui me paraît très importante [précédemment évoquée par Marie Arena (S&D, BE) sans réponse entièrement satisfaisante]. Vous avez botté en touche en disant: ça vous concerne vous, parlementaire, mais moi j’ai envie de savoir ce que vous vous pensez, est-ce que oui vous pensez qu’il faut imposer des mesures obligatoires aux entreprises européennes non seulement qui importent des minerais bruts, mais aussi à celles qui les commercialisent auprès des consommateurs sous forme de produits finis, est-ce que oui ou non vous êtes d’accord pour étendre à d’autres minerais, vous avez parlé des diamants mais il y a aussi le cuivre, les rubis, on pourra aussi parler à un moment du pétrole, et me lien notamment avec ce qui se passe, l’Etat Islamique en Irak. Bref, c’est quoi vos convictions par rapport à ça, et, ce qui nous intéresse nous, c’est: est-ce que ça va changer par rapport à votre prédécesseur ? Merci.”

© Frédérick Moulin 2014 – EU2014 – Tous droits réservés.

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29 juillet 2014 2 29 /07 /juillet /2014 13:37

Emmanuel Maurel interroge le Commissaire européen Karel De Gucht sur le secret et l’absence de transparence  du TiSA “Trade in Services Agreement” ou ACS “Accord sur le Commerce des Services”.

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21 juillet 2014 1 21 /07 /juillet /2014 14:31

1390661 10201999010448869 1924398699 nLa 8ème législature a commencé au Parlement européen avec l’entrée en fonction ce mois-ci  des députés élus le 25 mai dernier dans toute l’Union, parmi lesquels huit nouveaux entrants au sein de la Délégation socialiste française (DSF) du groupe Socialistes & Démocrates. La session inaugurale dans l’hémicycle de Strasbourg la semaine du 2 juillet fut essentiellement consacrée à l’élection des membres du bureau du Parlement, vice-présidents et questeurs, et à l’organisation interne de chaque groupe politique.

 

 

10450807_groupe_S&D_76401_n
Martin Schulz a ainsi été réélu mardi 1er juillet dès le premier tour de scrutin à la présidence de notre assemblée pour deux ans et demi. Ce sont ensuite les postes de vice-présidents et questeurs du Parlement qui ont fait l’objet d’une série de vote. Il faut noter la présence de notre camarade de la DSF Sylvie Guillaume parmi les nouveaux vice-présidents du Parlement.

Les résultats électoraux ayant fait des membres du Parti démocrate italien la première délégation parmi les socialistes et sociaux-démocrates, c’est le député Gianni Pittella qui a pris la tête du groupe S&D à l’issue d’un vote unanime. J’ai eu également l’occasion de féliciter Isabelle Thomas qui conduisait la liste socialiste dans l’Ouest et a pour sa part été élue au poste important de vice-présidente du groupe, en charge notamment de la politique budgétaire.

Cette première session a surtout été le moment des prises de contact et des discussions informelles préalables à la constitution des commissions parlementaires. Néanmoins, on y a perçu un nouveau climat dans une enceinte habituée au consensus avec les germes d’une véritable repolitisation du Parlement européen.

10464142_session_inaugurale_823834_nConfrontés à la poussée électorale des adversaires de la construction européenne et à la responsabilité de valider le choix du président de la Commission désigné par le Conseil, les députés européens de cette nouvelle législature ont en effet une lourde responsabilité.

Un Parlement qui entérinerait la poursuite d’une politique d’austérité à peine atténuée contribuerait à emmener l’UE dans une impasse démocratique. Au contraire, si forts de notre légitimité démocratique nous parvenons à imposer une réorientation et une forme de relance par l’investissement à l’échelle européenne, je considère que nous jouerons notre rôle.

La semaine suivante a été largement occupée par la mise en place à Bruxelles des commissions parlementaires et l’élection de leurs responsables. J’ai choisi pour ma part de siéger au sein de la commission commerce international (INTA), cette dernière étant particulièrement stratégique puisque c’est elle qui aura notamment à suivre la négociation du traité de libre-échange transatlantique. Fidèle à la position définie majoritairement par les militants socialistes lors de la convention Europe en juin 2013, je demeure pour ma part extrêmement réservé sur l’opportunité de cet accord et l’opacité qui a entouré jusqu’à maintenant les négociations.

Je suis également membre de la commission en charge des affaires économiques et monétaires (ECON), dans laquelle j’ai notamment fait partie des députés qui ont auditionné lundi 14 juillet à Strasbourg le président de la Banque centrale européenne Mario Draghi sur ses orientations de politique monétaire.

