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14 octobre 2012 7 14 /10 /octobre /2012 14:18

Le Journal du Dimanche - Arthur Nazaret - dimanche 14 octobre 2012

Emmanuel-Maurel_JDD.jpgLes "nonistes" ne rentrent pas dans le rang

Le prochain congrès du PS s’annonçait trop tranquille. Une boutade résumait bien l’état d’esprit. L’enjeu de Toulouse? "Trouver les bonnes tables",souriait un gastronome socialiste. Au final, l’aile gauche du PS, à qui Hamon et ses proches avaient fait faux bonds pour rejoindre Désir, peut se réjouir du vote de jeudi dernier. Elle arrive deuxième des cinq motions avec un score de 13,28%. De leur côté, plusieurs partisans de la motion Désir, soutenue par la quasi-totalité des dirigeants socialistes, reconnaissent un score "un peu en dessous des espérances", avec moins de 70%. "On a réveillé le congrès", apprécie Emmanuel Maurel, heureux d’aller dans la Ville rose pour autre chose qu’un "congrès administratif". Lui qui ne veut pas d’un parti "atone" sera donc opposé jeudi prochain à Harlem Désir lors d’un second tour qui désignera le successeur de Martine Aubry. Battre l’ex-leader de SOS Racisme reste évidemment hors de portée, mais atteindre les 25%, voilà un résultat qui paraît "crédible" à Marie-Noëlle Lienemann, une des voix de ce courant. "C’est une bonne semaine, ça pousse à gauche", lance la sénatrice en pensant au vote sur le traité budgétaire européen.

"Pressions" et "menaces"

Divisée en vue du congrès, l’aile gauche du PS a montré un front uni contre le traité. Une opposition qui lui a largement permis de se faire entendre depuis la rentrée. Trop, au goût de certains. Ce qui n’a pas manqué de créer des tensions. Jusqu’au dernier moment, Jean Marc Ayrault et le patron du groupe PS à l’Assemblée, Bruno Le Roux, ont essayé de réduire le nombre de "nonistes". Avec des "pressions" voire des "menaces", explique un député. 17 ont quand même franchi la ligne jaune. Juste après le vote, le ministre délégué des Affaires européennes, Bernard Cazeneuve, se serait lancé, en petit comité, dans une imitation du général de Gaulle, histoire de faire retomber la pression. Au même moment, dans les couloirs de l’Assemblée, un partisan du "oui" passant devant un "noniste" et lui lâche un "bah alors, on a chié dans la colle ?". Le lendemain, à la sortie des questions au gouvernement, Bruno Le Roux et Benoît Hamon ont eu une petite explication sur l’air "alors les sanctions". "Une vraie tension", relate  Philippe Martin, vice-président du groupe PS, qui glisse dans la foulée à Hamon : "J’ai vu beaucoup de députés qui vous détestent depuis ce vote." "Hamon était un peu estomaqué", relève Martin, qui a "senti une grosse colère" des députés de base contre ceux qui se sont affranchis de la discipline de vote.

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