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6 juillet 2010 2 06 /07 /juillet /2010 13:23

Hoang Ngoc

Par Liem Hoang Ngoc - Mediapart.fr - vendredi 2 juillet 2010

MEDIAPART. Relance ou rigueur ? Taxe sur les banques ou pas ? Le G-20 de Toronto, conclu dimanche 27 juin, n’a tranché sur aucune des questions de fond à l’ordre du jour. Les Etats se sont par exemple engagés à diviser par deux leur déficit public d’ici 2013, par rapport à leur Produit intérieur brut. Une victoire de l’Allemagne, favorable à la rigueur, contre les Etats-Unis pro-relance ? Pas si sûr : le communiqué final précise que ces mesures d’austérité seront à chaque fois « adaptées aux circonstances nationales » (page 3), façon polie de dire que chacun fera ce qu’il veut. 

Depuis sa première édition, en novembre 2008 à Washington, c’est la première fois que le cartel des pays les plus riches et/ou développés de la planète reconnaît aussi clairement ses désaccords face à la crise en cours. Ce G-20 écartelé a-t-il servi à quelque chose ? Pour Mediapart, des économistes et des militants décryptent les mesures (et les silences) du communiqué final.
 




Liêm Hoang-Ngoc, eurodéputé socialiste :
 
« L’Allemagne sort vainqueur » 

« Ce G-20 a renforcé la position allemande sur la scène internationale. Berlin est parvenu à inscrire l’austérité dans le communiqué. Il y avait deux pistes en débat à Toronto, pour savoir comment sortir le monde de la récession. Celle de Barack Obama, partisan de la relance et du maintien, le plus longtemps possible, des dispositifs de soutien à l’économie. Et celle des néo-conservateurs européens, qui veulent la rigueur dès à présent. Les Européens, et les Allemands en particulier, l’ont emporté. C’est tout l’esprit du paragraphe 10 (page 3, ndlr), qui propose la réduction de moitié, d’ici 2013, des déficits publics, exception faite du Japon.

Je rappelle que, pour la France, cela revient à réduire le déficit de trois à quatre points de Produit intérieur brut (PIB), c’est-à-dire à économiser jusqu’à 80 milliards d’euros en trois ans... C’est énorme. Certes, le texte n’est pas contraignant et chaque plan peut être « adapté aux circonstances nationales ». Mais il servira de boussole dans les mois à venir, exactement comme l’a fait le Pacte de stabilité et de croissance en Europe.

On notera par ailleurs que le paragraphe 11 vise clairement les Etats-Unis, en exhortant les pays « avancés déficitaires » à « stimuler l’épargne nationale ». Là encore, c’est une manière de conseiller à Washington de mettre fin à son plan de relance. C’est la première fois, il me semble, que l’Allemagne sort à ce point vainqueur d’un G-20. »

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