"Pressions" et "menaces"
Divisée en vue du congrès, l’aile gauche du PS a montré un front uni contre le traité. Une opposition qui lui a largement permis de se faire entendre depuis la rentrée. Trop, au goût de certains. Ce qui n’a pas manqué de créer des tensions. Jusqu’au dernier moment, Jean Marc Ayrault et le patron du groupe PS à l’Assemblée, Bruno Le Roux, ont essayé de réduire le nombre de "nonistes". Avec des "pressions" voire des "menaces", explique un député. 17 ont quand même franchi la ligne jaune. Juste après le vote, le ministre délégué des Affaires européennes, Bernard Cazeneuve, se serait lancé, en petit comité, dans une imitation du général de Gaulle, histoire de faire retomber la pression. Au même moment, dans les couloirs de l’Assemblée, un partisan du "oui" passant devant un "noniste" et lui lâche un "bah alors, on a chié dans la colle ?". Le lendemain, à la sortie des questions au gouvernement, Bruno Le Roux et Benoît Hamon ont eu une petite explication sur l’air "alors les sanctions". "Une vraie tension", relate Philippe Martin, vice-président du groupe PS, qui glisse dans la foulée à Hamon : "J’ai vu beaucoup de députés qui vous détestent depuis ce vote." "Hamon était un peu estomaqué", relève Martin, qui a "senti une grosse colère" des députés de base contre ceux qui se sont affranchis de la discipline de vote.