Les groupes politiques du Parlement ont successivement écouté Jean-Claude Juncker en vue du vote sur sa candidature présentée par le Conseil européen à la présidence de la Commission. Le candidat du PPE durant les élections européennes a su certes faire preuve d’habileté en envoyant lors de son passage devant le groupe S&D mardi 8 juillet des messages (restés très généraux) dans le sens d’un meilleur équilibre entre rigueur budgétaire et investissement. Pour autant, chaque groupe a entendu de son côté plus ou moins ce qu’il souhaitait entendre lors de cet exercice…

IMG_2407J’ai été pour ma part convaincu qu’il ne m’était pas possible d’apporter ma voix à M. Juncker. Après avoir fait campagne pendant des mois en le présentant comme l’homme des paradis fiscaux, symbole de la vieille garde de la droite européenne, j’aurais été incapable de justifier un vote en sa faveur auprès des électeurs qui nous ont fait confiance sur la base du projet du PSE.

J’ai entendu l’argument institutionnel et démocratique considérant que la tête de liste du parti arrivé en tête lors des élections européennes devait être désigné président de la Commission. Mais nos désaccords programmatiques avec M. Juncker sont significatifs et aucun compromis comparable à un accord de coalition n’a été trouvé avec lui. De plus, la ratification de sa candidature risque d’accréditer l’idée d’une indifférenciation droite-gauche dans les institutions européennes comme à l’échelle nationale.

C’est en étant cohérent avec le message que nous avons porté lors de la campagne que les socialistes et sociaux-démocrates européens se donneront les moyens de reconquérir leur électorat. Ce message est incompatible avec le programme politique libéral de Jean-Claude Juncker et c’est pourquoi j’ai voté contre sa candidature mardi 15 juillet à Strasbourg.

Outre cette ratification par le Parlement du choix du président de la Commission, cette deuxième session plénière qui précède la pause estivale a été marquée par un débat autour du traité de libre-échange transatlantique (TTIP ou TAFTA).

J’ai pris la parole dans cette discussion en séance parmi les intervenants du groupe S&D pour faire part de mes doutes quant aux bienfaits du libre-échange généralisé pour la croissance et l’emploi. Les bénéfices escomptés du TTIP tels que les présente la Commission demeurent très hypothétiques tandis que les risques sociaux, sanitaires et environnementaux sont, eux, nombreux et certains.

Comme de nombreux collègues, j’ai souligné la nécessité de mettre fin au secret qui entoure les négociations pour rendre accessibles au public l’ensemble des documents concernés. De plus, j’ai affirmé le refus des socialistes de voir introduit par ce traité un mécanisme de règlement des différends qui soumettrait les décisions étatiques à des arbitrages privés (mécanisme investor-state dispute settlement ou ISDS).

Je n’oublie pas non plus les risques de l’Accord sur le commerce des services ou TISA, négocié en secret notamment entre les États-Unis et l’UE et censé rentrer en application en 2015. Ce nouvel accord commercial visant à renforcer la libéralisation des services mettrait en danger nos services publics y compris dans des secteurs vitaux pour nos concitoyens comme l’énergie et l’eau.

En tant que membre de la commission commerce international du Parlement, j’entends bien continuer à faire preuve de la plus grande vigilance dans ce domaine, en cohérence avec le mandat qui m’a été donné par les électeurs en mai dernier.

Emmanuel Maurel

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6 juin 2014 5 06 /06 /juin /2014 21:29
Effectuer un tournant vers la gauche semble une priorité pour les eurodéputés socialistes
La délégation socialiste d'eurodéputés veut consulter le reste de la gauche européenne. Comme les nombreux « frondeurs » du PS, elle tente de remettre le cap à gauche.

L’opposition au gouvernement français qui s’est formée au sein même du Parti socialiste a le vent en poupe. Elle pourrait atteindre le Parlement européen. La délégation de 13 eurodéputés socialistes demande au bureau national du PS qui se réunira le 10 juin de se mobiliser via une déclaration proposant une consultation du reste de la gauche européenne.

La délégation a déjà discuté de la présidence de la future Commission européenne. Alors que l’Élysée répète haut et fort que le processus démocratique doit l’emporter, et soutient donc la candidature de Jean-Claude Juncker, les eurodéputés réclament une consultation des autres forces de gauche au Parlement européen afin d’identifier les points d'accord potentiels.

"Le Conseil ne doit pas se comporter en congrès de Vienne"

« Nous avons fait campagne en disant que le parti qui serait majoritaire au Parlement européen deviendrait le président de la Commission. Or le Conseil a désigné Van Rampuy plutôt que Jean-Claude Juncker pour mener des consultations pour former une majorité. Il ne faudrait pas que le Conseil européen se comporte en Congrès de Vienne, parce que dans ce cas il sera responsable du blocage des institutions » prévient Pervenche Berès, présidente de la délégation des socialistes français au Parlement européen.  

Les eurodéputés estiment que le jeu est nettement plus ouvert qu’il n’y parait. D'autant que l’élection provisoire de Martin Schulz à la tête des sociaux-démocrates du Parlement européen, le 18 juin prochain, semble désormais acquise. Or le candidat connaît bien les forces en présence des 28 pays.

Tenter une majorité de gauche au Parlement européen

Certains vont même plus loin, et ne veulent voter pour Jean-Claude Juncker sous aucun prétexte à l’heure actuelle. « Nos électeurs ne comprendraient pas, nous ne pouvons pas négocier directement avec le PPE alors que nous avons fait campagne contre le néo-libéralisme » s’insurge l'eurodéputé Guillaume Balas, qui estime qu’il faut en priorité tenter de former une majorité de gauche au Parlement européen.

Les Verts (52) la gauche radicale (45) et les sociaux-démocrates (190) représentent un total de 287 eurodéputés, soit loin des 376 de majorité absolue qui sont en théorie nécessaire. Mais malgré ses 221 sièges, le Parti populaire européen est très isolé. Le fait que les Vrais finlandais et le parti populaire danois aient rejoint le groupe des Conservateurs et Réformistes européens des Tories britanniques compromet tout accord potentiel avec eux. Les centristes sont également hésitants.

« La réorientation de l’Europe, nous devons tenter de le faire ! Si la gauche n’arrive pas à former une majorité, ce qui est possible, alors je plaiderai pour que nous restions une force d’opposition » avance de son côté Guillaume Balas.

Une position qui tranche nettement avec les petites habitudes de Strasbourg. Le Parti socialiste européen s’est régulièrement, comme lors de la dernière législature, allié à la droite du PPE dans le cadre d’une coalition, en se répartissant ensuite à la fois les postes clés du Parlement européen, comme les commissions, et en divisant même le poste de la présidence du Parlement en deux. C’est ainsi que Martin Schulz l’a eu durant 2,5 ans.

Mais « le monde d’avant est terminé. On ne peut plus rester « entre soi » au Parlement européen. Aujourd’hui nous avons un cinquième des élus qui sont des nationalistes. Ils vont regarder le spectacle, et nous reprocher en permanence de représenter « l’ UMPS ». Ils auront raison ! Pour éviter cela, il faut favoriser un vrai clivage droite-gauche. Quitte à ne pas avoir de majorité de 376 voix au Parlement européen, qui est une règle absurde » estime Guillaume Balas.

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26 mai 2014 1 26 /05 /mai /2014 13:48
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25 mai 2014 7 25 /05 /mai /2014 22:19

Les résultats des élections européennes en France constituent une alerte majeure pour les dirigeants de notre pays et de l’UE, ainsi que pour les responsables politiques.

Une alerte démocratique.
Le décrochage démocratique perdure, témoignant moins d’un désintérêt de nos compatriotes que d’une perception d’impuissance à peser sur les choix européens et les orientations politiques françaises et à faire prendre en compte leurs attentes, leurs besoins et une vision d’avenir pour leurs enfants.
Même si le taux d’abstention est en légère réduction, il demeure très préoccupant dans les quartiers populaires et massif au sein de l’électorat de gauche.

Une alerte politique.
Nul ne peut sous estimer la gravité de voir pour la première fois de notre histoire le FN en tête d’une élection dans notre pays. Cette situation exige des changements majeurs tant au niveau gouvernemental qu’au sein des partis politiques.
Le score historique du Front national met chacun devant ses responsabilités.
Les mauvais résultats du PS confirment une défiance persistante, voire accrue, à l’égard de la majorité gouvernementale. Les bonnes réponses aux avertissements lancés par les Français lors des municipales ne semblent pas avoir été apportées..
Depuis de longues années, le Parti Socialiste n’a pas su résorber la fracture entre ses dirigeants et ses électeurs comme avec le peuple de gauche sur la question de la construction européenne. La non tenue par François Hollande de ses engagements sur la réorientation de l’Europe a accru le désarroi de nos concitoyens, qui refusent la politique d’austérité et de concurrence généralisée.

Aujourd’hui, c’est toute la gauche qui est percutée par l’ampleur de la crise. C’est pourquoi le rassemblement des forces de gauche s’impose, autour d’objectifs concrets inversant rapidement les priorités et engageant le redressement du pays dans la justice.
Le PS, premier parti de la gauche, a une responsabilité particulière pour retrouver son rôle moteur dans ce rassemblement. Ses militants doivent pouvoir rapidement prendre la parole.

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